Les sportifs n’ont pas à craindre les excès alimentaires en cette période de fêtes. Une étude britannique publiée dans The Journal of Physiology montre que l’on peut compenser les effets nocifs d’un repas trop copieux en pratiquant 45 minutes d'exercice intense.
Pour le démontrer, une équipe de l'université de Bath a recruté 26 hommes âgés en moyenne de 25 ans, en bonne santé et sportifs. Treize d'entre eux ont été contraints de s'abstenir de toute activité physique pendant une semaine, alors que l'autre moitié a dû courir 45 minutes par jour à une vive allure (« cinq minutes d'échauffement à 60 % de consommation maximale d'oxygène (VO2 max) puis 45 minutes à 70 % de VO2 max », précise l’étude). Tous les participants se sont suralimentés au cours de cette semaine de suivi. Le groupe sédentaire a vu son régime alimentaire habituel s’accroître de 50 % en calories, alors que le groupe des sportifs a augmenté sa ration calorique journalière de 75 %, l’objectif étant que les calories brûlées par l’exercice physique ne faussent pas les résultats. Enfin, durant sept jours, les participants ont dû subir des prises de sang répétées et des biopsies de graisse abdominale.
Premier constat : alors que les deux groupes ont eu le même surplus énergétique, leurs prises de poids ont varié : les inactifs ont grossi de 2,7 kg en moyenne en une semaine, contre 1,1 kg pour le groupe des sportifs. Deuxième observation : la pratique du jogging a permis de contrecarrer les effets néfastes d’une alimentation trop riche sur le métabolisme cellulaire. Ainsi les sportifs n'ont pas connu de « perturbation de leur insuline et des marqueurs de gènes de l'obésité », alors que la suralimentation a eu « des effets sur le taux de glycémie » des personnes restées inactives. « C'est important car lorsqu'il y a beaucoup d'insuline dans le sang circulant cela peut abîmer les vaisseaux sanguins, augmenter la pression artérielle et le risque de maladies cardiovasculaires », souligne le Dr Dylan Thompson, principal auteur de l’étude. Enfin, les scientifiques ont observé chez les sédentaires que « les cellules graisseuses exprimaient de manière exagérée des gènes liés à des changements métaboliques malsains ».
« Le point crucial de notre expérience, c'est que l'exercice physique a des effets bénéfiques évidents, même si les volontaires ont tous pris du poids parce qu'ils mangeaient bien plus que ce dont ils avaient besoin », conclut le chercheur. « Cette nouvelle étude montre que l’image est plus complexe qu’une équation où le concept “énergie” serait seul. L’exercice physique a des effets positifs même quand vous stockez activement de l’énergie et que vous prenez du poids », renchérit le Dr James Betts, l’un de ses collègues.
Journal International de Médecine