Altesse, Chienne Colley
Avec sa robe rousse et ses fanons d'ébène,
Son regard de velours, menaçant quelquefois,
Elle avait du panache, un air de souveraine,
Mais elle était docile et soumise à ma voix.
Coquette, elle arborait un grand collier d'hermine,
Deux traits, noircis de khôl, cernaient l'or de ses yeux...
De son pelage doux j'éloignais la vermine
En brossant à loisir son manteau somptueux.
Compagne de mes jours, attentive à me plaire,
Elle veillait mes nuits, m'assurait protection :
Je m'endormais en paix sous sa garde exemplaire ;
Je prodiguais mes soins, elle l'adulation.
Quand le destin cruel s'acharnait à me nuire,
Par l'instinct prévenue elle venait poser
Son nez sur mes genoux : ce qu'elle voulait dire
Dans ses yeux presque humains je le voyais passer.
*
Le pire est advenu ce matin de septembre,
Quand la vie, à jamais, a fui son regard d'ambre...
*
Admettre son absence est un trop grand chagrin.
Mes pleurs ne peuvent pas effacer son image :
Je l'attends bondissante au détour du chemin,
Mais mes doigts dans le vent n'étreignent qu'un mirage.
MONA
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