Née aveugle, Odile recouvra la vue lors de son baptême et sa légende inspira une grande dévotion populaire.

Dans la petite ville d'Obernai, le château de Honenbourg, qui appartenait au père de sainte Odile, s'élevait à l'emplacement de l'école actuelle et la statue de la sainte orne la pittoresque place du marché.

D'après la légende, qui est notre seule source d'information concernant cette sainte énigmatique mais populaire, Odile naquit à Obernai, dans la plaine d'Alsace. Elle était la fille du duc Adalric. Les détails concernant sa vie sont fantastiques. Son père voulait la supprimer parce qu'elle était née aveugle, ce qu'il considérait comme une disgrâce. Mais sa mère Bereswinde le persuada de la donner à une paysanne qui ne saurait rien de ses antécédents. C'est ainsi qu'Odile fut envoyée à Baume-les-Dames, près de Besançon, où elle entra au couvent à douze ans. Elle fut baptisée par l'évêque Erhard de Bavière durant la cérémonie, alors que l'évêque touchait les yeux de l'enfant avec l'huile consacrée, elle recouvra miraculeusement la vue. Son frère Hugues organisa son retour pour la réconcilier avec son père, mais Adalric, en apprenant la nouvelle, se mit dans une telle colère qu'il frappa son fils et le tua.

Cependant, Adalric changea bientôt d'avis et accueillit sa fille, passant d'une grande indifférence à une affection exagérée. Il essaya d'arranger un mariage convenable et avantageux avec un duc allemand. Odile s enfuit pour s'y soustraire.

Elle voulait rester vierge. Mais son père la poursuivit, déterminé à la tuer. Quand il l'eut attrapée, il fut émerveillé par l'assurance quasi miraculeuse qu'elle manifestait face à sa colère. Finalement il la laissa convertir son château alsacien à Honenbourg (près du mont qui serait nommé Sainte-Odile) en un couvent dont Odile devint naturellement l'abbesse.

· Sa mort et son culte

Odile fonda un second couvent à Niedermunster, où elle vécut jusqu'à sa mort le 13 décembre. (vers 720)

Elle était renommée pour sa piété, ses visions et ses miracles. Son tombeau devint rapidement un centre populaire de pèlerinage pour les Alsaciens et les habitants des pays voisins. Il est fréquenté particulièrement par les aveugles et les malades des yeux. Il attire encore aujourd'hui de nombreux visiteurs. Son culte s'est répandu en Suisse et en Autriche. Les Habsbourg la considéraient comme l'une de leurs patronnes.

La Vie de sainte Odile, largement légendaire, a été écrite par un anonyme dans la seconde moitié du X-e siècle. Son personnage a inspiré un grand nombre d'auteurs à travers l'histoire.