MARCHER C’EST AUSSI S’AIDER À

SURMONTER LES DIFFICULTÉS DE LA VIE 

AYZAYZAYZAYZA

Les « vacances » reposantes et agitées terminées, mes activités habituelles me rattrapent et déjà me voilà assise des heures durant pour les réunions de rentrée. Je déteste …. Mon esprit s’envole … Je philosophe songeant au bien que me ferait une bonne marche, une rando ou un jogging dans les chemins au-dessus de chez moi.

Au fait, quelle est la différence entre un marcheur ou un joggeur ? Lièvre ou tortue ? Pas si simple ! Le marcheur, un contemplatif ? Le coureur, un fonceur ? Deux manières différentes de concevoir le corps, le sport et même l’existence.

Qu’importe il faut laisser nos envies nous guider. Mettre un pied devant l’autre et recommencer, quoi de plus naturel ? Aucune contrainte : nul besoin d’investir dans du matériel spécifique, une bonne paire de chaussures suffit ; et la balade comme la course se pratique n’importe où. Pourtant tandis que la marche se tourne d’abord vers la découverte extérieure, la course, elle, explore les ressources intérieures du corps. Et quand la première privilégie l’espace sur le temps, la seconde opère en sens inverse. Comme si on courait pour mieux affronter le marathon de la vie, tandis que l’on marche pour le freiner.

Après une course, je suis vidée, alors que la marche m’apaise. Se défouler en forçant son corps ou prendre l’air en douceur… pourquoi pas les deux ? Dans tous les cas, le corps et l’esprit se libèrent. Tout est ensuite affaire de motivation… et de condition physique.

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J’ai lu dans une revue que marcher était une approche épicurienne et que c’est l’activité de plein air la plus pratiquée en France. Il faut dire qu’elle possède un avantage certain : elle n’exige pas de condition physique particulière et se situe à la frange du sport.

Je suis persuadée que marcher est avant tout un art de vivre. On abandonne son stress en chemin pour ne plus percevoir que le cri d’un animal, l’odeur du foin coupé (parfois l’odeur entêtante du fumier … d’accord !), des champignons (j’en ai déjà rencontré tôt le matin, la pluie récente sans doute), ou observer les fleurs, sentir en ce moment l’odeur particulière des noix et entendre leur bruit léger lorsqu’elles tombent à terre attendant les ramasseurs (qui ne devraient pas tarder à arriver !). Au cœur de mes sensations, je me sens appartenir au monde animal et végétal.

Face à une société marquée par tant de difficultés, ces  senteurs, ces bruits familiers, ces images me rassurent, me rapprochent de mes racines… Un bonjour échangé en croisant d’autres promeneurs, des impressions partagées entre amis (si j’arrive à les décider à se lever aux aurores), plaisir d’abandonner sa « carapace sociale » pour laisser émerger ses qualités humaines.

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En rando, comme la tortue, on porte sa maison dans un sac à dos. On atteint des endroits inaccessibles autrement qu’à pied. Retrouver la simplicité et le plaisir d’explorer par le menu son environnement… Quel luxe !

A force de zapper d’une occupation à l’autre, de courir pour concilier vie associative et vie privée, quel plaisir d’avancer au ralenti, d’aller à contre-courant. Penser, méditer. Tous les randonneurs savent qu’ils prennent un chemin intérieur. Les pensées vagabondent au fur et à mesure que les paysages défilent, enrobent puis imprègnent.

La randonnée peut aussi évoquer une allégorie de la vie. Au début, l’effort d’endurance qu’elle nécessite est peu perceptible. Puis, au fil des heures et des kilomètres, la fatigue, la lassitude, une petite douleur surgissent. Or, il faut continuer, rejoindre l’étape suivante coûte que coûte. Comme dans l’existence, on avance à tout prix. De même, gravir un raidillon s’apparente à surmonter les difficultés de la vie. Une fois le sommet conquis, on souffle un bon coup et l’exploit vous grandit.

La marche peut finalement se révéler très physique. Elle s’adapte au relief et, à l’instar de la course, il faut apprendre à harmoniser le souffle et le pas. Inspirer 1 2 3, bloquer, expirer 1 2 3 ….. 

J’ai lu ce texte sur le site de Jiwok concernant la marche : « L’accélération de la fréquence cardiaque entraîne une vasodilatation des vaisseaux et une consommation d’énergie accompagnée d’une production de chaleur qui, elle, nous détend. Les battements du cœur permettent aussi de transporter plus d’oxygène dans les cellules cérébrales, et ce carburant naturel rend plus performant notre intellect ! Ajoutez-y une consommation accrue d’adrénaline – hormone du stress –.

Je conclurai mes élucubrations avec une citation de Montaigne : « Mes pensées dorment si je les assois. Mon esprit ne va que si mes jambes l’agitent. »

BISOUS BISOUS MES MAMIES AMIES