Dernièrement, la Cour de justice Européenne a imposé au géant américain de la recherche en ligne de mettre en place une solution pour permettre aux internautes de demander que soient retirées des résultats de recherche des informations personnelles les concernant

Dernièrement, la Cour de justice Européenne a imposé au géant américain de la recherche en ligne de mettre en place une solution pour permettre aux internautes de demander que soient retirées des résultats de recherche des informations personnelles les concernant, s’ils estiment que ces informations peuvent leur porter atteinte.

En effet, avec Internet, de nombreuses informations personnelles risquent de se retrouver référencées sur Google, de manière plus ou moins permanente. En tapant le nom de famille d’une personne dans Google, ce sont ainsi de nombreuses informations qui sont alors visibles pour tout le monde. Nombre d’employeurs vérifient à ce titre la réputation des candidats à un poste. Si dans la plupart des cas, cela n’est pas gênant, d’autant si l’on a rien de particulier à se reprocher, cela peut être plus délicat lorsque son nom se retrouve associé à une affaire de justice par exemple.

Dans la mesure où une personne aurait payé sa dette à la société, elle peut légitimement considérer qu’une erreur passée n’a pas à être graver dans le marbre. Mais il existe bien d’autres cas qui peuvent poser problème : un client mécontent ayant laissé des avis négatifs un peu peu partout pour salir la réputation d’un e-commerçant, des termes injurieux, sans parler des fausses rumeurs et calomnies qui peuvent circuler facilement et sans contrôle sur Internet.

La décision de la Cour oblige donc désormais Google à proposer une solution pour permettre à tout un chacun de pouvoir demander le retrait des résultats de recherche qui posent problème. Toute la difficulté consiste alors pour Google à traiter ces demandes, et à déterminer ce qui doit être supprimé et ce qui doit au contraire ne pas l’être. Les spécialistes s’accordent à dire que Google va recevoir en un an entre 500 000 et 1 million de demandes. Se pose alors un autre problème, qui est de déterminer la limite du droit à l’oubli et celui de la censure.

En effet, si une personnalité demande par exemple le retrait de certaines informations, on peut aussi considérer qu’en retirant les informations, on prive la société du droit à l’information et qu’une affaire de justice concernant une personne publique n’a pas le même intérêt que celle concernant un citoyen anonyme. Le véritable casse-tête pour Google va donc bien être de déterminer ce qui relève pertinemment de la vie privée et de la vie publique, et quels sont les critères pour distinguer ce qui relève de l’information et le reste. Admettons par exemple qu’un homme politique, qui serait impliqué dans des scandales, demande le retrait de tous les résultats qui renvoient aux affaires auxquelles il est mêlé, on peut effectivement s’inquiéter pour la liberté d’expression et le droit à l’information.

La tâche ne semble donc pas facile pour Google Europe, qui en mettant en place son formulaire spécial de demande de retrait d’information vient d’enregistrer dès l’ouverture plus de 40 000 demandes. Approuvé par 90% des internautes, les risques d’abus sont aussi réels.