Massif de la Chartreuse.
L’orage a tonné une bonne
partie de la nuit, la pluie s’est acharnée longtemps contre mes volets clos. En
sirotant ce matin sur la terrasse mon premier café plaisir, je songeais dans la
fraîcheur matinale si agréable après ces quelques jours de canicule, à mes
plaisirs de goûter la vie, suite à une émission tardive hier soir à la télé.
En
définitive, eh bien, j’en ai beaucoup :
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* Plaisir minuscule certes
mais j’aime entendre avant de m’endormir les mille petits bruits familiers de
la maison qui résonnent dans la nuit.
* Mouiller mes espadrilles
dans les sentiers lorsque le jour n’est pas complètement installé, me donne le
sentiment bizarre d’exister plus intensément que dans la foule ou le bruit.
* Préparer un repas avec
des amis, dans la cuisine : parler, rire, sentir, goûter.
* Ecouter s’égrener
pendant que pianote pour vous mon blog, les notes d’une sonate de Chopin. Certes,
il n’y a pas que le piano dans la vie. Mais que serait un monde sans le roi des
instruments ? Un monde sans les sonates-de-Mozart, les partitas-de-Bach, les
impromptus-de-Schubert, les intermezzi-de-Brahms ? Impensable ! Triste comme
une journée sans soleil, une promenade sans chants d'oiseaux.
* Allongée dans l’herbe,
regarder passer les nuages un jour de ciel changeant, et chercher à deviner des
formes : cheval galopant qui se déforme en avançant et devient … non,
peut-être … ou plutôt …. !
* Plaisir de
printemps : s’enivrer du chant des oiseaux, de l’odeur de l’herbe fraîchement coupée (nous
disions au restaurant d’entreprise lorsque le gazon était tondu « Ah nous
aurons des épinards à midi !). Et aussi se réveiller tôt juste pour voir
le soleil se lever.
* Plaisir d’été
aussi : s’allonger dehors, la nuit, et regarder les étoiles et avoir
conscience d’être si minuscule dans l’immensité du cosmos, arrêter sa voiture
pour admirer un paysage magnifique, s’émouvoir d’un coucher de soleil éclatant
de couleur, …..
* Plaisir d’automne
aussi : marcher dans les feuilles mortes qui crissent sous les pas,
admirer leurs couleurs, sentir l’odeur forte des bois, entendre les mille
petits bruits des petits habitants invisibles qui s’activent.
* Manger avant de la
cuisine : Faire les courses n’est
pas ce pur moment d’allégresse tel qu’on le vante dans les reportages. Souvent
il y a du monde, les poignées de sacs plastiques vous scient les phalanges et
la petite monnaie ne vient pas… Non, le parfait mouvement de grâce dans les
commissions, c’est au moment de déposer les vivres fraîches dans la cuisine.
Tout est là en vrac, une symphonie à venir, tout est frais, tout sent bon, le
beurre, la viande, les herbes et les légumes, mais par-dessus tout ce qui fait
craquer c’est le pain quand on le sort de son papier. On n’y résiste pas, on
rompt un bout, on l’accompagne avec tout. Un morceau de beurre, pour commencer,
puis de fromage, juste pour goûter, et le saucisson, tant qu’à faire, voir s’il
est vraiment sec, avec juste une petite goutte de vin, rien que pour le goût,
et un bout de pain encore. Après quoi on lance la cuisson du rôti, on re-goûte
une petite rondelle de saucisson, cette fois-ci avec un cornichon, pour voir…
C’est comme ça qu’on mange en faisant la cuisine, on se régale avant le repas,
avec soi.
* Lire un auteur, un
ouvrage qui me parle, m’interroge, …. Poser le livre, le reprendre pour relire
les passages que j’ai aimés et qui me parlent, vite prendre un stylo et noter
des phrases dans mon carnet.
* Plaisir de la randonnée.
Marcher, rien que marcher. En forêt, en montagne ou dans la campagne. Se
réjouir de sentir son corps bouger et admirer le nature tout autour. Sentir que
l’on fait partie de ce monde. En hiver, après avoir bien marché dans le froid,
rentrer, se réchauffer auprès du feu, boire une boisson très chaude serrée fort
entre ses mains.
* Sourire, mais se sourire
à soi, quand on est triste, ou inquiet, ou pour une autre raison. Comme on
sourirait à quelqu’un qui a des soucis, qu’on aime bien et qu’on veut rassurer.
Et éteindre ainsi, en soi, une tristesse, une inquiétude ou une colère qui
n’auraient servi à rien.
* Repenser à tous ceux qui m’ont aidé, ou apprécié, ou les
deux. Me réjouir de les avoir rencontrés. Sourire à leur souvenir.
* Plaisir de regarder un
tableau. « Car un tableau est une chimère colorée, une nuée sans épaisseur
qui saisit voluptueusement notre attention et nous ravit, sans qu’on sache
pourquoi, dans le plaisir de cette apparition qui ne révèlera jamais son
énigme. » Belinda Cannone.
* Profiter des loisirs
pour visiter, pour se nourrir des beautés léguées par les hommes et femmes
du passé, monuments ou œuvres d’art, plaisir de rendre hommage à celles et ceux
qui ont fait la beauté du monde .
Lire vos blogs matinaux
qui m’ont – indirectement – soufflé une partie de ces plaisirs, et
j’ajouterai : marcher après une blessure, sourire parmi ses pleurs après
un chagrin, guérir après une maladie, aimer plaisanter et rire de celles des
autres, et…..je conclurai par :
aimer vivre !!!!! et revivre et anticiper avec plaisir tous ces
menus plaisirs qui vont suivre et demain et les jours prochains.
BONNE JOURNEE !