Jo-Wilfried Tsonga (n°5) a laissé s'envoler quatre balles de match avant de s'incliner contre le numéro 1 mondial Novak Djokovic, mardi, en quarts de finale (6/1, 5/7, 5/7, 7/6 (6), 6/1 en 4h09').

Il l'a touché du doigt. L'exploit-majuscule de Jo-Wilfried Tsonga était à portée de main. En tête deux sets à un et 6-5, ses quatre balles de match n'ont pourtant pas suffi. Novak Djokovic, bousculé pendant deux sets et demi, envoyant sans cesse des regards inquiets vers son clan, a alors fait parler ses nerfs de champion. Avant de dérouler dans la dernière ligne droite. 
 
Un "Jo" atone...
Qui aurait pu prédire un tel scénario ? Après 44 minutes de jeu, le Serbe, casquette vissée sur la tête, menait déjà 6/1, 4-2, alignant au passage dix points entre la fin du premier set et le début du deuxième. Appliqué et sérieux, sans trop en faire, il prenait tranquillement la mesure d'un Français atone. Comme le public du court Philippe-Chatrier, refroidi par un temps automnal, malgré de légers rayons de soleil. Derrière ses lunettes noires, Marian Vajda, l'entraîneur du numéro 1 mondial, ne s'en faisait pas. Pour l'heure.  

...puis revigoré 
Et pourtant… Au moment des premières gouttes de pluie, c'est bien le Serbe qui se mettait à rater, sans raison apparente, plaçant alors – enfin - le chouchou du public dans le sens de la marche. Un débreak (4-4), des "Tsonga, Tsonga!" en rafales, les spectateurs debout. Et le deuxième set revenait au Français. Novak Djokovic retirait sa casquette. Marian Vajda ses lunettes. Les mines étaient inquiètes dans le clan de "Nole". 
 
Passing de coup droit croisé
Et ça n'allait pas s'arranger, le Manceau, dans la "zone", réussissait tout ce qu'il entreprenait. Et, après 2h20', sur un passing de coup droit croisé, c'est bien lui qui prenait les devants (2 manches à 1). Agacé, interrogeant son clan du regard, Novak Djokovic subissait. Le patron était bleu-blanc-rouge. Jusqu'à se procurer deux balles de match, à 5-4, 15-40 dans le quatrième set. Sauvées par "Nole" d'une volée gagnante (malgré une belle défense de Jo) et un coup droit gagnant. A 6-5, 30-40 puis 40-A, Tsonga obtenait une troisième et une quatrième balle de match. Encore manquées, avec un coup droit dans le filet et une nouvelle volée gagnante de Djokovic. 

Dans le tie-break, le Français était d'abord mené 2-0, mais il alignait quatre points de suite. A 4-2, les demi-finales se profilaient de nouveau. Mais une panne de premières balles allait lui être fatal. Mené 6 points à 4, Jo recollait encore à 6-6, avant de commettre une faute en coup droit puis une autre en revers. 8 points à 6 pour Nole, et silence dans le stade, qui était pourtant en fusion dix minutes plut tôt...

Djokovic pouvait brandir fièrement le poing. Fatigué, Tsonga cédait très vite dans la dernière manche. 6/1 pour le n°1 mondial, qui laissait éclater sa joie de façon spectaculaire et bruyante.

Au bord des larmes
"J'avais dit que j'allais tout donner et malheureusement, je passe tout près, a lancé après coup à la foule un Jo-Wilfried Tsonga au bord des larmes. J'aurais adoré mieux terminer. Je vais continuer à m'accrocher et essayer de revenir encore plus fort l'année prochaine". "Je veux féliciter Jo pour son incroyable tournoi et son super match, a répondu en écho son bourreau du jour, toujours en course pour un Grand Chelem sur deux saisons. Malheureusement, il faut un gagnant. Je ne sais pas comment j'ai fait pour revenir. S'il avait gagné, il l'aurait mérité". Avant le début du tournoi, Jo-Wilfried Tsonga avait déclaré qu'aucun Français ne pourrait remporter Roland-Garros cette année. Il a pourtant tout tenté pour s'en approcher. Et se donner tort. Mais alors qu'il a tutoyé l'exploit face au vainqueur des trois derniers tournois du Grand Chelem, le ciel a fini par lui tomber sur la tête...

Source : www.rollandgarros.com