Voilà !!!
J'ai appellé un cabinet vétérinaire hier, puis l'association/refuge pour chats qu'ils m'ont conseillé... Et c'est confirmé, on va adopter un chat !!!

Comme on part voir ma famille du 9 au 11 mai, on passe voir le refuge ce week-end, pour avoir le temps de nous décider...puis on le prendra à partir du 12 mai !!
Je suis contente comme tout, et, devinez quoi ???
Chéri a des appréhensions.

Il a peur que le chat l'aime pas, qu'il aime pas le chat, que ça se passe mal...
Ca reveille en lui pas mal de complexes, donc on en parle ces derniers temps. Il a pas du tout confiance en lui, le Chéri. Il a pris du poids depuis qu'il a arrêté de fumer...et il aime pas sa brioche, entre autres.
Hier je lui ai expliqué que lui il aime pas une partie de son corps, ok, moi j'aime rien dans mon corps. Est-ce qu'il comprend ?
Oui mais "il me trouve bien"
Mais moi aussi je le trouve bien, mais ça l'empêche pas de se trouver trop gros et de pas aimer sa brioche, non ?
Il était tout retourné.
Ben quoi ?
J'aime pas mon corps.
Et en reflechissant bien, j'ai peur de moi en mince. Les bourrelets, le gras, ça me fait une carapace anti-drague (même si je me fais draguer quand même).
Quand j'avais 15 ans...
Je pesais 60Kg, pour mon 1m72.
J'avais les cheveux longs, j'avais un vrai look à moi, je me mettais en jupe avec moins d'appréhensions qu'aujourd'hui...
Quand j'avais 15 ans, un jour...
J'avais rencontré celui avec qui j'allais passer 1 an et 9 mois de
ma vie...précis non ? Oui, à l'époque je comptais les mois de cette
immense bonheur dont la vie m'avait gratifiée.
Dans un premier temps, il fut surpris de mon âge...rencontrés en boîte de nuit, j'étais sensée avoir 17 ans à l'époque, je
n'en avait que 14. Lui croyait avoir mon âge, et j'ai réellement dû lui
donner ma carte d'identité pour qu'il me croie.
Il avait donc trois ans de plus que moi, et très vite, m'a trompée. Une fois, deux fois, trois fois...
Il avait des besoins sexuels énormes, me laissait épuisée, et se
justifiait de ses tromperies par ses besoins insatiables, et bien
souvent il me forçait à les assouvir. Mais la situation a mis du temps
à s'installer de la sorte.
Et j'ai fermé les yeux, encore
en encore, malgré ses tromperies. Je lui demandais uniquement de se
protéger quand il couchait avec une inconnue dans notre lit. J'ai
supporté ça durant tout ce temps. Je croyais encore à notre amour, je
me disais que je n'étais pas capable de le satisfaire, que tout était
de ma faute, et que je devais accepter.
Je vivais cette relation tant bien que mal, et surtout mal, comme il était jaloux, très jaloux, comble de l'ironie.
Combien de fois m'a-t-il suspectée de le tromper ? Moi !! Alors que lui
ne se privait pas, allant jusqu'à en embrasser une autre lors de la
soirée de la Saint Valentin...
Sa meilleure amie, bref, une de ses "copines", faisait sa soirée
d'adieu. Je savais qu'ils couchaient ensemble, depuis longtemps, depuis
plus d'années que j'avais mis à connaître mon homme. J'ai bu plus que
de raison, et la soirée s'est mal terminée. Nous étions sur une place,
celle que je traverse desormais sans aucun sentiment particulier, et un
groupe de personnes nous a rejoint. L'un d'entre eux, visiblement plus
qu'éméché, ma regardé "Oh qu'elle est belle" et m'a embrassée.
Evidemment, je n'ai pas réagi dans le huitième de seconde, trop rapide
pour moi. Alors mon amoureux a beuglé "Je le savais, sale pute !!!" et est
parti. J'étais choquée. Mon amour partait au loin, me criant des
injures, et je gémissais "mais non...mais non..."
Je me suis retrouvée seule alors. Seule avec une dizaines de personnes
que je ne connaissais pas, je pleurais toutes les larmes de mon coeur
car quand j'avais couru rattraper mon amour il m'avait décoché une
gifle et craché au visage.
