POUPOUNETTE

Depuis plusieurs semaines le programme de ce week-end était préparé, il ne fallait pas en toucher un mot à Looky de peur que sa place soit mise en jeu. Bien, sur toute la famille était de mèche. J'ai préparé la pièce qui allait la recevoir, lavé les draps pour lui faire un lit bien douillet, lavé le velux pour laisser dès le matin filtrer le soleil automnal, fait les poussières pour ôter des meubles les graines du passé...puis les jours ont filés, les jours se sont rapprochés et ce fameux vendredi 18 est arrivé. Looky, n'était pas prévenu et c'est avec d'immenses yeux qu'il a observé la scène hallucinante qui se déroulait devant lui....il s'est ébouriffé de peur, caché sous le lit, en grondant tel un fauve dans la savane face à l'ennemi.

Ils sont arrivés il était exactement 15 h30 juste après la sieste quotidienne, le soleil était encore haut et chaud, une légère brise soufflait dans la rue...tous les effets personnels rentrés, ramassés, rangés aux bons endroits...j'ai avancé une chaine, sorti le coffre qui regorgeait encore des objets les plus colorés et les plus musicaux les uns que les autres....il était temps et question de temps, aucune perturbation atmosphérique n'était prévue pour le week-end, l'été indien s'offrait à nous pour tout le week-end.

Looky, toujours sous le lit, commençait à montrer son impatience, il s'aventura à passer une patte puis une autre, son côté téméraire lui insuffla le reste de courage et il s'enfuit par la porte fenêtre entrouverte....il se jura de ne rentrer que tard le soir lorsque que l'occupant serait couché.

A 20 h, pour préparer le repas de mon hôte il m’a fallu déchiffrer la liste, le mode d’emploi des ingrédients, les boites les plus sophistiquées avaient été achetées pour la cause, des boites transparentes couvercles bleus fait avec les produits les mieux adaptés pour l’hôte de choix, j’ai goûté, et je peux vous dire que mon hôte à mauvais gout, des légumes insipides malgré qu’ils viennent d’un potager bio…c’est ce qui est écrit sur l’emballage, point de sel, il parait que c’est pour faire ressortir le gout naturel des légumes…mais enfin ! Lorsqu’à mon hôte je lui fait lécher mon doigt qui vient de tremper dans le plat de gratons auvergnat, une large bouche s’ouvre, des sons plus bizarre les uns que les autres sortent de sa gorge….heum ! heum ! Avec un mouvement des mains allant vers la bouche histoire de me faire comprendre qu’il en faut encore, encore….

21 h vendredi, l’hôte à montré des signes d’impatience, frottement des yeux avec force, bâillements intempestifs et grognements gutturaux ont donné le signal d’un endormissement rapide….mais les grands avant de quitter ma maison m’avait prévenu….Attention ! aux faux départs…le marchand de sable à des ratés….ils avaient raison, 21 h 30 un bruit lancinant se faisait entendre…puis le son est devenu des cris, des hurlements….j’ai gravi les quelques marches qui me séparent du haut, marqué un temps d’arrêt devant la porte….et puis l’appel au secours était plus fort que tout….j’ai ouvert la porte et là je l’ai trouvé debout, la tétine dans la bouche, frottant ses yeux à cause de la lumière qui venait de filtrer du couloir dans lequel je me trouvais. Deux petits bras se sont levés, la tétine à choit sur le matelas….j’ai craqué devant tant de sollicitude, mes deux bras se sont tendus vers mon hôte….lorsque je l’ai soulevé, les deux petites jambes se sont secouées comme des brindilles un jour de tempête.

J’allais me coucher, j’ai allumé la télé qui trône au pied de mon lit sur la maie,quand mon hôte s'est mis à hurler, je l'ai sorti de son lit de toile puis déposé sur mon torse pour qu'elle repose car, mon hôte qui ne pouvait rester seul dans la grand pièce à la décoration orientale mais vide de toute humanité. J’ai zappé plusieurs chaines avant de d’éteindre le poste, mon hôte tétouillait sa tétine en silicone avec force, ses petits bras pendaient le long de mon torse, à côté reposait également Looky qui n’avait pas aperçu le monstre qui prenait sa place le temps d’un week-end…il s’étala le long de mes jambes et se mit lui aussi à tétouiller sa teuteute (son nounours géant à poil frisé dans lequel il se fait une mamelle de substitution après la perte brutale de sa mère féline)….

22H30 mon hôte enfin endormi, le marchand de sable a revu sa livraison, le nouveau sable a fait son effet, avec difficulté j’ai déplacé ma masse corporelle lestée d’un poids supplémentaire pour la remettre à la verticale et emporter pour une nuit sans ombre mon hôte dans les bras de Morphée…

Le clairon a sonné dès 4h30, c’est dans le coltard que j’ai émergé de mon demi-sommeil avec une migraine en prime, un marteau piqueur n’aurait pas fait autant de bruit en pleine nuit….je suis descendu au RDC, atteins  au radar le récipient surmonté lui aussi d’un déversoir en silicone, j’ai versé le lait nécessaire pour l’extinction des bruits sifflants et hurlants que produisaient mon hôte….40 secondes plus tard j’ai enfourné dans la grande bouche affamée le biberon. Mon hôte s’est rendormi sans souci…et moi aussi….3 heures plus tard je remettais cela….

Samedi matin, mon organisation étant complètement à revoir, j’ai voulu prendre mon petit déjeuner tranquillement comme d’habitude quoi ! mais c’était sans compter sur les deux petits bras qui se tendaient sans cesse vers moi…j’ai craqué toute la journée du samedi, j’ai fait appel à Tonton Vic, à Papilo pour prendre le relais le temps que je puisse passer sous la douche, préparer le repas, ramasser les jouets, passer le balai après la tornade petit LU, après la brioche émiettée….après la purée renversée, après le verre d’eau jeté à terre….garder la maison relativement propre a relevé d’un défi….insurmontable.

