Nous sommes rentrés de Paris hier au soir et sommes arrivés chez nous à plus de minuit, bien fatigués.

J'ai bien pensé à vous, mais je ne pouvais pas vous écrire. Là, je me dépêche car il n'y a plus rien dans le frigo et il faut aller faire les commissions. La matinée a vite passé entre le rangement, la lessive, un peu de ménage. Je suis épuisée et j'ai très mal aux mains et aux jambes (mauvaise circulation), mais le réfrigérateur crie désespérément famine ...

Ma belle-mère est restée à Rouen, chez des cousins.

Nous avons bien galéré à cause de la grève SNCF. Déjà nous n'avons pas encore reçu le billet congés payés de l'entreprise de Loulou à cause de la grève du courrier (bon maintenant, il ne nous servirait plus à grand chose !) et avons payé plein pot. Un peu dure l'addition pour si peu de jours ! Quand nous avons été à la gare samedi matin, l'employé ne savait pas si nous aurions le train ... Il était là à l'heure, mais arrivés à Brive, pas de correspondance. Nous avons dû attendre 4 H dans la chaleur. Nouna, ma belle-mère n'avait pas fermé l'oeil de la nuit car elle avait mal à l'estomac. Quand nous sommes montés, enfin, dans le train suivant, nous avions bien nos places réservées mais elles étaient pour le train précédent. Il y avait foule. Précipitation pour accéder à notre wagon, bousculades. Une grosse femme âgée anglaise m'a bousculée au moment de monter, son mari a failli me faire tomber des marches. Mon mari s'est assis à notre place, mais l'anglais l'a agressé en lui criant que c'était leur train, qu'ils avaient payé et il toisait d'un air méprisant ma belle-mère qui avait un foulard attaché à la kabyle, sur la tête. A force, Loulou s'est énervé et a élevé la voix lui-aussi et le contrôleur s'en est pris à lui. Je lui ai expliqué calmement la situation lui disant que je comprenais qu'il y avait la grève, que du coup, les réservations ne correspondaient pas, mais que le couple avait failli me faire tomber et s'en était pris à mon mari. Il m'a dit qu'il y avait des places en fin de train et nous avons accepté de nous déplacer. On nous a expliqué que ces anglais étaient bloqués depuis 3 jours à cause de la grève, qu'ils ne voulaient pas être séparés de leur groupe (je peux le comprendre, mais ils pouvaient être corrects, ne pas nous injurier). Nous avons dû passer plusieurs wagons avant de trouver des places vacantes et en nous y rendant, Nouna a glissé entre 2 voitures et est tombée. Son pied a été hapé à l'extérieur et elle a perdu sa chaussure. Loulou a eu beaucoup de mal à la retirer de ce piège et à la relever. Sa jambe et son pied étaient enflés et couverts de cambouis. Les mains de Loulou aussi.

Quand nous sommes arrivés à Austerlitz, mon amie d'enfance nous attendait sur le quai. Nous avons été jusqu'à la gare Saint-Lazare, mais il était trop tard pour la correspondance pour Rouen où devaient se rendre Loulou et sa mère. Balbi les a gentiment hébergés chez elle jusqu'au lendemain.

Le dimanche après-midi, Balbi m'a amenée à un concert gratuit de Choeur Harmonia, à l'église Notre-Dame du Liban, dans le 5ème. Il y avait foule, mais nous étions au premier rang et il y faisait frais. J'y ai passé un moment magique grâce au talent des musiciens et de la chorale. Ensuite nous avons été nous promener dans le jardin du Luxembourg. 

Pendant ce temps, Loulou galéré encore dans les trains entre Rouen et Paris. Les correspondances étaient annulées. Au bout d'une heure d'attente, un train est arrivé. Les voyageurs se sont installés. On leur a annoncé du retard pour le départ, puis on leur a demandé de redescendre de la machine. Encore de l'attente ...

Ceci dit, je comprends tout à fait les mouvements de grève.

J'espère que vous me pardonnez de vous avoir laissées sans nouvelles. Prenez soin de vous mes amies.