Bonjour les ami(e)s !

En feuilletant le journal local « France-Antilles » je suis tombée  sur l’article de Rudy Rabathaly narrant un aller Fort de France-Le Diamant en ….. TAXICO

Il faut être insulaire pour en apprécier tout le contenu, mais je ne peux m’empêcher de vous en livrer certains passages.

« Je suis le dernier des huit passagers à monter dans le Taxico. Devant la porte, une dame que l’on classe sans états d’âmes dans la catégorie du troisième âge, tourna ses deux bols de genoux décharnés vers l’extérieur pour bien me montrer que ma place sera celle du milieu.

Je m’y conforte en appuyant ma bienveillance d’un retentissant « bonjour !» La sourdine de la réponse de l’ensemble des usagers laissait déjà augurer de la gaieté du voyage jusqu’au diamant…..

…..sans crier gare, le dit chauffeur tendit son sac par la fenêtre de la voiture pour y collecter ses sous . On se serait cru à la quête du dimanche. Chacun y déposa son obole…..
…. Dans sa bouche l’homme, cheveux poivre et sel, mâchonnait plutôt quelque chose qui ressemblait d’avantage à sa lassitude devant l’ingratitude de sa vie qu’à un Chiclet.

Au démarrage, on n’avait pas besoin d’être technicien supérieur chez Toyota pour comprendre que son taxi était aux portes de l’agonie. Peut être était ce là la cause du visage attaché de son conducteur. Pourtant sous ses yeux, accrochés à son rétroviseur, la croix de St Christophe, sont saint-patron et une coccinelle en plastique avaient pour ambition de le nourrir d’espoir.
Feu de Dillon. Devant, à côté du chauffeur, deux jeunes sortaient sans doute de l’école. Sans doute, parce qu’à part leur âge, aucun signe d’extérieur ne laissait deviner qu’ils revenaient d’avoir étudié quoi que ce soit, l’un portait une casquette et l’autre avait une coupe de rentrée qui lui plantait des mèches au milieu de la tête. On aurait dit une touffe de citronnelle en attente d’une tisane…..
….Déjà que le taxi était tremblant dans les embouteillages de Ste Thérèse, sur l’autoroute, on se croyait assis sur un blan-manjé. Peut être pour nous stabiliser, le chauffeur choisit ce moment pour allumer la radio. Il la mit presqu’à fond pour espérer couvrir le bligenden des entrailles de son taxi….

…. Devant, alors qu’on dépassait l’aéroport et que pourtant notre taxi était toujours aussi bruyant qu’un ATR 72 d’Air caraïbes, un des jeunes s’était assoupi. Le seul fait d’avoir eu à recopier son emploi du temps l’avait probablement assommé….
…..Avec deux personnes en moins, le taxi donna alors toute la mesure de son déhanchement. Je crus cru même que le nègre marron planté à l’entrée du bourg aller se retourner sur son passage. Heureusement, il garda sa dignité de martyr. Je descendis près de l’église. Mon « Au revoir » à la dernière passagère et au chauffeur ne fut d’aucune utilité. Leurs bouches restèrent aussi fermées qu’un cercueil à 11 heures. Qu’importe, la mer était venue à ma rencontre. »

Je vous souhaite une excellente semaine

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