Publié le lundi 06 juin 2011 à 09H48

Ses amis du club de marche de Donchery iront avec lui jusqu'à Bulson, première étape de ce long périple.
SEDAN (Ardennes). Atteint d'un cancer des ganglions en 2010, Robert Théate, un Sedanais de 67 ans, s'apprête à fêter sa guérison en effectuant une marche de cent jours jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle.
C'EST en se rendant au match Sedan-Nîmes que ça l'a pris. Robert Théate avait ressenti de vives douleurs dans le ventre. Transporté à l'hôpital, le diagnostic n'allait pas tarder à tomber : il était atteint d'un lymphome du manteau. Traduisez : cancer des ganglions.
Bringuebalé entre les hôpitaux de Sedan, Charleville et Reims, Robert allait alors commencer de longues et pénibles séances de chimiothérapie : « Les médecins m'avaient expliqué que pour avoir une chance de guérir, il fallait qu'ils pratiquent une autogreffe (NDR : il s'agit d'une chimiothérapie intensive impliquant une destruction très importante des cellules de la moelle osseuse qui, grâce à une réinjection de vos propres cellules souches va permettre de vous faire passer un cap critique). Le problème, c'est que les médecins rémois étaient hésitants, car, vu mon âge, il y avait de gros risques. Finalement ce sont les médecins de Charleville qui ont réussi à convaincre leurs homologues rémois. »
« Un défi sur moi-même »
Il faudra que Robert accepte officiellement de prendre ce risque : « Ils ont joué franc jeu. Ils m'ont fait savoir que ça pouvait mal se passer. En clair, que je pouvais y rester… Je leur ai répondu : « mourir comme ça ou mourir à petit feu en multipliant les chimios, je préfère encore tenter le coup. »
Par deux fois, il manquera bien y passer, mais Robert tiendra le choc. Est-ce son passé de sportif accompli qui a fait la différence ? Ça a sans doute dû jouer dans la balance. N'oublions pas qu'il y a deux ans, à la veille de ce terrible coup du sort, Robert participait encore au Sedan-Charleville. Sa trentième participation depuis 1975. Cette fois, il a décidé non pas de courir, mais de marcher, car c'est également un marcheur impénitent : « Je me l'étais juré… si je m'en sors, je ferai quelque chose d'exceptionnel. J'avais besoin de me prouver de quoi j'étais capable, un défi sur moi-même en somme. »
Jacques a donc choisi de rallier à pied, avec sa fidèle « Chicha », un husky blanc, Saint-Jacques de Compostelle, célèbre lieu de pèlerinage situé dans la pointe nord-ouest de l'Espagne.
Depuis Sedan, cela lui fera 2.460 km à parcourir : « Je compte marcher 25 kilomètres par jour. A une moyenne de 4 km/h, cela fait environ 6 heures de marche quotidienne, cela me paraît raisonnable. Normalement, dans cent jours, je suis là-bas ». Robert s'élancera sur les Chemins de Grandes Randonnées le lundi 13 juin, à 10 heures. Le départ officiel sera donné au bar « Le bon coin » place de la Gare, où ses amis de l'association des marcheurs de Donchery, lui emboîteront le pas jusqu'à Bulson, première étape de ce long périple : « Je fais ça pour moi bien sûr, mais aussi pour tous ceux qui sont atteints d'un cancer et qui auraient tendance à baisser les bras. Il ne faut jamais s'avouer vaincu. »
Robert a prévu d'être de retour dans les Ardennes (le retour se fera en train) aux alentours du 20 septembre : « J'ai calculé mon coup pour être au départ du prochain Sedan-Charleville. » Pleine forme