Entre la maladresse des élèves, les agitations, les bagarres ou encore les vols, le collège n’est pas forcément l’endroit rêvé pour le BYOD, tout du moins si l’on veut espérer retrouver son appareil entier à la fin de la journée. Certains professeurs y croient pourtant. C’est notamment le cas au collège Les Rives du Léman, dans la petite ville d’Evian-Les-Bains, en Haute-Savoie.
Selon Rafika Selmi, professeure d’anglais dans cet établissement, ses collègues et elle-même ont « systématisé l’usage des smartphones en classe pour toutes sortes d’activités : recherche de mot de vocabulaire sur wordreference, vérification de la prononciation d’un mot, travail collaboratif sur Edmodo… » (sorte de réseau social pédagogique). Certains de ses élèves ont même pu discuter via Facebook sur leur smartphone avec une journaliste sud-africaine dans le cadre d’un travail de classe.
L’usage des téléphones, plus particulièrement dans un cadre BYOD, est avantageux à bien des égards explique madame Selmi. « Bien que le travail en îlots ait déjà favorisé le passage d’une pédagogie frontale à une pédagogie collaborative, l’usage des smartphones, dont les élèves sont extrêmement familiers, m’a permis de constater que le cadre authentique, c’est-à-dire du quotidien de nos adolescents, reconfigure l’espace-classe et la nature même de l’apprentissage de nos élèves. »
Si l’établissement dispose de quelques appareils pour ceux n’en ayant pas ou ceux dont le matériel pose des problèmes, c’est bien le BYOD qui est développé au maximum, afin que les enfants fassent usage d’un appareil qu’ils maitrisent d’emblée. Cela permet de plus de palier le manque de matériels. Dans une vidéo réalisée par le magazine VousNousIls, la professeure d’anglais explique que le BYOD a été « facile à mettre en place », même si « cela a demandé certains arrangements ». On parle ici de prévenir les parents des élèves, de demander l’aval du principal afin de rajouter le BYOD dans le règlement intérieur, ou encore de faire voter le conseil d’administration sur le sujet. Grâce à un effort pédagogique, aucun parent ne s’est d’ailleurs opposé à cette pratique.