tous les magasins étaient ouverts. Le premier dimanche des soldes. La ville était bondée et tout le monde se pressait dans les boutiques pour acheter ce petit pull, cette petite jupe, qui quelques jours avant étaient encore tellement chers, qu'on n'osait qu'en rêver. Pour moi c’est plutôt le cauchemar.  Je pointe mon nez, je demande timidement si on a encore ce pantalon de rêve à ma taille et voilà cette  première question qui me met déjà dans l'embarras..Vous faites quelle taille ? Je me demande bien pourquoi elle demande combien je fais. La plupart des tailles ont disparu et il ne reste la  plupart du temps que des 34 et des 52 … Bon. Moi ? euh...un grand 40 ou un petit 42...

Et bien ce n'est plus comme avant. Un 42 peut vous faire forcer la fermeture éclair, un 40 être trop grand, un 44 trop petit..Quand je fais la remarque, on me dit : oui, mais...c'est un 42 italien, il fait plus petit, ou alors, oui mais c'est un 40 allemand, cela fait un 44 normal. C'est quoi "normal" ? J’enfile un T-shirt qui est bien trop grand. On me dit : Oui, mais il va rétrécir au lavage. Ah bon ? J’en prends un autre qui est trop petit. On me dit : Oui, mais ça s’élargit toujours après quelques jours…Bon, alors s’il va rétrécir et s’élargir, je vais avoir l’air de quoi moi dans mon T-shirt…

Après une heure de course dans tous les sens, une cabine où s’amoncellent pantalons – jupes courtes et longues – T-shirts avec manches, sans manches – pulls à col roulé, pulls en V … je décide de ne rien acheter du tout. Trop dur, trop fatiguant, trop stressant.

Je rentre à la maison, je regarde ma garde-robe qui a du mal à se fermer avec tous ces habits entassés les uns contre les autres. Et pourtant je sais que demain quand je me lèverai, je l’ouvrirai et je dirai comme toujours …  « Je n’ai rien à me mettre »

Bisous et bonne journée