Faites du sport, nous dit-on. Mais voyons donc !
C'était bon quand j'étais jeune.
Maintenant, il me faut de la douceur, de a chaleur, de...
Au fait, parlant de chaleur : il était temps de penser à l'hiver, ce matin, en refaisant complètement mon lit.
Ca veut dire : commencer par retourner le matelas pour le mettre sur sa face hiver. Mon zépoux m'a offert, parait-il , la rolls des matelas. Avez-vous déjà pensé à retourner une Rolls ? Non ?
Ben je m'y suis attaquée, ce maitn.
Epais comme moi, le matelas, lourd comme deux ânes morts, raide comme un horse guard.
Bref, je vais le retourner, il le faut. Aïe, il m'échappe le bougre. La chambre est grande et il s'étale par terre. Côté soupente, bien sûr, comme ça, pour tenter de le relever, j'ai toutes les chances de me cogner la tête. Bingo ! Plusieurs fois, même !
La rage me prend et ça, vous le savez sans doute, ça donne des forces magiques. Je l'ai, je le tiens et d'un coup, je le relève. J'ai gagné !
Non ! le sommier, aussi furieux que moi, a reculé d'un bon mètre. Le matelas est de nouveau par terre, sur l'autre face. Un coup d'oeil par la fenêtre : non, pas de voisine à l'horizon. Je le savais, mais s'accorder le temps de respirer, ça ne peut pas nuire.
Coincer le sommier avec tous les meubles, plus le balai, plus le tuyau d'aspirateur., plus tout ce que je peux trouver de lourd dans les pièces voisines. Recommencer l'opération. Deux fois ! Et finir par gagner. Non mais !
Remettre en place toutes les "cales". Remettre une alèse et un drap housse. Fastoche !
Il est temps de sortir la fine couette que je vais ajouter à la moyenne couette pour en faire une grosse couette d'hiver. Ouche ! Je l'ai achetée l'été dernier et je m'aperçois que sur 8 boutons pressions destinés à faciliter le travail, seuls 2 sont efficaces. Chouette !
Sortir la housse, l'étaler sur le lit. Tiens, j'ai mis la tête en bas, on recommence.
Glisser la couette dans la housse. Sans pressions, ça se sauve dans tous les sens. Pas folle, j'ai prévu le coup. Une poignée de grosses pinces à linge va me permettre de coincer ce qui sera arrivé à peu près au bon endroit.
Tiens, mon portable sonne,. Je l'ai oublié en bas, vite, vite ! Je remonte en bavardant. Non, ma marraîne fée n'a pas profité de mon absence pour terminer le travail. Sale bête !
La taupine voulait me proposer une marche en forêt. Non, merci. Pas de sport aujourd'hui.
Où en suis-je ? Ah ! oui, secouer légèrement pour mettre en place. Feu d'artifice d'épingles à linge. Tout se met en en superbe "tapon" au milieu de la housse.
Recommencer. Grimper sur la bergère pour pouvoir secouer l'ensemble de plus haut afin de lui redonner une apparence normale. M'asseoir dans la bergère pour glisser les oreillers dans les taies. Rejeter un coup d'oeil par la fenêtre : tiens, encore des mètres cubes de feuilles mortes à ...non, ça sera pour un autre jour.
Etaler la couette sur le lit. Soulever -un peu- la masse du matelas pour glisser la housse sous le pied. Frôler l'infarctus. Etaler le tout pour que ce soit lisse et joli.
Je m'écroulerais bien pour retrouver mon souffle, mais froisser ce lit si bien refait. jamais !
Mon Dieu, moi qui voulais vous parler de sport. Du sport ? moi ? Jamais ! Je suis une sédentaire absolue ! 
