Reveil difficile.
Après trimballage de valoche partout dans les transports , je prends le TGV. En première.
La séparation n'a pas atteint de hauts sommets de mièvrerie, ce coup-ci, vu qu'on se retrouve vendredi. J'aime pas les adieux déchirants, oui je suis bizarre. Je pense que les situations larmoyantes, j'en ai eu overdose, je suis désespérément pragmatique, maintenant...ou pas ?

Après 1/2h dans le train, je commence à avoir une curieuse sensation au niveau du ventre. Nausée, hamster qui gratouille, désagréable. Puis mal de crâne... Là, plus de 6h après le voyage, je confirme : y'avait un malade contagieux dans ma voiture, parce que j'étais en bon état au départ.

Gare de Nancy. Froid. Froid mordant, sec, le visage qui se glace d'un coup, la main qui se crispe. Et hop, on va choper le bus...
5 mn de marche après, je marche sur du verglas. Le genou qui se bloque. Je continue les 100 derniers mètres en boitillant, heureusement que la valise a des roulettes...

Je cours pour attraper le bus, le chauffeur, aimable comme un dindon anorexique en ces périodes de fêtes, n'attend pas que moi et mes 15kg de bagage prenions place dans le bus avant de partir. Il me referme la porte dessus, me jette un regard méprisant à souhait, et démarre. Valise qui tombe, genou qui a mal qui retient la chose, pas de place, ah, si, là bas, tout au fond...

Vieux bus. Début de fièvre. Un papi triste en face de moi, et moi qui retourne dans la ville de mon enfance, la ville où je ne voulais pas aller, la ville qui...
Souvenirs, bons souvenirs, mauvais souvenirs. Les 20 mn de trajets s'egrennent lentement, mon cerveau ne veut pas s'éteindre, les idées continuent leur travail de sape.

Un éclair. Une pensée.
Qu'est-ce que je veux être ? Qui je veux être ?

Vide, vide, vide...plus rien.

Le bus s'arrête. Je lève la tête, ma grand mère est à la fenêtre, j'ai mon écharpe, tout va bien.

(Total calories : 1183.5...hm... :/)