Samedi après midi, tel un ouragan la tempête a fait rage au moment de mettre mon hote à la sieste, Papilo avait entrepris de faire du jardin, de planter ces boutures que j’avais acheté par correspondance et qui étaient arrivées en très bon état…comme Papilo n’avait pas envie de perdre toute la belle marchandise et qu’il faisait un temps à rester dehors même avec un billet de logement dans la poche, mon hôte avait décidé d’aider Papilo….ce fut une grande aventure, les godets vidés de leurs plantes arrivèrent dans ses mains potelées, craquants  souhait, la découverte de la terre fut un régal, j’ai bien tenté de lui enlever la terre qui était entrée dans sa bouche, mais c’était sans compter que mon hôte pouvait aimer cette nouvelle saveur et cette texture, c’était trop bon…l’après midi est passée sans que mon hôte sommeille. Les animaux de la maison furent également le centre d’attraction de mon hôte, tantôt la chienne Romy faisait peur à faire frissonner ses petites cuisses, son langage étant primaire mon hôte parlait avec vigueur avec ses petites mains, quand Romy décida de s’approcher mon hôte fit un demi-tour savant et est venue atterrir les deux mains en avant dans la gamelle d’eau collective des animaux. Changer mon hôte fut un jeu d’enfant…j’ai mangé, croqué, dévoré de ma bouche goulue les petits petons, les cuisses dodues, le bidon rebondi et c’est avec des éclats de rire que mon hôte m’encourageait, je peux vous dire que je me suis régalée. Dès 19 h le repas du soir fut préparé avec plus de professionnalisme que la veille. La bouche affamée de mon hôte s’est ouverte à vitesse grand V faut dire que le jardin ça creuse….Enfin ! 21 h, repos bien mérité, je suis fourbue et mon hôte aussi, c’est sans demander son reste que le lit fut le bienvenu pour accueillir le sommeil de mon petit hôte merveilleux.

Dimanche, Mamilo c’est mon nom de grand-mère a été plus performante, mon petit hôte s’est éveillé à 7 h30, le biberon préparé la veille a retrouvé le micro-ondes pour 40 secondes…puis directement dans la bouche affamée….retour dans les bras de Morphée et moi aussi jusqu'à 8 h 30…chouette nous avons tous fait la grasse matinée…un soleil bien haut nous a accueilli sur la terrasse….j’ai lessivé comme d’habitude l’arrière cuisine où les chats avaient souillés le sol….mon hôte sur les talons a crié comme une malade devant la niche de Romy qui n’osait lever un œil de peur de faire fuir ce petit être plein de charme. Préparatifs hâtifs pour profiter du bel été indien qui nous était donné…jean's pour mon hôte, pour moi et pour Papilo….la poussette mise sur ses quatre roues malgré les difficultés techniques pour la déplier…Mon hôte n’ayant que le privilège de l’usage n’était pas en mesure de nous donner le mode opératoire pour le mettre en état de marche. Après, moult essais Papilo a fait appel à Tonton Vic qui lui étant plus aguerri puisque sa jeunesse lui confère la mémoire d’usage. Sitôt l'engin de compétition  prêt à l’emploi que mon hôte y a pris place….et nous voilà, Papilo, Mamilo et mon hôte en route pour aller au marché. Nous avons emprunté le chemin pédestre pour profiter au maximum du bon air de la campagne. Nous avons visité le grand marché classé marché de France, une référence en la matière. Des gens se sont penchés sur mon hôte pour faire connaissance, nous avons fait la queue à la boulangerie parce que Papilo aime le pain cuit au feu de bois, il parait que c’est le meilleur de la région, ce doit être vrai puisque la queue est dans la rue…sur le chemin du retour mon hôte s’est endormi….

Arrivée à la maison, mon hôte merveilleux n’avait plus sommeil, les parents ont téléphoné pour demander des nouvelles, ils s’inquiétaient de savoir si tout se passait bien, des fois que Mamilo soit débordée. Mais c’était sans compter que l'amour fait surmonter tous les obstacles…et ça n’a pas de prix. Nous avons fait de la balançoire, visité le potager, bavarder devant les plantations misent en terre par mon hôte, visité le garage qui regorge de trouvailles, nous avons remonté une caisse rouge contenant tous les petits personnages kinder qui étaient enfermés dans les œufs au chocolat mangés par Tonton Vic….il a du en manger beaucoup ! car la caisse était pleine…Nous étions ravies de jouer avec ces nouveautés.

Dimanche 17 h, ils sont revenus la chercher, nous nous sommes cachés dans la chambre pour retarder les retrouvailles….mais quand elle a vu ses parents ses petits bras se sont agrandis, des cris de joie, mon papa, ma maman….heum, c’est bon de vous revoir….je vous aime, la maman a versé sa larme, le papa aussi…elle leur a manqué….le soleil a décliné la chaleur aussi,mon bonheur aussi, j’ai ramassé après le départ rapide ses affaires, j’ai laissé dans le salon le coffre à jouer trainer, je le rangerai lundi, histoire de prolonger sa présence….

Ma Poupounette est venue comme un cadeau merveilleux, elle est repartie avec ses parents….48 heures de bonheur ma Poupounette m’a donné, elle en a bien profité, et moi aussi….tant pis pour la nuit blanche….j’ai passé un week-end merveilleux…Looky a fait ami, ami avec ma Poupounette, il n'est plus jaloux, il est de nouveau heureux de retrouver sa maison sans cet intrus envahissant...

Merci ma Poupounette reine des fleurs.

Lolo de L.A a passé un week-end merveilleux.....