Oh Pierrette !   ... Je viens d'aller voir ce que voulait dire "seum", et je peux te dire que du coup  j'ai le "seum". Pour mes amies qui n'ont pas le temps d'aller voir : avoir la rage, dégoutée.

            Ciel, j'ai peur brusquement. Je m’interroge : Manon si timide aurait-elle changé en un an ?  Comme elle m'a dit au téléphone : " mais Mamie je peux voyager toute seule, j'ai 17 ans et puis je suis avec Coco." Cela m’a fichu un coup !

            Pour l'avion pas de problème, mon fils a cinq ans l'a pris seul pour aller à Paris chez ses grands-parents. Mon beau-père l’attendait à la descente de l’avion.

            Mais d'Orly à la gare Montparnasse en taxi, de Paris à Lannion en TGV avec au moins un changement en cours de route, non et non je ne le voulais pas. Je suis sûre qu'Auyama, mon amie Claudine,  serait d'accord avec moi. Nous sommes  mères peut-être un peu trop poules et Poupy aussi, la connaissant bien, serait aussi de notre avis.

            Bon, j’ai résolu le problème, nous avons retardé notre départ pour le caler avec le leur et nous irons  cueillir nos trésors à Orly dans peu de jours à présent.

            Grâce aux commentaires de mes amies, pour ne pas dire ceux de Pierrette, je viens de réaliser que Manon avait 17 ans, qu'en un an elle avait dû changer  et  n'est plus la petite fille de la photo avec son frère.

            Moi aussi j’ai eu 17 ans mais ce n’était pas la même époque …

            Pierrette m’ayant conseillé le dico des Djeuns, je suis allée faire un petit tour sur Internet pour voir un peu de quoi il en retournait.

            Mes petits enfants ne  parlant pas ce langage, j’avoue qu’il m’est  inconnu.

A notre époque (j’ai osé le dire, est-ce le signe d’un fossé ?)

 « Nous on était dans le vent », et c’était  « vâachement bien ». Je me souviens de la tête indignée de ma Maman, quand mon fiancé qui est devenu mon mari il y a 47 ans, avait employé cette dernière expression qu’il plaçait très souvent dans ses phrases.

Chaque génération a ses modes, ses expressions pour s’affirmer, pour choquer.

Nous c’était les jupons avec cerceau, puis la jupe twist, les chemisiers à jabot, et un peu plus tard les mini-jupes, suivies des robes gitanes. Si mon fiancé trouvait cette mode vachement bien, moi j’aimais être dans le vent ! C’était le temps des copains ;;;  Françoise Hardy, Sylvie, Johnny, Claude François, Ray Charles, Richard Anthony …

            Je ne parlerais pas le djeun car je n’ai pas envie de me faire taxer de bolos. Bolos ? Allez voir sur Dico des djeuns vous serez édifiées.

Mais peut-être parlez-vus le Djeun’s ? Merci Pierrette me voilà un peu moins bête, et je  t’assure que je vais dresser l’oreille dans la rue.

         J’étais entrain de me creuser la tête au sujet d’une petite fête que je voudrais organiser pour mes petits qui ont obtenu de bons résultats scolaires, quand voilà qu’Aujourd’hui.com nous envoie trois petits jeunes.

        Quelle fraîcheur dans le site ! Il parait qu’on peut leur poser toutes les questions possibles et inimaginables et qu’ils répondront à tout, tout, vraiment tout ?

        Alors moi j’ai mis Anthony à contribution en lui demandant de me donner un coup de main pour réussir cette fête.

Nous allons dresser dès notre arrivée le barnum comme chaque été, le barbecue et les woks seront de sortie aussi.

        J’aimerais leur organiser des jeux, mais jugez-en, ce ne sont plus des bébés :

Manon, 17 ans  a obtenu d’excellentes notes à son bac de français,

Gweltaz, 14 ans a eu son brevet des collèges et va rentrer en sport-études parce qu’il est mordu de hand.

Eric, 13 ans est premier de sa classe,

Neven, 12 ans passe en 5^ème après avoir beaucoup bossé, c’est un excellent butteur, son équipe est champion de hand du Trégor.

Ambre, 10 ans passe avec de bonnes appréciations en 6^ème, elle adore l’équitation.

Je voudrais  qu’on leur décerne un diplôme pendant la fête. Et là, je dois me creuser la cervelle parce qu’il faut que cela soit rigolo.

J’ai pensé acheter des chapeaux d’étudiants américains dans un site de déco-fêtes.

Pour le repas pas de problème, à partir du moment où ils auront des chips, et le gâteau praliné de chez "Ty Coz",  ils seront contents !

Pour la déco pas de problème non plus. Mais quels jeux ?

Si vous avez des idées, elles seront les bienvenues. Je profite qu’ils aiment être avec nous en famille pour leur faire cette surprise avec les autres grands-parents, et parents.