15 ans. Tu parles...
L'un d'entre eux me propose alors de fumer un joint "mais il ne m'en reste plus qu'un" me chuchote-il "allons à l'écart".
15 ans...quelle conne.
Je l'ai suivi.
Il m'a mené dans une ruelle, que je traverse aujourd'hui sans appréhension, enfin presque...
Et au lieu de sortir son matos, il m'a longuement regardé.
25 ans, 1m85, pas très costaud, avec des dreadlocks. Je ne saurais le
reconnaître maintenant, mais son visage est néanmoins gravé en moi.
Il m'a alors plaqué contre le mur, et a commencé à soulever mon T-Shirt en me murmurant "Tu est jeune hein..."
Mais bon.
Ca m'était déjà arrivé, je ne voulais absolument pas que ça recommence, tout, même crever, sauf ça.
Ma chance a été d'avoir fait de la boxe. Je lui ai décoché un crochet
du droit impeccable, à en faire crever de jalousie mes copines du club.
Sa tête a rebondi contre le mur d'en face, il est tombé un instant,
instant que j'ai saisi pour fuir. Je courais comme une folle, je
voulais rejoindre les gens, là où il y avait foule, je me suis donc
dirigée de là où nous venions, là où les gens étaient, j'avais peur, le
sang battait à mes tempes, je n'en revenais pas de mon courage, j'étais
fière, j'approchais du but et puis...un cri...
"Chopez-la !! Chopez-la !!!"
Il s'était relevé, et demandait mon exécution.
Je ne sais pas. Un ange ? Un miracle ?
Une voiture était arrêtée au feu rouge, non loin de là. Je tambourine à
la portière, on me laisse rentrer, le feu passe au vert et la voiture
part en trombe tandis que je vois la meute hurlante derrière moi.
Un père de famille et sa fille, qui rentraient de
soirée. Je pleurais, je pleurais, la fille m'a tendu une cigarette que
j'ai allumé avec l'avidité d'une...je ne sais pas.
Je laur ai juste demandé de me ramener chez mon amour qui ne l'était
plus. Quelques mois auparavant, j'avais déménagé loin, à une heure de
train, je ne pouvais décemment leur demander de me déposer chez moi...
J'ai fini ma nuit sous la pluie battante, devant sa porte. Il est rentré à 8h du matin.
"T'es là, toi ? Qu'est-ce que tu fous là sale chienne ? A dormir sous
la flotte ? Et si mon frère était rentré avant moi, hein ?"
"Mes affaires sont chez toi"
"Bon. Tu peux rentrer"
Alors je suis rentrée, misérable. Je me sentais coupable, j'étais en faute, j'ai fait pénitence.
"Elle était bonne, la fille de cette nuit, je te dis que ça, tu ne la
vaux pas, regarde-toi, tu es trempée, regarde-toi, on dirait une
clocharde, pauvre conne"
J'ai dormi.
A 11h il m'a rendu mon sac et jetée dehors. Et je suis rentrée chez
moi, chez mes grands parents. J'ai appellé ma mère en catastrophe avec
ma CB, elle est venue me chercher en râlant.
"Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu es sale, tu as une mine épouvantable"
"Je...c'est fini avec *** "
"Ah ? Qu'est-ce que tu as fait ?"
"..."
Je suis donc arrivée complètement défaite et sale, chez mes grands
parents. J'ai pris une douche, je me suis changée, et je leur ai
expliqué brièvement. Voilà, c'est fini. Tellement insoutenable qu'avant
de céder à mes larmes devant eux, je suis allée dans la salle de bains,
et j'ai pleuré.
Mon grand-père a frappé doucement à la porte, je lui ai ouvert. Il a
ouvert ses bras, je me suis laissée aller, et j'ai pleuré et pleuré...
Il m'a consolée, en me caressant les cheveux, et il m'a dit
"Bibiche, ne laisse personne te faire du mal comme ça, tu
vaux mieux que ça, tu sais...tu es jeune, tu as toute la vie devant
toi, ne laisse pas un petit con te faire du mal" et, plus bas,
doucement "Je t'aime...ma petite fille".
