Tout savoir sur l’art de séduire.
OMNIPRÉSENT DANS TOUTES LES RELATIONS HUMAINES, L’ART DE SÉDUIRE VIENT EN AIDE À L’HOMME POLITIQUE QUI FAIT CAMPAGNE, AU PUBLICITAIRE À LA RECHERCHE D’UN SLOGAN RACOLEUR, À L’ANIMATEUR DE TÉLÉVISION DÉPENDANT DE L’AUDIMAT.
Bien plus que l’art de la parade amoureuse, séduire devient une nécessité sociale, un mode de communication. Pour réussir aujourd’hui, il faut savoir se vendre. A une époque où le culte de l’apparence est glorifié, la tentative de séduction atteint son apogée. La séduction ne laisse personne indifférent, de l’étude de ses mécanismes à celle de ses artifices, Laissez-vous guider, laissez le charme agir…
« Seuls les imbéciles ne jugent pas d’après les apparences. » [Oscar Wilde]
L’amour n’est pas aveugle.
Les animaux ne manquent pas d’imagination pour séduire. Les oiseaux déploient de somptueuses couleurs, les libellules inventent des ballets aériens, les méduses des chorégraphies aquatiques, les crabes rougissent de désir.
De nombreux animaux ont recours aux cadeaux, comme l’oiseau satin qui appâte sa conquête en lui préparant un nid d’amour décoré d’objets de couleur bleue !
Et le genre humain? De nombreuses expériences scientifiques ont démontré que la vue est le tout premier des sens sollicités. Les critères morphologiques influent sur l’attirance, par exemple : plus un visage est symétrique, plus il plaît.
Instinct de reproduction, quand tu nous tiens…
Les hommes seraient majoritairement séduits par une silhouette dont le rapport entre le tour de taille et le tour de hanches serait équivalent à 0,71.
La poupée Barbie, née aux USA en 1959, rassemble d’ailleurs tous les canons de beauté correspondant aux fantasmes masculins. En effet, le désir de la gent masculine serait davantage stimulé par des critères de jeunesse et de beauté : lèvres rouges, longue chevelure, poitrine généreuse, taille fine et ampleur des hanches. Leur choix se porterait donc inconsciemment sur des femmes présentant des gages de santé et de fertilité !
Les scientifiques ont également relevé que les gestes de séduction sont toujours identiques, quelle que soit l’époque ou la culture. Un mouvement de tête, une main passée dans les cheveux, un battement de cils inciteraient au rapprochement.
Regarde-moi dans les yeux !
Enfin, les yeux auraient un considérable pouvoir de séduction. La dilatation des pupilles, provoquée par l’émotion, constitue un attrait important. Cette dilatation laisserait supposer la disponibilité et la réceptivité de la personne. Les Vénitiennes de la Renaissance avaient déjà saisi toutes les subtilités de la séduction, elles utilisaient un collyre à base de plante de belladone censé produire cette dilatation !
Je t’ai dans la peau.
L’attirance physique aurait, comme chez les animaux, des causes biologiques. L’individu humain émettrait inconsciemment un message olfactif à l’aide de substances dégagées par la peau et véhiculant un langage corporel particulier : les phéromones. Ces fameuses substances produisent des signaux de sympathie, d’antipathie, de reconnaissance de proches, d’agressivité ou… des signaux sexuels.
On connaissait chez la souris la présence d’une centaine de gènes responsables de la production de phéromones.
L’américain Peter Mombaerts vient de mettre en évidence l’existence dans l’organisme humain de huit gènes semblables à ceux-ci, sept n’étant que des reliques inopérantes de l’époque où nous n’étions pas encore le mammifère supérieur que nous sommes devenus. Le huitième de ces gènes pourrait jouer un rôle primordial dans la reconnaissance des phéromones, comme il le fait chez les rongeurs.
Au fil de l’évolution humaine, la production de phéromones a considérablement diminué mais elle serait toujours efficace. Soyons tout de même prudents, les recherches en matière de phéromones doivent être encore approfondies et quoiqu’en disent certaines publicités, les parfums aphrodisiaques efficaces ne sont pas encore disponibles sur le marché.
