Bon, toujours dans les cartons, chez ma mère, cette fois.

La chatte me fait plein de calins, est toute triste, un peu comme moi. Elle va me manquer...

Hier je rangeais les peluches, et j'ai eu le cas de conscience de la peluche de mon ex (le vilain), qui m'a regardée en me suppliant de pas la jeter. Vague de souvenirs, des bons, des mauvais, gros soupir. On repart pour de nouvelles aventures. J'ai pris la peluche, pour ne pas oublier, j'ai pleuré, comme maintenant. J'ai très peur, mais je ne veux pas me l'avouer. Discussion avec ma grand mère, qui ne comprenait pas. Puis je lui ai parlé de mes deux dernières "cohabitations" qui se sont plutôt mal passées. Elle ne savait pas tout. Elle avait les larmes aux yeux. Entre le premier qui ne voyait en moi qu'une femme de ménage qui répondait de temps en temps à ses besoins sexuels (Scylla, tu sais, le poulpe ?), et avec qui la rupture a été très longue et dificile (j'ai fini à l'hôpital, il m'a presque cassé le nez, et il est parti chez l'Autre presque deux semaines en me laissant sans fric, sans rien, dans l'appart), et l'autre qui ne voyait en moi qu'un objet qui fait le ménage, et jamais les choses assez bien...et qui était violent (j'ai fini à l'hôpital, de mon propre gré, cette fois-là, heureusement que je me suis ratée), elle comprend que j'aie peur.

C'est idiot, mais j'ai cette boule d'appréhension au fond du ventre. Et si il changeait ? Et si je rejouais le même scénario, encore une fois ? Elle m'a dit que je serais toujours la bienvenue, si ça se passait mal, c'est gentil. Mais j'ai pas envie que ça se passe mal. J'ai envie d'avoir un peu de bonheur, voire beaucoup, j'ai envie d'une vie, d'une histoire stable.

Comme je l'ai déjà dit à Chéri "n'attends pas de moi des grandes crises hystériques d'amour passionné, les baisers sous la pluie, les pardons et les larmes en cascade, j'ai trop donné."

et ce que je n'ai pas dit, mais qu'il a compris...
...C'est sûrement moins romantique, moins chevaleresque, mais j'ai envie de t'aimer de mon coeur, mais qu'on soit aussi les meilleurs amis qu'on puisse trouver, je ne veux plus de crise, plus de conflit, j'ai envie que les divergences on les traite en adultes plutôt qu'en criant.

Je ne pourrai pas supporter des non-dits, des silences, un malaise. Je sais que ça peut arriver, que ça risque d'arriver. Fataliste ? Sans doute, je ne sais pas, je n'ai plus vraiment d'illusion, malheureusement, et depuis trop longtemps. J'aimerais pouvoir lui promettre de la passion, des grandes émotions, lui montrer mes larmes en lui disant que je l'aime. Mais mes larmes, je ne peux plus les monter, à peine entend-il un sanglot dans ma voix quand je l'ai au téléphone et que je lui dis merci, merci de me redonner l'espoir, merci de me redonner la confiance.
C'est le seul au monde en qui je voue une confiance sans limite, je m'en rends compte. Je lui donne mon coeur tout entier, pour la première fois. Naïf, optimiste, il comprend que j'angoisse, mais...il n'en saisit pas la portée. Je me lance dans cette aventure avec l'energie du desespoir. Ca paraît imbécile et prétentieux de dire ça à 25 ans, mais je sais que si mon coeur est encore brisé, j'aurai beaucoup beaucoup de mal à le réparer, cette fois-ci.

J'ai mis du temps à considérer les hommes comme des personnes qui ne me voulaient pas de mal. La faute à mon enfance, volée, violée, maltraitée, bousculée, silencieuse et solitaire. J'ai mis du temps à me reconstruire, à chaque fois, j'y ai cru, mais j'ai été déçue. Violée, trompée, humiliée, tabassée, tous les mêmes... Ce monde de silence j'en sors de nouveau, avec l'espoir.
Il sait ce que ça représente pour moi, de lui dire oui. Que mon oui à moi est plus fort que n'importe quel oui que je pourrai dire. Mais il ne sait pas que si je me suis relevée à chaque fois, plus forte encore, mon coeur a besoin de beaucoup d'amour pour ne pas se dessécher entièrement.

J'ai peur.
Il est optimiste, même