L’alimentation, la gestion du poids et à fortiori la santé ne cessent de faire la une de l’actualité dans tous les médias ! Pour une fois, toutes les études le confirment : seul un régime alimentaire véritablement « sain » peut agir sur la longévité. Mais contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, un tel régime ne joue pas sur des interdits, mais se fonde sur un apport équilibré des différentes catégories d’aliments pour répondre aux besoins de l’organisme. Aucun aliment n’est diabolisé, et cette variété permet de conserver le plaisir de manger, indispensable à notre bien-être général.
J’ai choisi à travers « Mieux manger pour les nuls* » de me poser en tant qu’expert en nutrition afin de vous proposer un avis objectif et impartial avec mes 10 conseils pour mieux manger. Le livre sort le 7 Février, mais pour vous membre de Savoir Maigrir, en voici un avant goût.
1 - Evitez les plats industriels : bien-sûr plus vous vous dirigez vers une alimentation industrialisée riche en additifs, sel, sucres cachés, graisses de mauvaise qualité… plus il est difficile de se rapprocher d’une alimentation santé. Est-ce que cela veut dire ne jamais manger de plats industriels ? Bien sûr que non, mais cette consommation ne doit pas être la base de vos repas ! Rien ne vous interdit par ailleurs de vous
aider de produits simples mais prêts à l’emploi comme les légumes surgelés nature.
2 - Privilégiez les fruits et les légumes de saison : que l’on vous incite à manger davantage de fruits et de légumes vous semble peut-être banal car vous connaissez depuis longtemps le slogan assommant de « 5 fruits et légumes par jour ». Ce message fort incite simplement à en consommer toutes les jours et en réalité au moins 500 g crus et/ou cuits, ce qui est en réalité facile à atteindre !
3 - Diminuez la viande rouge : l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise désormais de limiter sa consommation de viande de boucherie à 500 g par semaine fin de réduire les risques de cancer principalement colorectal. En définitive, il paraît judicieux de manger de la viande de boucherie 2 à 3 fois par semaine sans dépasser 500 g mais en variant avec les volailles, les œufs, les poissons. Il n’est pas conseillé
d’éliminer totalement ces protéines animales d’excellente qualité combinées à la source de fer majoritaire de notre alimentation.
4 - N’oubliez pas les féculents : la quête éperdue de la minceur dans notre monde moderne les a diabolisées. Pourtant, l’intérêt n° 1 des glucides complexes est de fournir de l’énergie au corps, combiné à un apport en vitamines du groupe B, importantes dans le métabolisme des glucides. Privilégiez les céréales complètes et pensez aux légumineuses. Lentilles, pois chiches, pois cassés, haricots secs méritent la première place sur le podium pour leur intérêt nutritionnel. Les légumineuses renferment en effet une quantité impressionnante de nutriments essentiels : protéines végétales, vitamines, oligoéléments, minéraux, fibres... il s’agit d’une bonne alternative pour remplacer quelques portions de protéines animales dans la semaine.
5 – Pré et probiotiques : On n’a jamais autant soigné sa flore intestinale et pour cause, car les études sont très prometteuses ! Les fibres n’ont aucune vertu nutritionnelle, mais jouent un rôle pré-biotique fondamental dans les processus de digestion, vous les retrouvez dans les fruits et légumes, les légumineuses, les produits complets. Les probiotiques, en plus de favoriser un confort digestif, préviennent la porosité intestinale, qui laisserait passer des molécules néfastes ou toxiques pour des organes vitaux, et protègent contre les bactéries pathogènes parfois présentes dans l’intestin, grâce à la production d’anticorps. Cela redonne une place privilégiée aux produits laitiers fermentés trop souvent exclus d’une alimentation santé !
6 - Pensez aux matières grasses : Trop longtemps les matières grasses ont été même montrées du doigt comme responsables de prises de poids en raison de leur rôle énergétique. Mais il s’agit en réalité d’un groupe d’aliment primordial pour la santé des cellules y compris celles du cerveau. L’ANSES a d’ailleurs revu les recommandations à la hausse à 35 à 40% de l’apport énergétique totale. Jouez surtout sur la qualité en privilégiant les huiles d’olive, colza, noix et surtout en limitant les
fritures.
7 - Limitez le sucre : depuis quelques années, on considère que les sucres simples ne devraient pas dépasser 10 % de la ration calorique globale et c’est bien vrai. Est-ce que cela exclu le sucre totalement... non mais bien-sûr il faut rester vigilant et ce encore plus en ce qui concerne les boissons sucrées y compris les jus de fruits !
8- Dosez le sel et surtout remplacez-le astucieusement par des aliments à privilégier pour leurs apports en micronutriments. Très riches en antioxydants, certains sont même élevés au rang de super-aliments pour leurs multiples bienfaits, c’est le de cas des épices, des fines herbes, de l’ail, des graines.
9- Bio or not bio : les études, les substances chimiques relevées dans les produits sont en effet le plus souvent inférieures dans les produits bios, mais les avantages nutritionnels n’ont pas été clairement démontrés. Pensez au bio principalement pour les farines, produits complets, les œufs et les compotes pour enfants ! Mais si en France le logo AB est très contrôlé, dans le reste du monde et principalement en dehors de l’Europe, les garanties ne sont plus les mêmes ! De plus, le bio ne garantit pas un équilibre nutritionnel ni une qualité d’ingrédients. Il existe bien de l'huile de palme Bio, des produits bio excessivement sucrés...
10- La conservation : N’oublions pas qu’une alimentation saine doit l’être microbiologiquement ! Alors ne négligez pas l’hygiène de votre réfrigérateur, de votre cuisine, les températures de conservation et la gestion des dates limites de consommation.
Allez-y petit à petit : on se fait souvent une montagne de pas grand-chose, et c’est exactement l’objet de ce guide. Pensez à prendre soin de vous, de votre sommeil, de votre hygiène de vie en général, et ce pas après pas, un objectif après l’autre !
Et pour finir je vous livre un petit « Bonus » pour éviter une erreur assez courante...
LES AMANDES
Régulièrement, nous voyons apparaître des informations alimentaires sous forme de révélations qui deviennent le must du moment. Tel est le cas des amandes. Les nutritionnistes les considèrent comme un produit riche en oméga 6, mais aussi et surtout très riche en calories. Pourtant, on les a tellement vantées que l’on assiste parfois à une sur-consommation par des femmes « au régime », qui peuvent en manger des quantités sans culpabilité, mais vont se ruer sur un yaourt à 0 % de matière grasse pour « économiser » 20 calories… soit l’équivalent d’une ½ amande !
Attention, cela ne signifie pas que les amandes ne sont pas intéressantes ! Car elles ont un grand pouvoir antioxydant, sont une bonne source de protéines (20 %) et de fibres (15 %), restent modérément sucrées avec 17 % de glucides et bénéficient d’un index glycémique bas.
Mais elles ne bénéficient pas de plus de vertus que les noix de cajou ou les noisettes… Leurs bienfaits sont donc à relativiser en tenant compte de leur apport calorique élevé : 1 dizaine d’amandes (20 g environ) apportent 127 kcal, soit l’équivalent de 1 cuillerée à soupe d’huile.
Pas de surconsommation donc, mais on peut remplacer le beurre par 1 cuillerée de purée d’amandes, leurs graisses étant d’une meilleure qualité que celles du beurre. On veille également à choisir des amandes non salées, caramélisées ou chocolatées.
*Mieux Manger Pour Les Nuls, Dr Jean-Michel Cohen, éd. First, coll. “Pour les nuls”, février 2019.