« La séduction a toujours été une histoire de manipulation. » [François Raux]
La séduction, une question de…gènes CMH !
Le lien entre les phéromones et la génétique n’est plus à démontrer. Sachant que les gènes CMH donnent à chacun une odeur unique et aident à distinguer ses propres cellules saines des cellules malades ou étrangères, un zoologiste suisse, Klaus Wedekind, a tenté de déterminer si ces gènes influaient sur le choix d’un partenaire.
Il a donc demandé à un certain nombre de femmes de sentir des tee-shirts portés par différents hommes.
Résultat ! Leur préférence allait aux vêtements qui avaient été portés par des porteurs de gènes CMH différents des leurs !
Ainsi, comme chez la souris, le choix du partenaire potentiel pourrait permettre d’éviter instinctivement à sa descendance la consanguinité ou les maladies génétiques.
Les pièges de la séduction.
On le sait, la séduction n’a pas toujours eu bonne réputation. Son étymologie nous le confirme, « séduire » peut revêtir le sens de « détourner », « débaucher », « abuser ». Champion de l’art de la tentation, Satan a pour habitude d’user de la flatterie ; il amadoue, il induit en erreur. Qu’il incite à cueillir le fruit défendu ou qu’il promette la jeunesse éternelle, l’imaginaire collectif en a donc toujours fait une figure terrifiante, sans pour autant oublier sa faculté de changer d’apparence à tout moment. Satan peut revêtir les formes les plus séduisantes, d’où l’expression « avoir la beauté du diable ».
Don Juan, Casanova et les autres…
Pour ce qui est de tromper, nombreux séducteurs célèbres, figures littéraires ou réelles, n’ont de leçon à recevoir de personne. Ce beau parleur de Don Juan revendique le droit à la liberté et au plaisir, le pervers Lovelace imaginé dans le roman de Samuel Richardson annonce sans manière « je suis le diable », le « bourreau des coeurs ». Pour Yolaine de la Bigne dans « Enquête au pays des séducteurs » ( Paris, Editions Anne Carrière, 2002), le charmeur opportuniste ou le libertin pervers « ne séduit pas mais il désire et ce désir a un effet destructeur ».
Le personnage du mauvais garçon, du voyou charmeur, abondamment exploité au cinéma, semble d’ailleurs avoir toujours exercé une fascination. Souvent confinés dans ce genre de rôles, Mickey Rourke, Bruce Willis ou Marlon Brando sont bel et bien présentés comme des séducteurs. A l’heure du « sex-symbol », plus question d’aristocrates décadents, c’est maintenant la star qui assume le rôle de séducteur, de l’acteur de cinéma au présentateur de télévision. La séduction est finalement devenue un outil de marketing.
« La séduction est devenue un outil de marketing. »
Les nouvelles tendances de séducteurs.
Après la coquetterie masculine du XVIIIème, après le dandy du XIXème, icône de séduction par excellence, une nouvelle catégorie d’hommes a vu le jour. Reflets des bouleversements sociaux des dernières décennies, on les appelle les « métrosexuels » ( contraction de métropole et de hétérosexuel), ces hétéros urbains assument leur part de féminité et prennent soin de leur apparence.
Mais d’après les spécialistes des tendances, se profile déjà à l’horizon l’ « übersexuel ». En passe de détrôner son prédécesseur, il se prétend « au dessus de la mêlée » et se recentre sur ses attributs virils, sans pour autant abandonner son désir d’esthétique et de mode.
En somme, la mode et l’apparence masculines n’ont pas fini d’alimenter les études de nos sociologues.
Les générations humaines se succèdent, les moeurs évoluent mais quelles que soient les nuances, la séduction demeure.
Rien n’a jamais empêché séducteurs et séduits de se rencontrer.
De l’appel des sens à la séduction- manipulation,
De la provocation de la publicité au charisme qui mène au pouvoir,
De la relativité de la beauté aux pièges de la séduction,
Alors, dangereuse la séduction ?
Faut-il se laisser piéger ?
BIEN SUR, si ce n’est en toute connaissance de cause…