L'olfactothérapie, sentir pour maigrir

L'olfactothérapie est une thérapie psycho-énergétique créée par Gilles Fournil en 1992. Elle utilise les odeurs et la vibration de certaines huiles essentielles, ainsi que le toucher, pour soigner des patients et leurs traumas. Elle fait partie des psychothérapies corporelles brèves. Corporelle car elle sollicite deux sens : l'odorat et le toucher. Brève car elle est plus courte qu'une analyse.

En quoi ça consiste ?

Au cœur de l'olfactothérapie réside l'idée que l'odorat est le seul sens à être directement relié au cerveau archaïque, à nos pulsions, sans passer par le mental, la conscientisation. Contrairement à la vue ou au toucher, il ne passe pas par la mentalisation de ce qui est perçu. A l'aide d'un panel de 76 huiles essentielles, l'olfactothérapeute propose au patient de faire des associations libres entre une odeur et son imaginaire. L'odeur est un révélateur, au sens où elle est intimement liée à un souvenir, à une émotion. Une addiction au chocolat peut, par exemple, être révélatrice d'un besoin d'affection. La satisfaction du désir de chocolat peut inconsciemment rappeler un souvenir d'enfance, un moment vécu comme rassurant. Au contact de l'odeur, le corps réagit de façon positive ou négative. Le patient est ensuite invité à vivre pleinement son émotion, qu'elle soit pénible ou non. Une fois l'émotion libérée, le thérapeute "remet à zéro le système olfactif" par des massages au niveau de la sphère ORL. Selon Gilles Fournil, "la personne peut alors sentir cette odeur avec une appréhension nouvelle, un nez nouveau". Vient ensuite un travail de relaxation et de respiration. Tout comme l'hypnose, l'olfactothérapie cherche la cause profonde de la souffrance, de la dépendance. Le but étant de se défaire de sa dépendance sans faire appel à la volonté. Une fois la cause du problème et l'odeur appropriée trouvées, le patient repart avec sa fiole et la respire dès qu'il en ressent le besoin. Grâce à l'odeur, qui occulte les autres sens l'espace d'un instant, la personne va oublier son désir initial et au fur et à mesure, son désir sera plus espacé et va finir par s'estomper.

Durée du traitement et nombre de séances

Le traitement peut durer seulement quelques mois, un an, rarement plus. Tout dépend de la fréquence des séances et des résultats qu'on espère. Généralement, la fréquence est de deux à trois séances par mois. On observe des résultats probants au bout de six mois et on clôt le traitement vers le 10e, 12e mois. La thérapie dure donc entre six mois et un an, en individuel, par séances d'une heure, une heure et demi. Certaines personnes ont besoin d'air pour intégrer, digérer les séances, d'autres au contraire ont besoin de séances plus rapprochées.

Trouver le bon thérapeute et à quel prix

Les olfactothérapeutes ont, normalement, suivi la formation donnée par Gilles Fournil, le créateur de la méthode, mais certains utilisent le terme sans avoir été formés. Vous pouvez contacter Gilles Fournil via son site pour qu'il vous guide vers un praticien qualifié. Ensuite, l'olfactothérapeute est libre de fixer le prix des séances. Comptez entre 35 et 100 euros la séance d'une heure.ital.

Son point fort pour maigrir

L'olfactothérapie accompagne le patient en-dehors des séances à proprement parler. Il peut respirer l'odeur prescrite par le praticien lorsqu'il est confronté à son manque.

Gilles Fournil : "On vise le problème qui est en cause dans la prise de poids"

	Gilles Fournil, créateur de l'olfactothérapie.

Gilles Fournil se passionne pour la thérapie depuis l'adolescence. Formé en thérapie transpersonnelle puis en osthéopathie, il explore depuis des années les causes profondes de la souffrance humaine. Au cours de ses recherches, il se rend compte que l'odorat est laissé de côté en thérapie, alors même qu'il est le seul sens à être directement relié au cerveau archaïque, à nos pulsions, sans passer par le mental, la conscientisation. C'est à partir de ce constat qu'il met au point, en 1992, l’Olfactothérapie®.

En quoi l'olfactothérapie est-elle appropriée pour perdre du poids ?

