Après le Mali, le Rwanda, et la République centrafricaine, le Tchad se met à la technique de la Mère Kangourou dans le but de réduire la mortalité néonatale à travers une technologie simple et moins coûteuse sachant qu’une couveuse coûte environ 26 000 euros, ce qui est exorbitant et inaccessible pour les pays en voie de développement.

        L'Hôpital de la Mère et de l'Enfant à N’Djaména est le seul hôpital au Tchad qui dispose d'un service de néonatologie. Ce service de réanimation des nouveaux nés dispose de cinq couveuses ce qui est dérisoire pour le Tchad qui est un pays 5 fois plus grand que la France. 

        Les bébés reçus dans cette unité sont les prématurés dont le pronostic vital est engagé. Ils souffrent pour la plupart de détresse respiratoire, de souffrance cérébrale, d'infection néonatale ou de traumatisme obstétricale.

        Mais qu’est-ce que c’est la méthode kangourou ?

        La méthode kangourou consiste à placer le prématuré peau contre peau entre les seins de sa mère, uniquement vêtu d'une couche, de chaussettes, et d'un bonnet, 24 heures sur 24. Il est maintenu à l’aide d’un pagne enroulé autour de lui et de sa mère. Cette situation dans une position semi-assise durera jusqu’à la date de naissance prévue à l’origine.

        Les Soins Maternels Kangourou (SMK) permettent de diminuer de 51% la mortalité des bébés dont le poids de naissance est inférieur à 2000 g et la diminution des infections sévères.

       Les enfants peuvent entendre le battement du cœur de leur mère  créant ainsi un lien très fort entre la mère et l'enfant.

       Comparés aux enfants des couveuses, les bébés kangourous prennent du poids plus vite, font des progrès plus vite et restent moins longtemps à l'hôpital.

       Comme quoi les moyens les plus simples peuvent s’avérer plus efficaces et ce qui n’est pas négligeable à moindre coût. Par contre la position semi-assise doit être inconfortable à la longue ! Malgré tout les mamans préfèrent la méthode kangourou à la couveuse.

       Je ne connaissais pas l’existence de cette méthode avant que ma fille Anne m’en ait parlé. J’espère que son stage lui réservera d’autres surprises aussi mignonnes, mais là c’est moins certain. Pour le moment il y a beaucoup de cas de palud et de choléra ce qui est moins drôle. Bon au moins elle aura de quoi alimenter son rapport de stage !