Bonjour mes amies, j'espère que vous avez bien dormi la nuit dernière et que vous êtes en pleine forme.

Je me suis couchée à 3 H du matin, mais ensuite, j'ai bien dormi. J'ai fait un drôle de rêve : je travaillais encore car je n'arrivais pas à me décider à prendre la retraite ... Pourtant, même si mes anciens collègues me manquent un peu, ainsi que le contact avec les administrés, je trouve beaucoup d'avantages à me sentir libre de mon temps.

Ma fille, par un message m'a ramenée 36 ans en arrière et mes souvenirs m'ont assaillie ...

C'est le 1er avril 1978. Je travaille à l'état civil et je suis en train d'enregistrer le décès d'un jeune qui s'est suicidé. Je ne le connaissais que de vue, mais je pleure avec ses deux soeurs qui sont en train de déclarer sa mort. J'ai 26 ans et je suis toujours touchée face aux malheurs des autres. Mes collègues, aguerries par de nombreuses années d'expérience, se moquent de ma sensibilité. Tout d'un coup, la sonnerie du téléphone retentit. Ma collègue décroche et après quelques mots, me tend le combiné. La voix me demande si je suis bien madame X et comme je réponds par l'affirmative en me demandant ce que me veut cette personne qui me dérange en plein travail, elle m'annonce que c'est l'Aide Sociale à l'Enfance et qu'il y a une petite fille pour nous ... Je crois reconnaître mon amie Mady. Furieuse, je lui dis que ce n'est pas drôle comme poisson d'avril. La voix persiste, me donne des détails de notre dossier d'adoption que Mady ne connaît pas. Petit à petit, mes neurones enregistrent "petite fille de 3 mois et demi", "maman", "venir la chercher à la D.D.A.S.S. le 4 avril" ... Et tout d'un coup, ma joie explose de façon indécente, devant les deux jeunes filles endeuillées. A tel point que ma collègue me propose de me remplacer pour terminer la saisie de l'acte. Toute excitée, je cours, je vole, de bureau en bureau pour crier la nouvelle à mes autres collègues : "Je suis maman, je suis maman.". Celles-ci me posent des tas de questions auxquelles, je ne peux répondre car elles ne m'ont pas effleurée : la couleur de sa peau, de ses cheveux, etc. Peu m'importe : c'est une petite fille et je l'aime déjà. Je réponds même violemment quand l'une d'entre elles me dit : j'espère qu'elle n'est pas noire ! Même verte, je l'aurais aimée ma princesse !

Voilà, c'était pour la petite histoire.

Il fait beau. Le vent souffle un peu mais j'ai très envie d'une balade toute à l'heure, avec mon Loulou.

Bon appétit et bon après-midi à toutes.