Bonjour mes amies, vous avez bien dormi ? Moi, un peu mieux même si j'ai rêvé que j'étais au bureau en train de me disputer avec ma collègue qui n'avait pas classé un dossier, comme d'habitude ! N'importe quoi !

Il fait un temps magnifique mais froid. A peine 1° pour le moment et les prés étaient gelés quand j'ai ouvert les volets, il y a une heure.

Il y a quatre ans, j'étais en pleine effervescence, à cette heure-ci. Je venais de passer 3 semaines de congés, en Kabylie, à attendre une autorisation de nous marier qui n'arrivait pas (nous l'avions demandée en février et elle avait été rejetée par le Consulat de France à ALGER, qui avait envoyé notre dossier au Tribunal de Grande-Instance de NANTES). Je devais rentrer en FRANCE le 31 octobre. Le 29, à 11 H 50, Loulou qui s'était déplacée à la Préfecture, m'annonçait qu'il l'avait en main, cette foutue autorisation ! Ma belle-mère a couru tout l'après-midi pour lancer les invitations, faire les commissions, pendant que mes belles-soeurs faisait le ménage en grand de la maison. Des cousines sont venues prêter mains fortes. J'étais très fatiguée (en fait, à cause du stress engendré par cette attente, j'étais restée 2 semaines à ne pratiquement rien avaler (un fruit et un yaourt par jour) et j'avais perdu 6 kgs quand ma belle-mère est venue me récupérer, chancelante, à l'appartement que nous avions loué à la mer, à BEJAIA. Donc, je n'ai pas du tout aidé aux préparatifs. Le 30 octobre, elles se sont levées à 5 H pour cuisiner, alors que nous avions veillé en écoutant de la musique, pour l'enterrement de ma vie de "jeune fille". Et donc, à l'heure où j'écris, une de mes belles-soeurs était en train de me maquiller, pendant que l'autre cherchait les bijoux kabyles et que l'aînée m'offrait la robe de mariée blanche avec des broderies. Un oncle de Loulou m'a servi de tuteur puisque je n'avais plus de père pour me conduire à la mairie. Et là, panique !!! Quand l'officier de l'état civil m'a demandé mon acte de naissance, je lui ai présenté l'acte de mon premier mariage. Oh ! la honte ! Impossible de le trouver, pourtant j'en avais fait établir plusieurs exemplaires. Loulou est reparti à la maison le chercher, mais il n'a trouvé qu'un exemplaire vieux de plusieurs mois, alors qu'il fallait qu'il soit daté de moins de 3 mois !!! Loulou était affolé. Le mariage ne pourrait pas avoir lieu alors que tout était prêt : invités, repas, tout ! Idée lumineuse mais pas très légale : il a changé la date. Quand il est revenu à la mairie, il l'a dit à l'oreille de sa mère et j'ai vu celle-ci se cacher la tête entre ses mains et ses genoux, sans comprendre ce qui se passait, puisque je ne saisis pas un mot de kabyle ...  Heureusement d'ailleurs car j'étais capable de tout faire capoter ! Tout s'est bien passé et nous sommes ressortis de la mairie sous les youyous. A la maison, la famille et les invités nous attendaient. L'iman est venu mais je ne l'ai pas vu puisque les femmes occupaient une pièce et les hommes une autre. D'ailleurs, j'avais oublié mon sac à main avec mon mouchoir dans la salle à manger où se tenaient les hommes et dans mon ignorance, j'allais le récupérer quand j'ai été hâpée par une main m'interdisant d'avancer. C'était mon petit beau-frère qui m'a expliqué que je ne devais pas y aller et il est revenu avec mon sac. J'étais un peu perdue sans mon Loulou, au milieu de toutes ses femmes à qui, il avait recommandé de parler français mais qui, au bout de 5 mn, avaient oublié leur promesse et conversaient joyeusement en kabyle. Heureusement vers 18 H, il ne restait plus que la famille proche : ma belle-famille, les cousines, la vieille Louisa (la mère de mon tuteur qui n'arrêtait pas de me parler en Kabyle en me baisant les mains. On ne se comprenait pas mais j'aime beaucoup cette dame) et nous avons vraiment fait la fête, à ce moment-là. J'ai pu danser avec mon mari et mes belles-soeurs et cousines, avec ma belle-mère qui faisait les youyous.

Je garde un souvenir impérissable de ce jour, même s'il a été improvisé car pas assez de temps pour tout préparer, plein d'invités qui n'ont pas pu venir car prévenus au dernier moment. Le lendemain, malheureusement, à 4 H du matin, nous prenions la route pour aller à l'aéroport d'ALGER où j'ai pris l'avion, seule, pour la FRANCE. Mon Loulou n'a eu l'autorisation de venir me rejoindre qu'en mai de l'année suivante.

Désolée pour le roman. J'avais envie de partager ce moment avec vous.

Bonne journée. Plein de bisous.