Qu’est-ce que le Carême ?
L’origine du mot «carême » vient du latin quadragesima : quarantième jour. Il désigne la période de quarante jours avant Pâques, consacrée au jeûne, à la prière et au partage. Les cinq dimanches ne sont pas pris en compte dans cette période. Pourquoi quarante jours ? Dans la Bible, ce chiffre est symbolique : il rappelle les quarante années de marche du peuple hébreu vers la terre promise et les quarante jours de Jésus tenté au désert.

Le mercredi des cendres
Aujourd’hui, les catholiques commencent le carême par le mercredi des cendres. Ce rite d’imposition des cendres tire son origine dans l’Église primitive où ceux qui avaient gravement péché recevaient « le sac et la cendre» pour se vêtir durant leur temps de pénitence qui les préparait à leur réintégration dans la communauté chrétienne. Depuis le XIe siècle, le rite d’imposition des cendres, fait d’un signe sur le front avec des cendres de palmes brûlées et accompagné d’une parole invitant à la conversion, marque l’entrée dans le temps de carême pour se préparer à accueillir la joie de Pâques.


Qu’est-ce que le jeûne ?
Durant le temps du carême, quel sens donner au jeûne ? Dans l’esprit de la liturgie catholique, le jeûne est une proposition, avec la prière et le partage, pour entrer dans une attitude de conversion de soi et d’ouverture aux autres et à Dieu. Si l’Eglise invite à la conversion, c’est pour dépasser notre égoïsme et mieux gérer notre orgueil, ouvrir notre cœur à ceux qui nous entourent, mettre du temps pour entrer en relation avec le Seigneur. Cela dit : le bien ne fait pas de bruit et il ne peut s’acheter dans aucune boutique ! Plusieurs organisations d’aide internationale catholique lient carême et partage avec les pays pauvres du Sud.

Dans la tradition protestante
La Réforme protestante n'a pas remis en question l'importance du carême pour la spiritualité. Aujourd’hui, les Eglises réformées retrouve l’utilité de ce temps précédant Pâques. Il n’y a pas règle institutionnelle en la matière mais il correspond à un temps de réflexion, il permet de prendre du recul, de faire un bilan des orientations que l’on donne à sa vie. Actuellement, les Églises de la Réforme ont la volonté de marquer ce temps de carême par l’organisation d’actions incitant le croyant à aller vers les autres sous forme de don ou d’action humanitaire.



La fête de mi-carême
Depuis le Moyen Âge en France, le jeudi de la 3ème semaine de carême est marqué par des réjouissances populaires appelées fête de la mi-carême Le Jeudi de mi-carême, à mi-temps entre le carnaval et Paques, est une journée de répit pendant le carême. Le carnaval reprend vie pour une journée, des milliers de guadeloupéens et de martiniquais déboulent dans les rues de chaque commune en rouge et noir.

Origine de la mi-carême

Le mot Mi-Carême veut simplement dire le milieu du carême, cette journée fut réservée pour fêter et oublier la sévérité du carême. Amenée en Amérique du Nord par les colons français, la Mi-Carême a survécu dans seulement quatre villages canadiens: Saint-Antoine-de-l’Île-aux-Grues et Natashquan au Québec, Fatima aux Îles de la Madeleine, et la région de Chéticamp, St-Joseph-du-Moine et Margaree en Nouvelle-Écosse.

Depuis le Moyen Âge, la Mi-Carême en France fut une occasion qui inclut un défilé de chars en fleurs ou en papier. On retrouve aussi d’autres colonies françaises qui ont retenu cette journée de congé du carême. La Guadeloupe et la Martinique comme exemple, réservent encore le vingtième jour du carême comme une journée remplie  de manger ( les beignets de carnaval),  et de danse et de défilés dans les rues,  afin d’oublier les sacrifices du carême. La fête populaire du Mardi-Gras en Louisiane a une origine semblable où le dernier jour avant le carême est désigné le jour de fête.

Au Canada, on  dit qu’il y avait une dame légendaire semblable à la légende du Père Noël, qui se promenait dans le village, costumée d’une grande robe, avec la tête couverte, laissant des bonbons pour les enfants. La plupart du temps les enfants ne la voyaient pas, mais le lendemain, on leur disait que la Mi-Carême avait laissé ces friandises. Il y avait même des enfants qui accrochaient leur bas de laine ou leur tuque pour que la Mi-Carême les remplisse de bonbons pendant la nuit.

La Mi-Carême servait aussi de personnage effrayant par les parents des enfants désobéissants, leur disant que la vieille Mi-Carême allait venir les punir s’ils n’écoutaient pas. Les parents faisaient aussi croire aux enfants que c’était la Mi-Carême qui amenait les bébés.

La Mi-Carême a éventuellement développé dans un congé non seulement pour les enfants mais aussi pour n’importe qui voulant s’échapper de ces quarante jours de pénitence. La veille de la Mi-Carême était appelée la <<Petite Mi-Carême>> et était réservée aux enfants. Ils se déguisaient et allaient de maison à maison, demandant des friandises. Pour cette journée seulement, ils étaient permis de manger des bonbons.

La journée suivante, étant la Mi-Carême, c’était au tour des adultes. Ils se déguisaient et allaient de maison à maison dans le but de ne pas se faire reconnaître par leurs voisins. C’était le devoir de ceux en costume de changer leur voix et leurs manières pour rendre encore plus difficile le jeu et le devoir de ceux qui demeuraient à la maison d’essayer d’identifier les personnes déguisées. C’était une fête accompagnée de musique, de manger et de beaucoup d’excitement.

Même après plus de 200 ans, cette célébration est encore fêtée dans la région de Chéticamp, St-Joseph-du-Moine et Margaree. Cependant, au lieu d’une journée, la célébration dure toute la semaine! Ce n’est pas rare pour une personne de cette région de prendre son congé de travail pendant la semaine de la Mi-Carême afin de ne pas manquer un moment de cet événement.

Alors aujourd'hui, en Guadeloupe et en  Martinique le défilé sera de mise dès le début de l''après midi, mais dès hier soir certains se sont défoulés dans les soirées dansantes.

Inutile de vous dire que ce sera chaud, car cette année il n'y a pas eu de carnaval à cause de la grève.