J'ai arrêté de pleurer,
je me suis lavée, et je suis passée à table. Tout allait mieux. C'était
le seul qui me réconfortait, qui me serrait contre lui quand j'étais
malheureuse. Mon seul vrai amour, toi, celui qui n'es plus là
aujourd'hui pour sécher mes larmes.
Tu me manques...si tu savais comme tu me manques, mon coeur me serre, mes larmes coulent, et tu le sais, n'est-ce pas ?
Mais c'est une autre histoire, n'est-ce pas ?
*********
Quand j'avais 15 ans, j'étais belle.
Ma beauté a tué une partie de moi-même. Elle m'a causé trop de problèmes.
Alors j'ai décidé, sans doute, de ne plus être belle ?
Mais je sais que le problème ne vient pas de là, non ?
Le problème, c'est qu'on reproduit des situations qui nous font mal.
15 ans, un petit ami dépendant sexuel, violent, brutal.
23 ans ? Un petit ami dépendant sexuel, violent, brutal...
Je ne suis pas coupable, mais responsable, n'est-ce pas ?
C'est moi qui choisis ce type de mec. Et je les attire parce qu'ils sentent que je suis fragile.
Les violeurs ? Ils le sentent aussi, sans doute. Sauf que j'ai une rage tellement grande...que j'accepte que mon petit ami me frappe, mais pas un inconnu. Débile.
Je sais pourquoi je sus fragile, je sais que je n'y peux rien.
Je sais que je peux être belle, mais je pense que ça me fait peur.
Mais.
Mais.
Mais...
Quelque chose en moi a été cassé, je ne sais pas si c'est réparable, en fait. J'ai toujours cet espoir que ça s'arrange, je me débats. J'ai fait des années de psychothérapie. Je sais où est mon souci, mais je ne guéris pas.
J'ai été voir un psy, un psychologue, un psychiatre, j'en ai même parlé à ma belle-mère (qui est psychologue). Déconcertés par ma lucidité. Je leur explique, froidement, ce qui m'est arrivé. Mes parents qui m'aiment pas, les viols, ma vie. Cette absence d'émotion, de larmes.
Alors ils me donnent des médicaments. Même les psychologues. Ils ne savent pas quoi faire, en fait. La dernière psy que j'ai vu m'a orientée vers la thérapie EMDR
Lien ici pour celles que ça interesseEt description ci-dessous :
"L’EMDR s’adresse à toute personne (de l’enfant – même en bas âge – à
l’adulte) souffrant de perturbations émotionnelles généralement liées à des traumatismes
psychologiques.
Il peut s’agir de traumatismes « évidents », avec un grand « T », tels les
violences physiques et psychologiques, les abus sexuels, les accidents graves,
les décès, les maladies graves, les incendies, les catastrophes naturelles, les
situations de guerre et attentats, …
Mais il peut s’agir aussi de traumatismes avec un petit « t », qui passent
inaperçus et peuvent être la source d’émotions ou de comportements inadaptés
ou excessifs dans la vie quotidienne (enfance perturbée, séparations, fausses
couches et IVG, deuils, difficultés professionnelles, etc …)
Ces perturbations émotionnelles s’expriment sous diverses formes : irritabilité,
angoisse, cauchemars, tendance à l’isolement, état dépressif, comportement
agité voire violent, douleurs physiques, somatisations, régression chez
l’enfant, …
D’autres troubles psychologiques relèvent aussi, dans certains cas, de
traumatismes récents ou anciens, parfois inconscients : dépression, addictions,
troubles du comportement alimentaire, attaques de panique, phobies, …
Ces perturbations apparaissent quand notre cerveau est dépassé par un
choc traumatique et n’arrive pas à traiter (ou digérer) les informations comme
il le fait ordinairement. Il reste bloqué sur l’évènement, sans que nous en ayons
conscience, et ce sont les vécus traumatiques non digérés qui sont sources de
ces perturbations.
L’EMDR permet de débloquer les mécanismes naturels de traitement de
l’information, et ainsi le traumatisme peut enfin être retraité (ou digéré), même
de nombreuses années après."
Ca coûte cher...
J'essaye de m'en sortir par moi-même, en sachant que ça sera long.
En sachant que sans ça, ma vision de mon corps ne changera pas. Et que mes 30kg en trop, je ne les perdrai pas non plus.
C'est pas si grave, je vais avoir un chat !!!