Nous sommes toujours sur ma 13ème journées... le parcours est long. Je m'en rends compte. Je n'ai pourtant pas envie de lacher cette fois. Je regarde les blogs "réussites", je regarde aussi toutes celles qui recommencent "à zéro"... j'ai tellement recommencé tout depuis le début. Combien de fois !!!!

Là, j'ai comme au blocage au niveau de mon estomac. Comme si plus rien de "rentrait". Je n'ai plus vraiment d'envie non plus. J'ai dû toucher un point sensible dans ma petite tête pour en arriver là. C'est comme si je me répétais inlassablement "tu n'as pas faim, tu n'as pas faim..." sans même que je m'en rende compte.

En parallèle à ça, y'a une sorte de rage qui est en moi. On dirait réellement que je "combat". ça prend toute la place dans mon ventre. Je n'ai jamais éprouvé ça.

Je déteste mon ventre, mes bras, mes jambes. C'est gras, large, flasque. Je me cache du soleil, le maillot de bain n'est pas pour moi... tout ce gras blanc est immonde.

Je regarde les aliments de mes repas en décortiquant tout. : ça oui, ça non. non, non, non.... et encore non. Je ne touche plus au sucre du tout (c'est peut être pour ça que je suis fatiguée, mon organisme, tout d'un coup, a du mal à comprendre)... je peux commander une pizza pour mon fils et mon mari, et moi, manger un melon à coté sans même saliver... comme si je m'en foutais. comme quand c'est accessoire...

Voilà, j'ai trouvé le mot. Aujourd'hui, m'alimenter est "accessoire".

Que s'est-il passé ?

Y'a un truc qui s'est coincé quelque part. Je suis gourmande, j'aime la vie, j'aime la nourriture, j'aime tout ce qui est bon. ... je ne vais pas me plaindre de ne plus avoir envie de me goinfrer... mais j'ai plutôt l'impression que ça ressemble à un refus de m'alimenter... à quel âge peut-on encore tomber dans l'anorexie ? que se passe-t-il dans un cerveau en souffrance pour basculer ainsi ?

Quand je me suis vu dans la glace il y a 15 jours, je me suis faite peur. J'ai ressorti mes fringues de l'année dernière, plus rien ne me va. Tout est trop petit... d'au moins deux tailles. J'ai pris comme un électrochoc. ça a été horrible.

Le soir, je regardais mon mari sur le canapé... il n'a rien dit tout au long de ces mois où je me noyais dans la nourriture. Devant toutes les tartines de nutella que je mangeais. Il n'a jamais rien dit... dois-je lui en vouloir ? dois-je au contraire l'en aimer davantage ? Quel que soit mon tour de taille, il a toujours été doux et prévenant. ...

C'est à ce moment que la douleur est venue. La grande douleur. Plus grande encore que devant le miroir... j'avais changé. Physiquement je veux dire... et moralement aussi, puisque je n'étais plus la femme enjouée et sexy qu'il avait rencontré... Nos calins sont devenus quasi inexistant à part dans le noir n'ayant plus aucun plaisir à me dévétir et à être caressée... comment cacher de telles rondeurs à la main d'un homme ?

Mais où dont suis-je "partie" pour en arriver là ? Je veux être "celle" d'avant... je veux redevenir "moi"...