Si l'on considère que les problèmes de poids sont des dépendances orales, il va falloir en trouver la cause. La dépendance est une béquille qui permet à la personne de vivre mieux une souffrance cachée, inconsciente. L'olfactothérapie va révéler à cette personne cette souffrance cachée, l'aider à en prendre conscience, à la vivre dans son corps et à l'aider avec des odeurs appropriées à se libérer de sa béquille : c'est une rééducation sensorielle. La plupart des gens sont confrontés à leurs sensations et à leurs émotions, leur volonté ne suffit pas. En olfactothérapie, le but est de se défaire de sa dépendance sans faire appel à la volonté. Le corps va petit à petit apprendre à se dégoûter du chocolat par exemple. On ne dit jamais à la personne de se retenir de manger du chocolat.

Comment ça marche ?

On utilise un panel de 76 huiles, composé de deux coffrets : un de 16 pour dégrossir, puis un de 60. On propose au consultant de faire un test olfactif et de classer les odeurs en trois catégories : celles qu'il aime, celles qu'il n'aime pas, et les neutres. On travaille sur les odeurs et une fois l'odeur du traitement trouvée, on dit à la personne de faire trois inspirations de celle-ci avant de manger du chocolat. Avant ce processus, elle se sentait victime d'une pulsion orale incontrôlée. Là, elle se sent acteur d'un début de maîtrise. Il y a avec l'odorat un phénomène de saturation sensorielle : l'odorat a la particularité que tous les autres sens sont occultés pendant une dizaine de secondes. L'odeur envahit toute la sphère psycho-sensorielle. Le désir de chocolat va être oublié pendant un temps. Il va être occulté et la personne va ressentir physiquement et émotionnellement tous les plaisirs de cette odeur. La pulsion orale va donc perdre de son intérêt. La personne mangera quand même sa tablette, même si ça l'écœure. On dégoûte le corps, on l'aide à se débarrasser d'une pulsion qui n'est pas saine. Le prochain désir de chocolat sera plus espacé.

Comment se déroule une séance ?

Allongé, relaxé, les yeux fermés, le patient ressent mieux les odeurs que dans la vie courante, quand les autres sens sont en éveil. Là, l'odeur a un autre impact, on peut réellement discerner des résonnances physiologiques. Ensuite on travaille avec une odeur aimée. On fait des associations libres entre cette odeur et son imaginaire. Ça peut être n'importe quoi : une couleur, une sensation, une forme géométrique. C'est le début du fil d'Ariane qu'il s'agit ensuite de tirer pour rentrer dans l'inconscient, aller chercher la cause profonde de l'amour de cette odeur. On aide le patient à prendre conscience des sensations physiques réellement associées à cette odeur, à ces souvenirs. On commence par une odeur aimée pour mettre la personne en confiance. Ensuite on fait la même chose mais avec une odeur non aimée. Quand on a trouvé le souvenir pénible, on permet à la personne de vivre pleinement son émotion. Une fois libérée, on faire des manœuvres au niveau de la sphère ORL, issues de l'ostéopathie crânienne, pour remettre à zéro le système olfactif. On fait ensuite un travail de relaxation, mais aussi un accompagnement verbal et des exercices de respiration qui permettent de lâcher-prise. On fait vivre comme une petite mort. On incite la personne à mourir de son histoire, pour renaître sans ses souvenirs encombrants. On représente l'odeur, et quatre fois sur cinq, elle n'est plus non aimée. C'est son monde intérieur qui a changé donc elle l'appréhende de manière complètement différente.

A qui l'olfactothérapie s'adresse-t-elle et y a-t-il des contre-indications ?

L'olfactothérapie s'adresse à un public conscient que l'addiction alimentaire cache une souffrance et que ce n'est pas qu'une question de régulation de la volonté. La perte de poids est un effet secondaire de la guérison de cette souffrance. L'odeur est un puissant palliatif à l'addiction orale. Si on applique la méthode, que l'on y croit ou non, cela fonctionne. Il peut y avoir des contre-indications dans le cas d'une libération émotionnelle forte chez les gens cardiaques, asthmatiques. Le thérapeute doit être informé des éventuelles pathologies et adapter sa méthode aux publics fragiles qu'il faut accompagner en douceur. C'est une réussite avec les personnes qui veulent maigrir à condition de ne pas rester fixé sur la balance. Il faut viser le problème qui est en cause dans la prise de poids, cause de la dépendance.

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