A Trégastel, le moment sacro saint de la journée est  le « Petit Déjeuner » qui peut durer et s’éterniser un bon moment tant je m’émerveille devant le spectacle que nous offre notre si belle nature …

            La cuisine  ouverte sur la terrasse du jardin, dès le matin,  fleure bon le pain grillé. Devant nos bols de thé et café respectifs,  nous observons les petits oiseaux du ciel. Quand :

            -  Regarde, il  neige ?

            -  Hein ? L’homme tout étonné lève le nez de son bol …

            -  Mais oui ! Regarde !  Il neige sur le jardin, en flocons légers, des pétales de fleurs du pommier d’Ornement.  Regarde comme le petit vent les disperse en ronde aérienne les laissant retomber pour créer un beau tapis !

             Que c’est beau et serein de pouvoir s’évader ainsi. Ces moments-là s’appellent tout simplement bonheur

            Merci  au joli printemps victorieux du mauvais temps, le muguet a fini par fleurir, les camélias et rhododendrons sont toujours en fleurs, le lilas ne va plus tarder à embaumer les airs, mes quelques  iris resplendissent, les tulipes nous disent à l’année prochaine, le viburnum paré de vertes boules de neige est rempli de promesses, genêts d’or et bruyères ne sont pas en reste …

            Mon jardin de paresseuse m’enchante car il  fait le bonheur des mésanges qu’elles soient bleues ou charbonnières, des bouvreuils, pinsons, rouges-gorges, tourterelles turques, geais des chênes, merles, pies attirés par cette végétation en partie sauvage. Tout un petit monde cosmopolite avec ses règles où la mésange, pas d’humeur facile, est le chef incontesté. Quand « Madame » est dans la mangeoire personne ne peut approcher !

            Après les mésanges viendront se sustenter, le rouge-gorge, puis le pinson dans un va et vient incessant …

             Ces petits oiseaux sont aussi très intéressés par la mangeoire installée face à la porte-fenêtre de la cuisine que je ne manque pas d’accrocher dès mon retour d’Afrique, et cela même en été. Je sais pourtant qu’il ne le faut pas mais j’aime trop les voir et les observer de très près pour rêver, les photographier afin d’en  emporter le souvenir sur la terre brûlante, aux antipodes de ma Bretagne.

             Notre jardin est aussi le territoire du chevreuil, du renard, et par épisode du sanglier, alors celui-là je ne l’aime pas ! C’est le seul animal interdit de séjour dans mon jardin, na !

            Je vais vous ouvrir toute grande la barrière pour une visite accompagnée d’une pause  thé-café en espérant que vous ne soyez pas déçues car mon jardin n’a rien d’ordonné. Ici la patronne c’est la nature, c’est elle qui commande et moi la jardinière, sa servante je compose tout en la respectant.         Comme je l’aime ce jardin qui me dévore !