Je vous emmène là, où il fait beau, où il fait chaud... où nos soucis quotidiens sont secondaires... Je vous emmène là, où notre imagination n'a pas de limites, où nos rêves se réalisent, où la paresse n'est pas un crime... Je vous emmène là où l'air est agréable, où les parfums sont fabuleux... Je vous emmène là, où on a du mal à se retrouver parce qu'on à juste oublier le chemin à emprunter... Parce qu'il y a au dessus de nos têtes un gros nuage qui ne bouge pas beaucoup.... les éclaircies sont rares... et on a du mal à remonter la pente... on a du mal à retrouver la route de la satisfaction... et juste l'envie... Moi je sais que la route est longue et quelle est pleine de surprises, pas toujours agréables... mais que si on ne tourne pas la tête et qu'on regarde toujours vers l'horizon, elle est jolie à regarder ... L'espôir c'est beau.... mais c'est l'avenir aussi... Hier j'ai eu une journée chargée parce que j'ai mis du temps à décoller... du coup je suis rentrée tard et j'avais plus envie de rien... et surtout marre de tout... du boulot surtout... Déjà diront certaines... Ben oui, déjà... Pas de temps pour moi, pas de temps pour mon homme, pas de temps pour mes amis et ma vie sociale... Alors oui, marre du boulot... Alors hier soir j'ai décidé d'aller sur mon île... Hier soir je débarquais sur mon île, j’étais l’eau et le feu,j’entendis les gouttes de pluie, je vis des perles de rosée, je m’évadais à mille lieues de l’endroit où j’étais. J’étais devenue le vent qui chasse les nuages, j’étais le soleil, j’étais l’ombre, j’étais le jour, j’étais la nuit, j’étais le présent, j’étais vie.... Aujourd'hui j'ai envie de vous emmener avec moi.... Courrir et se rouler dans les herbes hautes, courrir dans les flaques d'eau... Rires aux éclats et au nez du vent...

Ici c'est Bandol... c'est dans ma famille... Là où j'ai grandi... et on ne voit pas de limites...

Je vais jouer les Shérhazade et piquer aux milles et une nuits un conte, une histoire, une fable...  Aux histoires de Nasr Eddin, j'ai volé celle-ci qui correpond bien à la baisse de moral ambiante...

Un voisin du Mullah Nasrudin était venu le voir pour lui conter ses malheurs. Il semblait visiblement bien attristé par ce qui lui était arrivé dernièrement, des problèmes divers et variés auxquels s'ajoutaient des inquiétudes sur la marche du monde.
Nasrudin, assis sur le banc à côté de son voisin, écoutait patiemment, sans un mot.
Soudain, alors que son voisin continuait de se lamenter sur son sort, le visage de Nasrudin s'éclaira :
- Voisin, tu aimerais pouvoir être dégagé du besoin de travailler pour nourrir ta famille ?
- Oui, dit le voisin qui venait de se plaindre du temps passé en voyages pour vendre ses marchandises.
- Voisin, tu voudrais pouvoir rester faire la sieste à l'ombre d'un arbre frais quand tu le souhaites ?
- Oui, fit le voisin avec un visage qui commençait à s'éclairer.
- Voisin, tu voudrais pouvoir passer ton temps à jouer ou à te détendre sans rendre de comptes à personne ?
- Oh oui ! fit le voisin qui commençait de reprendre espoir.
- Voisin, tu voudrais que l'on te donne de l'affection seulement quand tu viens en chercher, sans rien te demander en retour ?
- C'est bien cela Nasrudin ! Que tu es clairvoyant ! dit le voisin avec ardeur.
Nasrudin se leva d'un bon et se mit à courir en direction du village. Le voisin se leva du banc sur lequel il était assis et héla Nasrudin avant qu'il ne soit trop loin.
- Mais Nasrudin, où vas-tu ?
- Je cours à la mosquée pour prier Allah de te transformer en chat !

J'aime cette artiste, elle écrit bien, elle dit de jolies choses... et elle sait mieux que tant d'autres comment parler des idées noires... peut-être pour mieux les chasser... en tout cas cette petite dédicace c'est juste pour chasser les nôtres en retrouvant l'essentiel...

A l'Evidence de Pauline Croze...

A l'évidence
Derrière moi le bruit sourd
d'une porte qui claque et me voila dehors
les rues sont infinies
elles ont prévu de m'emmener là
où il n'y a plus rien à comprendre
rendre l'âme seul compte
rien n'importe plus
mais une voix me dit

Ne te rends jamais, ne te rends jamais
sauf à l'évidence

Et sous les yeux des valises
pleines de coquillages ou l'o entend le ressac
d'un coeur mis à sac
d'un coeur qui tourne en rond
dans sa cage thoracique
pendant que l'ange gardien crie
avant le pas définitif

Ne te rends jamais, ne te rends jamais
sauf à l'évidence

aurais-je le courage de reprendre
ou vais-je céder au guet-apens des idées noires
qui ne font que m'obséder
pardonnez-moi ces paroles
donnez-moi la force, le courage
et le cran de m'en défaire
donnez-moi, donnez-moi, donnez-moi
la force de me dire

ne te rends jamais, ne te rends jamais
sauf à l'évidence