Olympus 2 – exposition Gérard Leclaire, la vie au Tchad
Début d’année 2009
De bon matin nous avons été réveillés par des bruits sonores venant de la maison d’à côté, nous nous sommes demandés ce qui pouvait bien se passer encore ? C’était tout simplement le tintamarre des casseroles … Je ne l’ai su qu’en lisant le journal. Pour obtenir du gouvernement l’annulation de ses décisions anti-sociales comme l’interdiction de vente du charbon de bois et du bois de chauffe, l’opposition a appelé la population à un tintamarre de casseroles pour dénoncer ces mesures.
Ce tintamarre devait durer plusieurs jours à partir de 6 heures du matin et pendant un quart d’heure. Nos voisins qui avaient dû mettre les enfants à contribution ont dépassé largement le temps imparti, et les gamins sont s’en donné à cœur joie … Cette manifestation, qui a été interdite, n’a pas été suivie et nous avons retrouvé le calme. Malheureusement les pauvres n’ont pas obtenu vraiment une solution.
Il faut savoir que pour 99 % des tchadiens le charbon de bois est la seule source d’énergie domestique. Le gouvernement a beau avoir subventionné l’utilisation des bouteilles de gaz de 3 et 6 kg à hauteur de 50 %, pour la population cela reste inaccessible. Les gens achètent des petits tas de bois pour 50 ou 100 Fcfa pour chaque repas. Ils vivent au jour le jour. Ils ne peuvent payer ni la consigne, ni le gaz. Le plus bas revenu, pour ceux qui ont la chance d’avoir un travail, est de 30.000 Fcfa. (30.000 de nos anciens francs, ou 300 Fr) Une bouteille de gaz coûte 13.000 Fcfa et la consigne 10.000 Fcfa.
En janvier dernier, la pénurie du bois a en plus provoqué celle du gaz, nous avons dû aller au Cameroun pour acheter à un prix prohibitif une bouteille de gaz, la dernière soi-disant, nous l’avons payé 25.000 Fcfa. Nous n’avons pas discuté trop heureux d’avoir trouvé du gaz. En réalité les commerçants camerounais ont saisi l’opportunité et ont fait des stocks de bouteilles de gaz.
La population a bien compris qu’il faut lutter contre la désertification, N’Djaména et ses environs se transformant en désert.
Mais que faire ? L’interdiction porte uniquement sur le charbon de bois fabriqué à partir du bois vert et non du bois mort. Mais voilà que récemment même le bois mort a été interdit … De nombreux camions chargés de bois ont été entièrement brûlés, ainsi que les endroits où l’on vend le bois.
Le charbon de bois est devenu une denrée rare dans les principales villes du Tchad depuis que le gouvernement a interdit sa vente pour lutter contre le déboisement et la désertification. Les familles sont obligées de brûler les meubles, les excréments des bœufs, les racines des plantes, et des fruits comme les noix de palme qui dégagent des odeurs nauséabondes.
La presse locale se fait chaque jour l’écho de rumeurs non vérifiées.
Alors, vous mes amies, qui me lisez lorsque vous n’aurez plus qu’à allumer avec une télécommande votre gaz,
P o S i T i V e Z , P o S i T i V o N s
et mesurons combien nous avons de la chance.
Article validé pour le Tournoi Positif !!!
J'ai vu hier le formidable film "Home" de Yann Arthus-Bertrand qui dit qu'il nous reste 10 ans pour trouver REELLEMENT des solutions et inverser la tendance au gaspillage des ressources naturelles et le développement de la pollution.
Mais est-ce que 10 ans vont suffire pour équiper des milliards de gens sans éducation et qui ne peuvent vivre qu'au jour le jour ?????? Alors que les milliards dépensés par les pays développés pour aider ces populations vont directement dans la poche ou plutôt les coffres des dirigeants corrompus et de toute l'administration qui en profite.