Les rebelles tchadiens sont entrés lundi 4 mai 2009, en provenance du Soudan, avec "plusieurs centaines de véhicules" dans l'est du Tchad où aucun accrochage n'a eu lieu jusqu'ici avec l'armée de N'Djamena, ont affirmé les autorités tchadiennes.
"Les rebelles se trouvent depuis lundi à l'intérieur du pays, à environ 100 km à l'est de Goz Beïda. Ils sont à bord de plusieurs centaines de véhicules", a déclaré le porte-parole du gouvernement Mahamat Hissène, également ministre de la Communication.
La rébellion annonçait un peu plus tard être sur "la ligne" entre Goz Beïda et Abéché, à l'est du pays.
Goz Beïda, localité de l'est du Tchad où sont implantés des camps de réfugiés soudanais du Darfour, se trouve à une centaine de kilomètres à l'ouest du Soudan."Nous avons suivi leurs mouvements depuis le Soudan.
Le porte-parole avait, un peu plus tôt, accusé à la radio publique le Soudan d'avoir lancé "plusieurs colonnes armées" contre son pays, mais Khartoum a nié toute implication.
Selon Paris, des groupes armés "auraient pénétré au Tchad en provenance du Soudan". Il "semble qu'ils soient entrés de plusieurs dizaines de kilomètres en territoire tchadien", a précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Chevallier, qui a fait part de la "grande préoccupation" de la France.
La mission de l'ONU au Tchad (Minurcat) a accru ses patrouilles autour de Goz Beïda et restreint les déplacements, par "mesure de sécurité".
Selon le Centre soudanais des médias, proche du renseignement à Khartoum, des combats meurtriers ont opposé lundi à la frontière tchado-soudanaise l'armée de N'Djamena aux rebelles tchadiens.
Base arrière des rebelles qui avaient failli renverser le président Idriss Deby Itno en février 2008, le Soudan serait leur principal soutien. Pour certains observateurs, le Tchad joue le même rôle auprès de factions rebelles du Darfour, dans l'ouest soudanais.
Ces derniers jours, diverses sources avaient évoqué l'imminence d'une offensive rebelle tchadienne contre N'djamena.
Dimanche, sous l'égide du Qatar et de la Libye, Khartoum et N'Djamena avaient signé à Doha un nouvel accord s'ajoutant à de nombreuses "ententes" déjà conclues pour pacifier leurs relations tumultueuses mais restées lettre morte.
"Alors que l'encre de l'accord de Doha n'a même pas séché, le régime de Khartoum vient de lancer plusieurs colonnes armées contre notre pays", déclarait mardi matin M. Hissène.
Après une première tentative en avril 2006, les rebelles tchadiens avaient lancé en 2008 une offensive depuis le territoire soudanais. En moins d'une semaine, ils avaient traversé le pays d'est en ouest (1.000 km) pénétrant le 2 février N'Djamena, où ils ont failli renverser Idriss Deby. Mais divisés et à court de munitions, ils avaient été repoussés le lendemain par l'armée tchadienne, aidée notamment de la France présente au Tchad avec "Epervier", un dispositif de soutien logistique à N'Djamena.
Depuis, les principales factions rebelles du Tchad se sont unies au sein de l'Union des forces de la résistance (UFR), dirigée par Timan Erdimi, neveu et ancien proche du président Deby.
Rencontré en avril au Darfour par l'AFP, Timan Erdimi aurait fait état de "préparatifs" pour "déclencher la guerre" contre Deby, lui-même arrivé au pouvoir par les armes depuis le Soudan en 1990.
Tchad - Les rebelles demandent la neutralité de la France
L'Union des forces de la résistance appelle « la France et les pays amis » à la stricte neutralité dans le conflit inter tchadien. L'UFR dénonce le survol de ses positions par des avions de chasses et elle avertit que tout nouveau survol sera considéré comme un acte d'hostilité et promet d'y répliquer.
Les rebelles tchadiens, qui affichent comme «objectif final» N'Djamena, ont été bombardés par l'armée dans l'est du pays, a affirmé, hier, le gouvernement, qui condamne «l'agression manifeste, de grande envergure» lancée, selon lui, par Khartoum. L'Union africaine a exprimé sa «profonde préoccupation» et a exhorté au respect des accords conclus par le Tchad et le Soudan, qui s'accusent de déstabilisation par groupes armés interposés.
Des rebelles tchadiens sont entrés mercredi sans résistance à Am-Timan, au sud de Goz Beïda (est du Tchad), et d'autres ont pénétré à Am-Dam, plus au nord de cette ville, a appris l'AFP de sources diplomatiques. Les rebelles n'y ont trouvé aucun déploiement des forces gouvernementales et aucune autorité administrative, a-t-elle ajouté. Elle a précisé ne pas en savoir plus mais a estimé "peu probable" qu'ils soient restés sur place.
Am-Dam est aussi à plus de 100 km au sud-ouest d'Abéché, où sont concentrées la plupart des organisations humanitaires apportant assistance aux réfugiés soudanais, centrafricains et déplacés tchadiens - quelque 450.000 personnes - que l'est du Tchad abrite.
Prnez soin de vous et ne faites pas d'imprudence.
Gros gros bisous