Enfant soldat durant la Guerre de Sécession aux États-Unis. (texte et photo Wikipédia)
Ces jeux vidéo, où on tue, captivent nos jeunes à notre plus grand désespoir, pour d’autres enfants tuer et mourir sur un champ de bataille est un fait quotidien. C’est pourquoi, les évènements m’y poussant, j’ai eu envie de faire un article sur les enfants soldats. La photo ci-dessus et le texte qui suit sont de Wikipédia. J’ai connu personnellement des enfants loups à Maputo au Mozambique. Ils s’étaient échappés, et avaient réussi à monter dans un train et rejoint la capitale où ils avaient pu retrouver soit une grand’mère, soit un oncle. Mon mari et moi leur avons porté assistance. Je me souviens de la joie d’un de ces gamins lorsque nous lui avons apporté une paire de baskets.
Au
Moyen Age, l'éducation des
chevaliers commençait par un entraînement militaire vers 9~10 ans et parfois même dès 7 ans. A 12~14 ans, il devenait
écuyer en suivant un chevalier. Il était alors confronté à la violence des combats. Ce n'est que vers 18~20 ans qu'il était
adoubé et devenait à son tour un chevalier.
L'
Organisation des Nations Unies estime à 300 000 le nombre d'enfants soldats actuellement en activité. Ils sont principalement utilisés lors des
guerres civiles, ou par des groupes criminels paramilitaires en Colombie ou des mouvements de guérilla révolutionnaires (comme les
FARC en
Colombie), citons les troupes indépendantistes des
Tigres de libération de l'Eelam tamoul, les LTTE qui se sont distinguées par l'utilisation de fillettes comme
kamikazes menées contre l'armée gouvernementale dans la
guerre civile du Sri-Lanka. Des centaines de jeunes filles entre 9 et 17 ans ont été exploitées à des fins militaires et idéologiques, en toute impunité. Il en va de même pour les garçons. Ainsi, l'
UNICEF estime à plus de 5 000 le nombre d'enfants soldats recrutés par les LTTE.
Les
Talibans présents en
Afghanistan ont également procédé à l'enrôlement de jeunes guerriers à partir de leur entrée en guerre contre les moudjahidins en 1994 jusqu'à la
chute du régime islamiste en 2001. L'utilisation d'enfants soldats n'a pas disparu au sein des groupes terroristes Taliban opérant après la chute de leur régime et l'on estime en
2001 la proportion d'enfants soldats en Afghanistan à 20% de l'effectif total.
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Outre l'
endoctrinement dans les régimes totalitaires soucieux de contrôler la jeunesse et l'enlèvement, une des origines du phénomène des enfants soldats se trouve dans la pauvreté, aggravée par la situation de guerre. Les familles ne pouvant subsister aux besoins de leurs enfants, certains se désignent pour s'enrôler, soulageant ainsi leurs proches d'une bouche à nourrir, tout en assurant eux-mêmes leur subsistance. La drogue leur donnera envie de se battre. Ils peuvent s’enrôler pour ces différentes raisons :
- la fascination pour la vie militaire, l'uniforme, le prestige, etc.
- le désir de venger la mort d'un proche durant un conflit ou simplement de participer au combat pour la libération de son peuple ;
- le besoin de protection (les rangs des indépendantistes Tchétchènes se sont vus grossir lorsque l'armée Russe a pris l'habitude d'arrêter tous les jeunes hommes de 16 ans pour les "interroger",
- on trouve parfois des raisons idéologiques. Les enfants bénéficient de l'approbation de l'entourage, fier de voir un membre de la famille se sacrifier pour la cause.
Pour les recruteurs, les enfants ne coûtent pas cher en nourriture, ils sont dociles, influençables, intimidables et malléables. De plus, ils peuvent s'avérer d'une redoutable efficacité sur des terrains difficiles comme la brousse, et comme espions ou kamikazes, passant facilement pour inoffensifs aux yeux des opposants. Ils sont également utilisés comme "chair à canon" sur les champs de bataille, placés en première ligne pour faire diversion. Etant jeunes et démunis de moyens de subsistances, ils sont dans la quasi impossibilité de fuir. Ainsi, durant la guerre civile, les enfants loups de la
Résistance Nationale du Mozambique, la RENAMO au
Mozambique étaient dressés au massacre et à la torture, tâches qu'ils accomplissaient avec ferveur selon leurs propres récits. La fragilité des enfants, tant psychologique que physique est un frein à la mutinerie.
En
1998, on estimait à 500 millions le nombre d'armes légères en circulation dans le monde, dont 100 millions rien que pour l'Afrique.
[]Ces armes sont facilement manipulables, notamment par les enfants, ce qui accroît leur possibilité de participer aux combats. Le statut des fillettes, cibles faciles, (mais cela peut également arriver aux garçons) est particulier en raison de leur exploitation sexuelle.
Face à ce problème, la communauté internationale réagit de façon disparate, en adoptant lois et décrets, tout en cédant du terrain par des compromis avec les États permissifs, compromis qui se reflète dans les textes adoptés.
Je suis peinée de te savoir au milieu de tels conflits, toi qui ne pense qu'à la paix... Reviens vite parmi nous, ta chère Bretagne t'attend.
Gros bisous
Gros bisous @+
Je suis bien d’accord avec ton commentaire sur les jeux vidéo !! J’en ai vu quelques uns et ai été horrifiée par leur violence. Comment veux-tu qu’ensuite les enfants fassent la différence entre le réel et l’imaginaire, il y a eu tant d’enfants décédés car se croyant invincibles.
C’est un très beau geste, qui vous honore ton époux et toi, vous vivez au Tchad des situations hors normes. J’ai récemment vu à la TV un reportage, très dur, sur les enfants soldats, j’en ai des frissons encore en revoyant certaines scènes. Au moins deux millions d’enfants sont morts ces 10 dernières années à la suite de guerres déclenchées par des adultes, qu’ils aient servi de cibles civiles, d’esclaves sexuels ou qu’ils aient été tués au combat en tant que soldats. Et les vivants ? les dégâts psychologiques sont incalculables Et l’horreur continue, quand donc l’homme sera-t-il digne du nom qu’il porte ?
Je t'embrasse très fort et te remercie pour cet article terrible mais nécessaire.
Quand toutes ces guerres cesseront-elles ? Ce n'est pas en enrôlant des enfants que cela arrivera, car comme (un peu) les jeux video, cela donne envie de bagarre.
Gros bisous