C'est un fait troublant : les aînés occupent une place largement majoritaire chez les prix Nobel, les compositeurs célèbres, les philosophes et les mathématiciens. Le psychologue anglais Francis Galton fut le premier en 1874 à défendre cette théorie confirmée depuis par différentes études. Plus récemment, des recherches effectuées aux Pays-Bas en 1973 et portant sur un échantillon représentatif de jeunes gens âgés de 19 ans ont permis de démontrer que les aînés obtenaient des scores supérieurs au test de QI, quelles que soient leurs origines sociales.
Une étude complémentaire a mis en évidence un autre facteur appuyant cette théorie. Selon elle, l'enfant né en deuxième position serait plus doué que le troisième, lui-même doté d'une intelligence supérieure au quatrième, etc. Surtout, plus la famille est grande, plus le sujet "perd" en intelligence, le troisième enfant d'une famille de quatre se plaçant au dessus du troisième enfant d'une famille de cinq. Aux yeux de Francis Galton, la première raison est d'ordre financier, l'aîné bénéficiant du fait de sa position de plus grandes ressources financières pour mener à terme ses études. Quand la famille dispose de revenus modestes, le premier né bénéficie de plus de ressources que ses cadets. [ L'aîné joue ainsi un rôle de tuteur ]
D'un point de vue purement familial, l'aîné développe un plus grand sens des responsabilités, ses parents ayant tendance à lui confier parfois la garde de ses petits frères ou soeurs. Par ailleurs, l'aîné n'a pas l'impression d'être en situation de compétition. Il n'a pas l'impression de devoir partager l'attention de ses parents car il en a profité en premier. Son environnement linguistique est de meilleure qualité car il est le plus exposé au langage des adultes. L'aîné joue ainsi un rôle de tuteur : c'est celui qui répond en premier aux questions que posent ses frères et soeurs. En apprenant aux autres, il progresse lui-même.
Les constatations émises par les chercheurs depuis un siècle sont cependant à relativiser, on ne peut pas dire que l'aîné soit systématiquement un génie et assimiler le reste de la famille à des individus limités sur le plan intellectuel ! Statistiquement, les prix Nobel de mathématiques possèdent un QI oscillant de 130 à plus de 190. En tout cas, voilà une excellente occasion de passer un test de QI en famille et de faire taire les théories surprenantes de Francis Galton.
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