A chacun son chemin. Il y a mille et une raison pour partir vers saint Jacques de Compostelle, mais si vous en rêvez partez, vous ne le regretterez pas.

Je voulais aller sur ce chemin avec mon chéri un peu par défi. Arrivés à la retraite tous les deux, comment serait la vie quand chacun doit reprendre ses marques à la maison, dans la vie de tous les jours qui n'est plus rythmée par les horaires de l'un ou de l'autre ? Et puis, serions nous capables de faire 2000 km à pied ? C'est la distance qui sépare notre maison de Santiago.
En 2007, nous sommes parti le 14 juin de la maison avec l'intention de rejoindre Santiago en 3 mois. Le calcul était bon sauf que....au bout d'un mois et demi et environ 900 km, une méchante tendinite nous a obligé à rentrer depuis Condom (Gers) et à rester tranquille 3 semaines afin que l'inflammation cesse et qu'il n'y ait pas de séquelles.

Mais on n'allait quand même pas rester sur notre faim !

En 2008, nous sommes donc repartis de Lectoure, (un peu avant Condom, là où on s'était arrêté l'an dernier), le 14 avril, et on est arrivés à Santiago le 31 mai après 1100 km.

Le balisage : en France il y a plusieurs départs traditionnels : Le Puy en velay, Vezelay Tours, Arles etc. qui sont bien balisés, Le nôtre est le G.R. 65, balisé et entretenu par la Fédération Française de randonnée et les Amis de saint Jacques, prend son départ à Genève. Comme tous les G.R. (Grande randonnée) il est balisé en rouge et blanc. En Espagne il y a de grandes flèches jaunes et il n'est pas possible de se perdre.

Les hébergements : il existe plusieurs manuels regroupant tous les hébergements, on a marché avec le "miam dodo" qui est remis à jour chaque année et est très bien fait. C'est notre bible.

En France on se loge dans des gîtes avec ou sans demi-pension et parfois équipés de cuisine dans laquelle on peut faire son repas. Il ne sont pas réservés aux pèlerins à pied. Contrairement à l'Espagne où il y a de nombreuses "albergues" municipales qui logent pour quelques euros mais qui demandent impérativement la crédentiale (carnet du pèlerin délivré par les associations jaquaires ou les évechés. On ne peut pas manger mais il y a toujours en face ou à côté un restaurant qui fait le menu du pèlerin pour 8 à 10 euros, copieux, vin et eau compris. Sinon, il y a des albergues privées, un peu plus chères, pas forcément plus confortables, mais dans l aquelle il y a presque toujours une cuisine et une épicerie pas loin !

Les rencontres : De toute sorte, il y a autant de raisons de partir que de pèlerins. Raisons religieuses, sentimentales, sportives etc. etc. émouvante, cette jeune femme qui marchait avec une prothèse de jambe et des béquilles suite à un accident et qui pleurait en arrivant devant la cathédrale saint Jacques de Compostelle, ces jeunes mariés partis en voyage de noce, qui chantaient en se tenant la main sur le sentier, ce quinquagénaire qui voulait réfléchir au sens de sa vie, prendre du recul par rapport à son travail et sa vie sentimentale qui n'allait pas fort, de tout, on rencontre de tout et toutes les nationalités, c'est pourquoi les espagnoles parlent espagnol et....anglais, pratiquement pas français , un peu d'allemand.

L'arrivée : Après un mois et demi, plus pour certains, moins pour d'autres, on atteint afin son but. Il faut arriver à midi pour assister à la messe des pèlerins. Croyants ou non, tout le monde se retrouve dans la cathédrale. Nous avons eu la chance de voir le FUMERO immense encensoir de + de 50 kg qui se balance à travers la nef, activé par 5 personnes. Au départ c'était surtout pour éliminer les odeurs des centaines de pèlerins, aujourd'hui c'est plus du folklore, mais j'ai étéravie d'y assister.

Conclusion : Nous passerons notre retraite ensembles  !

 J'espère qu'on restera longtemps en contact avec les québecois rencontrés et qui sont devenus de véritables amis à force de partager les bons et les moins bons moments. 

C'est long, mais j'avais très envie de partager ce voyage avec vous.

Je vous souhaite un très bon week-end.