Blog de fonctionnaire
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Mais tout autre est la production qui a valu à son auteur une renommée tapageuse et ambiguë ; plus d'une centaine de dessins pour partie légués par sa veuve à la ville de Brantôme vers 1950 ou demeurés enfouis jusqu'à une date récente dans les réserves de l'Institut métapsychique international. Ces œuvres réalisées entre 1900 et 1902, signées successivement l'Instituteur, Ton vieux maître et Astarté furent réalisées, selon les compte-rendus de la presse de l'époque, sous influence spirite, parfois à l'envers ou dans l'obscurité totale.
Desmoulin, médium, fait surgir, sur le papier, toute une série de visages, féminins le plus souvent, où se lisent mélancolie, tristesse et angoisse et intitulés « Le supplice, Jeanne la folle, l'halluciné ou les désespérés. Des portraits d'outre-tombe qui ne seront pas toujours d'un caractère morbide puisque des jeunes filles aux somptueuses chevelures fleuries s'éveilleront ensuite sous la chorégraphie rythmée de ses crayons de couleur. Des dessins qui sont une expression picturale relevant totalement du symbolisme.
Desmoulin utilise avec un égal bonheur la mine de plomb, le fusain, la sanguine ou les crayons de couleur et avec un art consommé sait suggérer la nature spectrale des êtres représentés dont les traits émergent du brouillard évanescent d'un réseau périphérique organisé de lignes et d'arabesques savamment entremêlées.
« Ce ne sont pas des dessins ce sont des états d'âme » devait en dire un critique contemporain. Le journaliste Arsène Alexandre préfère parler de « dédoublement de la personnalité de l'artiste ». Dans une société entichée depuis la fin du XVIIIème siècle de spiritisme, d'occultisme et de théosophie - de Mesmer à Alan Kardec et Camille Flammarion en passant par Victor Hugo qui meubla son exil Jersiais d'entretiens avec Platon, Jésus-Christ, Mahomet, Galilée, Shakespeare et Molière…entre autres, on ne compte plus les adeptes, promoteurs et codificateurs de ces « disciplines » farfelues –
Bises
Bises et bonne journée