SANDRA WEBER Fines et longues jambes, cuisses fermes et ventre plat envahissent les espaces publicitaires. Chaque printemps, les affiches vantant les mérites des régimes amaigrissants écoeurent Per Bo Mahler, responsable de l’unité activité physique du Service de la jeunesse du canton de Genève. «On ne peut même pas dire que ces réclames soient mensongères, admet-il. Il est effectivement possible de perdre très rapidement un certain nombre de kilos en faisant un régime. Mais cela fait grossir!» Explications. «Lorsque l’apport énergétique diminue de façon importante, le corps met son métabolisme sur le programme économie d’énergie, brûlant moins de calories», dit Félix Gutzwiller, directeur de l’Institut de médecine sociale et préventive de l’Université de Zurich, dans un dossier diffusé sur internet. Le problème, c’est que le corps revient difficilement à son métabolisme habituel. Il se met à stocker de l’énergie sous forme de graisse en prévision de la prochaine disette. Sans compter que les régimes pauvres en protéines provoquent une diminution de la masse musculaire… Les régimes, une des causes de l’obésité D’où l’effet accordéon bien connu: plus les tentatives de régime se multiplient, plus le métabolisme aura de difficultés à brûler l’apport énergétique. «Certains professionnels de la santé pensent même que les régimes sont l’une des causes de l’obésité», souligne Per Bo Mahler, également en charge d’animer des groupes de discussion de jeunes à propos des problèmes de poids. L’heure n’est plus au sacrifice Que faire alors? Manger! «Il est important d’écouter sa faim et de manger ce qui nous fait plaisir, tout en faisant du mouvement, lance Magali Volery, conseillère scientifique au Département de l’économie et de la santé du canton de Genève. Il n’est pas mauvais de manger un produit très gras par jour, comme du chocolat. Mais il faut surtout prendre des repas équilibrés et éviter de manger sans faim.» Quoi de différent d’un régime? «La définition de ce mot est «modification intentionnelle et souvent temporaire des habitudes alimentaires pour perdre du poids», rapporte Magali Volery. Or avoir une ligne harmonieuse passe par des habitudes alimentaires saines mais surtout durables. «Des études ont montré que la plupart des gens savent que les régimes stricts ne fonctionnent pas à long terme, et pourtant ils continuent à en suivre, indique Magali Volery. Cinq ans après avoir entamé un régime, seuls 5% des gens ont perdu cinq kilos.» Quelques kilos en trop ne sont pas mauvais Pour mieux faire passer l’information auprès du public, le plan cantonal genevois de la prévention a choisi «Maigrir fait grossir», comme l’un des messages du programme «Marchez et mangez malin» pour la promotion d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière. Per Bo Mahler essaie tant bien que mal de convaincre les jeunes de la nécessité d’envisager son poids sur le long terme. «Parfois, au bout d’un certain temps, même certains des jeunes suivis par nos services craquent pour un régime miracle. Le problème, c’est qu’il faut être patient pour réussir à changer ses habitudes alimentaires. » Et comme il aime à le rappeler, quelques kilos de trop ne sont pas forcément mauvais pour la santé. «Les affiches de publicité font croire que l’on ne peut être heureux qu’en étant filiforme. Et les personnes un peu enrobées sont souvent présentées au travers d’une image stigmatisante du «gros malheureux». Il y aurait un grand travail à faire pour ôter cette idée de la tête des gens.» £ RÉGIMES On sait depuis belle lurette que le corps reprend encore plus vite les kilos perdus rapidement. Et pourtant les régimes miracle séduisent toujours autant. Difficile pour les professionnels de la santé de faire passer leur message de prévention.
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Je crois que pour que ça marche il faut modifier sa façon de manger -sur le long terme C'est comme une petite révolution qu'il faut faire avec soi même -bonne semaine