Après une période de révolte (pourquoi elle, pourquoi maintenant, pourquoi quand elle venait chez moi, pourquoi tout court, alors qu'elle avait une telle joie de vivre....) et un séjour dans mon pays où on a dit notre dernier au revoir à maman, je reviens peu à peu à la vie.  Mon mari et mes enfants sont partis trois jours après les obsèques, moi, je suis restée encore une semaine de plus dans l'appartement de maman où j'ai trié ses affaires, ses lettres, papiers, tricots, habits, ... et curieusement, je deviens un peu plus appaisée. J'avais l'impression qu'elle était avec moi là-bas, mais seulement quand j'étais seule dans l'appartement. Je regardais ses photos, ses souvenirs, vielle correspondence, ses notes, et je n'avais plus envie de pleurer, au contraire, j'étais bien, je me rappelais de son fou rire quand on faisait des "bêtises" ensemble (comme un tour de cheval mécanique au parc d'attraction à Cigoland ou dans une petite voiture sur un circuit en Allemagne ou encore comment on a rigolé en voyant les gens pris de mal de mer lors d'une balade en bateau pendant nos vacances au Sud l'année dernière....). Ce n'était que le dernier soir que je passais là-bas, avant de partir à Prague, que j'avais une crise de larmes, comme elle, chaque fois émue, nous voyant partir de chez elle ou embarquant dans le bus d'Eurolines quand elle partait de chez nous. A Prague, j'ai pris le même bus qu'elle. Je n'ai pas beaucoup dormi à bord, j'accompagnais maman, en quelque sorte, pendant son dernier voyage, l'imaginant avec moi dans ce bus. Il me faudra encore du temps pour accepter son départ et j'espère qu'elle viendra dans mes rêves, car depuis qu'elle a eu son accident, je ne rêve plus d'elle. Juste une fois, j'ai rêvé que j'étais dans son appartement mais il était vide. Maman était partie une semaine plus tard.....