En France, les racines du féminisme sont plus profondes qu’on pourrait le penser.
Dès la Révolution, en effet, le mouvement des femmes pose ses premiers jalons avec l’engagement d’Olympe de Gouges qui rédige la Déclaration des « Droits de la femme et de la citoyenne ». À travers l’histoire de la politique française, les femmes ont défendu leur émancipation. Mais ce n’est qu’au terme de 150 ans de lutte qu’elles obtiennent, grâce au Général de Gaulle en 1944, le droit de vote et d’éligibilité. Il n’était que temps ! Les Françaises sont en effet parmi les dernières femmes du monde occidental à acquérir le droit de voter et le droit de se faire élire. Le 29 avril 1945, les élections municipales donnent l’occasion aux Françaises de voter pour la première fois de leur Histoire. Nous en fêterons d’ailleurs bientôt le 60ème anniversaire.
Après-guerre, particulièrement de 1950 à 1975, la condition féminine évolue pas à pas. Le Planning familial est créé en 1956 et, dans les années suivantes, d’autres droits sont obtenus : celui de travailler, la contraception libre, le droit au divorce, la réforme de l’autorité parentale et aussi la reconnaissance des violences conjugales et de la criminalité du viol. 1970 marque un tournant avec l’avènement du mouvement de libération des femmes (MLF). Elles dénoncent le sexisme et l’oppression d’une société patriarcale et revendiquent la libre disposition de leur corps qui ne doit plus être un objet sexuel. En 1975, la loi Veil dont nous venons de célébrer le 30ème anniversaire, autorise l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Pourtant, presque trente ans plus tard, l’égalité entre les sexes n’est pas encore établie.
D’après de nombreuses études, aujourd’hui, en France et en Europe, une femme gagne environ 25 % de moins qu’un homme pour un travail égal.
À la maison, les tâches ménagères sont effectuées à 70 % par les femmes et 60 % pour les tâches éducatives.
Dans le monde politique, et ce malgré la loi sur la parité, les femmes sont minoritaires, et ne bénéficient pas encore d’une place égale : elles ne représentent que 11% des Maires (elles sont un peu moins de 4000 pour plus sur 36000 communes) et 33% des effectifs des Conseils Municipaux, 71 femmes députés sur 577, 56 sénateurs sur 331 soit 17%...
Irrespect, sexualité de consommation, viols collectifs... Dans les cités, les femmes subissent encore de multiples discriminations.
Ces exemples montrent à quel point l’égalité des sexes n’est pas acquise. Toutes les femmes ont connaissance d’au moins une inéquité en matière sociale, professionnelle ou politique.
Certaines batailles sont plus longues que d’autres. Mais il n’y a pas de petites victoires : chaque gain accompli est un pas en avant vers l’égalité. Des