je continue bon an, mal an ma petite histoire. Puissiez vous trouver ici un peu de calme et la quiétude nécessaire à tout régime sérieux ...............
Après une nuit très banale à l'Intercontinental, nous prenons le lendemain matin très tôt ( pour éviter la chaleur ) la route vers le nord. A peine sortis des faubourgs de Kaboul, le paysage , majestueux , nous saute au visage : nous suivons une étroite vallée encadrée par des montagnes désertiques, le long d'une rivière tumultueuse, sous le soleil levant. Personne ne parle, chacun absorbé par la contemplation de ce qui nous entoure, le chauffeur, un Afghan, bien sûr, fredonnant la musique ( un peu religieuse, me semble-t'il, en tous cas, ce n'était pas du rock afghan !!! ) qui provient de son autoradio, hélas poussé à fond ........
Nous allons ainsi rouler toute la matinée, nous arrêtant pour pique-niquer au bord de la rivière ( si j'avais su que c'était la dernière nourriture mangeable que j'allais absorber avant le retour, dix jours plus tard, à Paris, j'en aurais repris trois fois ............. ) le long de cette route construite par les Soviétiques ( donc, parfaitement bitumée ) de Kaboul à la frontière avec l'AzerbaÏdjan . Vers trois heures de l'a.m. nous parvenons dans ce qui fut sans aucun doute l'une des merveilles du monde, la vallée de Bamyan, avec ses deux statues de Bouddha sculptées dans la falaise, d'une hauteur impressionnante. Vingt ans plus tard, des barbares d'intégristes ont fait sauter ces statues vielles de près de deux mille ans, sous prétexte qu'elles étaient une offense à la religion musulmane. Je crois que j'en ai pleuré, ce jour-là, dans mon appartement parisien, si loin de ce lieu magique, où un pan de notre civilisation venait de s'écrouler sous les bombes de l'intolérance et de l'obscurantisme ...
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, je vous embrasse toutes très fort et je vous aime toutes, sans aucune distinction ( sic !!! )