Bonjour les filles
aujourd'hui j'ai l'âme rêveuse, l'ennui me paise heureusement que les copines se succèdent chez moi. Je n'ai vraiment pas l'habitude de rester sans bouger Je crois bien que .... je ne prendrai pas ma retraite mdr.....
Enfin stop pour les plaintes !!!!! De jolis poêmes à partager
Les elfes ( pour Taly)
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Du sentier des bois aux daims familier,
Sur un noir cheval, sort un chevalier.
Son éperon d'or brille en la nuit brune;
Et, quand il traverse un rayon de lune,
On voit resplendir, d'un reflet changeant,
Sur sa chevelure un casque d'argent.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Ils l'entourent tous d'un essaim léger
Qui dans l'air muet semble voltiger.
- Hardi chevalier, par la nuit sereine,
Où vas-tu si tard ? dit la jeune Reine.
De mauvais esprits hantent les forêts
Viens danser plutôt sur les gazons frais.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
- Non ! ma fiancée aux yeux clairs et doux
M'attend, et demain nous serons époux.
Laissez-moi passer, Elfes des prairies,
Qui foulez en rond les mousses fleuries;
Ne m'attardez pas loin de mon amour,
Car voici déjà les lueurs du jour.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
- Reste, chevalier. Je te donnerai
L'opale magique et l'anneau doré,
Et, ce qui vaut mieux que gloire et fortune,
Ma robe filée au clair de la lune.
- Non ! dit-il. - Va donc ! - Et de son doigt blanc
Elle touche au cœur le guerrier tremblant.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Et sous l'éperon le noir cheval part.
Il court, il bondit et va sans retard;
Mais le chevalier frissonne et se penche;
Il voit sur la route une forme blanche
Qui marche sans bruit et lui tend les bras :
- Elfe, esprit, démon, ne m'arrête pas !
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Ne m'arrête pas, fantôme odieux !
Je vais épouser ma belle aux doux yeux.
- Ô mon cher époux, la tombe éternelle
Sera notre lit de noce, dit-elle.
Je suis morte ! - Et lui, la voyant ainsi,
D'angoisse et d'amour tombe mort aussi.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
(Charles-Marie Leconte De Lisle)
Sous vos longues chevelures
Sous vos longues chevelures, petites fées,
Vous chantâtes sur mon sommeil bien doucement,
Sous vos longues chevelures, petites fées,
Dans la forêt du charme et de l'enchantement.
Dans la forêt du charme et des merveilleux rites,
Gnomes compatissants, pendant que je dormais,
De votre main, honnêtes gnomes, vous m'offrîtes
Un sceptre d'or, hélas ! pendant que je dormais.
J'ai su depuis ce temps que c'est mirage et leurre
Les sceptres d'or et les chansons dans la forêt;
Pourtant, comme un enfant crédule, je les pleure,
Et je voudrais dormir encor dans la forêt.
Qu'importe si je sais que c'est mirage et leurre !
(Jean Moréas)
La fée
Viens, bel enfant ! Je suis la Fée.
Je règne aux bords où le soleil
Au sein de l'onde réchauffée
Se plonge, éclatant et vermeil.
Les peuples d'Occident m'adorent
Les vapeurs de leur ciel se dorent,
Lorsque je passe en les touchant;
Reine des ombres léthargiques,
Je bâtis mes palais magiques
Dans les nuages du couchant.
Mon aile bleue est diaphane;
L'essaim des Sylphes enchantés
Croit voir sur mon dos, quand je plane,
Frémir deux rayons argentés.
Ma main luit, rose et transparente;
Mon souffle est la brise odorante
Qui, le soir, erre dans les champs;
Ma chevelure est radieuse,
Et ma bouche mélodieuse
Mêle un sourire à tous ses chants.
J'ai des grottes de coquillages;
J'ai des tentes de rameaux verts;
C'est moi que bercent les feuillages,
Moi que berce le flot des mers.
Si tu me suis, ombre ingénue,
Je puis t'apprendre où va la nue,
Te montrer d'où viennent les eaux;
Viens, sois ma compagne nouvelle,
Si tu veux que je te révèle
Ce que dit la voix des oiseaux.
(Victor Hugo)
Au temps des Fées
Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées,
Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets,
Sous des branches, parmi les rumeurs étouffées,
Sans rien savoir, sans croire à rien, libres et gais,
Nourris de clair de lune et buvant la rosée,
Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets,
Aux temps des Fées.
Nous aurions su dormir sous deux feuilles croisées
Chanter avec la source et rire avec le vent,
Nourris de clair de lune et buvant la rosée,
Suivre la libellule et la brise en maraude,
Chanter avec la source et rire avec le vent.
Peut-être Mab, un jour, nous eût changés en fleurs
Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées,
Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets,
Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées.
(Edmond Haraucourt)
Rires de fées
Dans la clairière, entre les hêtres roux,
Un petit lac donne des rendez-vous.
Une biche y passe à petits pas légers,
Le cèpe y naît, l'écureuil y surgit.
Le hérisson y roule son défi.
Ces doigts futés qui courent dans mon cou,
Ces rires clairs venus on ne sait d'où,
Ce vent narquois, et soudain, étonnée,
La biche, là, devant moi qui m'étonne,
N'est-ce pas vous, mes moqueuses, les fées ?
(Pierre Moussarie)
La Fée aux chansons
Il était une Fée
D'herbe folle coiffée,
Qui courait les buissons,
Sans s'y laisser surprendre,
En Avril, pour apprendre
Aux oiseaux leurs chansons.
Lorsque geais et linottes
Faisaient des fausses notes
En récitant leurs chants
La Fée, avec constance,
Gourmandait d'importance
Ces élèves méchants.
Sa petite main nue,
D'un brin d'herbe menue
Cueilli dans les halliers,
Pour stimuler leurs zèles,
Fouettait sur leurs ailes
Ces mauvais écoliers.
Par un matin d'automne,
Elle vient et s'étonne,
De voir les bois déserts :
Avec les hirondelles
Ses amis infidèles
Avaient fui dans les airs.
Et tout l'hiver la Fée,
D'herbe morte coiffée,
Et comptant les instants
Sous les forêts immenses,
Compose des romances
Pour le prochain Printemps !
(Armand Silvestre)
Bonne lecture
Bonne journée
Bisous
Nila