Mais chut … c’est une surprise !

Les Mots Bleus, de Christophe :

Il est six heures au clocher de l'église
Dans le square les fleurs poétisent
Une fille va sortir de la mairie
Comme chaque soir je l'attends
Elle me sourit
Il faudrait que je lui parle
A tout prix

Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m'élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l'instant fragile
D'une rencontre
D'une rencontre

Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Je l'appellerai sans la nommer
Je suis peut-áªtre démodé
Le vent d'hiver souffle en avril
J'aime le silence immobile
D'une rencontre
D'une rencontre

Il n'y a plus d'horloge, plus de clocher
Dans le square les arbres sont couchés
Je reviens par le train de nuit
Sur le quai je la vois
Qui me sourit
Il faudra bien qu'elle comprenne
A tout prix

Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Toutes les excuses que l'on donne
Sont comme les baisers que l'on vole
Il reste une rancœur subtile
Qui gá¢cherait l'instant fragile
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles

Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Une histoire d'amour sans paroles
N'a pas besoin du protocole
Et tous les longs discours futiles
Terniraient quelque peu le style
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles

Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Je lui dirai tous les mots bleus
Tous ceux qui rendent les gens heureux
Tous les mots bleus

Il est six heures au clocher de l'église
Dans le square les fleurs poétisent
Une fille va sortir de la mairie
Comme chaque soir je l'attends
Elle me sourit
Il faudrait que je lui parle
A tout prix

Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m'élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l'instant fragile
D'une rencontre
D'une rencontre

Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Je l'appellerai sans la nommer
Je suis peut- être démodé
Le vent d'hiver souffle en avril
J'aime le silence immobile
D'une rencontre
D'une rencontre

Il n'y a plus d'horloge, plus de clocher
Dans le square les arbres sont couchés
Je reviens par le train de nuit
Sur le quai je la vois
Qui me sourit
Il faudra bien qu'elle comprenne
A tout prix

Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Toutes les excuses que l'on donne
Sont comme les baisers que l'on vole
Il reste une rancœur subtile
Qui gá¢cherait l'instant fragile
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles

Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Une histoire d'amour sans paroles
N'a pas besoin du protocole
Et tous les longs discours futiles
Terniraient quelque peu le style
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles

Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Je lui dirai tous les mots bleus
Tous ceux qui rendent les gens heureux
Tous les mots bleus

Chacun porte le sien
Y tombent pêle-mêle au long des années
Les mots d’ordre et les mots de passe
Les mots banals et les mots crus
Les mots célèbres
Les mots d’amour
Ceux qui se cherchent
Ceux qui se touchent
Ceux qui se donnent
Ceux qui s’échangent
Les bons et les méchants
Les doux et les féroces
Ceux qui répandent la terreur
Les mots d’esprit, les mots de cœur
Les mots du pays
Ceux qui font courir
Car on n’a rien sans mots
Les fins et les derniers…
Quand le sac est plein
On l’accroche à son cou
Avec ce qui tombe sous la main
Et puis on saute.

Pierre Ferran

          Une de mes amies sachant mon départ en vacances imminent,  me donne ces quelques conseils :

On ne dit plus attraper les voleurs mais lutter contre les délits d'appropriation,

On ne dit plus des vauriens font des graffitis mais des graffeurs habillent la ville de couleurs.

On ne dit plus un voyou notoir, mais un individu connu de la police,

IOn ne dit plus gitans, rôdeurs, monte en l'air, mais gens du voyage,

On ne dit plus clandestin, immigré illégal, ni même sans-papier, mais privés de papiers,

On ne dit plus quartier à majorité immigrée mais quartier populaire,

On ne dit plus crimes, agressions, violences, mais plutôt actes de délinquance, ou incivilités, ou bêtise, ou faux-pas,

On ne dit plus immigration mais mobilité européenne,

On ne dit plus bandes mais identités de quartier,

On ne dit plus enfants d'immigrés mais enfants issus de famille d'éducation éloignées,

On ne dit plus ... etc.

Mais vous connaissez peut-être ?

Après le jet de clous qui a semé la panique dans le Tour de France,

 les témoignages  de Maxenaic concernant un pauvre petit hérisson,

et de Romarin qui a vu un synodrome parsemé de verre pilé sur 100 m avant le passage des lévriers,

          j’ai passé, en urgence, cette annonce :

Cherche

-  un électricien pour rétablir le courant entre les gens,

-  un opticien pour changer leur regard,

-  un artiste pour dessiner un sourire sur tous les visages,

-  un maçon pour bâtir la paix,

 -  un jardinier pour cultiver la pensée,

et enfin

 -   un professeur de maths pour nous réapprendre à compter les uns sur les autres !

Schéma parcours avec ascension de cols