Où nous aimions nous asseoir …
Nous aimions après une longue balade nous asseoir à cet endroit pour y grignoter des Samusas, ou Samoussa, de forme triangulaire, c'est un beignet composé d'une fine pâte de blé qui enrobe une farce faite de légumes et de viande, et avec beaucoup de piment, le fameux piri piri.
Nous les .achetions chez l’indien qui tient boutique juste en face de l’Océan, les partagions avec des enfants de la rue. Au début ils nous observaient en silence, un peu en retrait, puis ils sont venus vers nous. Je ne savais pas encore très bien ce qu’ils pouvaient bien être mais je savais leurs noms. Puis la confiance, au fil des jours, s’est installée et là sidérés nous les avons écouté nous raconter leur vie.
Ils nous ont raconté comment ils s’étaient enfui, tous les trois, échappant à leurs tortionnaires. Ils se sont cachés puis ont parcouru une centaine de kilomètres avant de réussir à prendre le train pour arriver à Maputo où ils avaient un parent, soit une grand’mère, ou un oncle installés à la ville.
C’est la guerre civile, on ne peut l’oublier même si nous ne craignions rien dans la capitale, partout les handicapés nous rappelaient que le pays était jonché de mines antipersonnelles … Les pauvres petits nous ont raconté qu’ils avaient assisté au massacre de leur famille et furent capturer par les gens de la Rénamo. (Résistance Nationale du Mozambique). Nous savions qu’ils se servaient de ces enfants, appelés « enfants loups » comme chair à canon pour faire diversion. Je revois encore les yeux de ces enfants et cela me bouleverse encore. Que sont-ils devenus ?
Si les dix ans de guerre d'indépendance, consécration d'une longue tradition de résistance à la colonisation, aboutirent à la décolonisation en 1975, les vingt années qui ont suivi la libération du Mozambique ont été parmi les pires que ses habitants ont connues.
Je me rappelle aussi de cette jeune maman qui était venue me proposer son bébé. Tant de détresse autour de moi avait fini par me rendre malade, je ne dormais plus. Mon mari appela un médecin mozambicain, vraiment charmant.
Pour mon manque de sommeil il me prescrit, attendez-vous bien, de boire … une bonne cerveza nationale : une bière locale ! Puis il me dit qu’il fallait que je travaille. Justement sa sœur était directrice d’une école maternelle, elle avait besoin de bénévoles, les maîtresses étaient en nombre insuffisant, et les enfants nombreux. J’acceptais avec joie, mais inquiète je me demandais comment j’allais m’en sortir, cette langue je ne faisais que la baragouiner. Comment j’allais faire ? Je m'en sortais bien dans la rue, avec les commerçants et aussi avec Felipe, mais cela n'avait sûrement rien de littéraire.
Alors, comment j'allais m'en sortir ?
je continue la lecture gros bros bisous
J'attends avec impatience la suite de tes aventures de maitresse d'école.
J'adore toujours lire ce que tu écris. C'est vrai ce que Mona dit, tu devrais faire un livre. Tu as une belle plume.
Bises
Gros bisous et bonne soirée