Voilà, je suis rentrée de mon voyage de presque 15 jours en province.
Et c'était pas des vacances, ça je peux vous l'affirmer...
Vendredi 4 décembre au soir, je m'avale les bouchons du périph, et j'arrive épuisée chez Maman qui m'attend, elle, en pleine forme, pour assurer le déménagement du lendemain.
Je réalise en un éclair l'ampleur de la difficulté: j'ai dit aux déménageurs que j'optais pour la formule économique, à charge pour moi d' emballer les objets dans les cartons.
Au téléphone, Maman m'a assuré que si, si, ça serait fait... pas de problème....
La réalité est toute autre: certes une dizaine de cartons trônent dans le salon, mais beaucoup d'objets, tous plus hétéroclites les uns que les autres, n'ont pas été emballés.
Résultat, à peine arrivée, j'emballe.... (sans rire) jusqu'à deux heures et demi du mat'...
Samedi matin, 8 heures, je suis aux taquets, le cerveau un peu embrumé, mais je garde mon optimisme.
Vite pulvérisé, car à 9 heures, je suis comme soeur Anne, je ne vois rien venir, et en tout cas, pas le camion de déménagement...
Je téléphone: je tombe sur mon déménageur qui m'indique être en retard, car..... il ne retrouve pas sa caisse à outils!
Je frémis: j'ai tout organisé à distance par téléphone et je réalise que ce n'était pas forcément la bonne idée...
9 heures 15: arrive l'équipe de bras cassés, je veux dire mes déménageurs.
Des jeunes, sympas, costauds, mais ....novices.
Bilan de la journée: un tapis de table un peu déchiré (pas grave, un cadeau de ma vipère de belle-soeur) et un sommier qui a "un peu glissé" selon les dires du maladroit, dans la boue....
Ma mère, 88 ans au compteur, mais une vitalité à toute épreuve, lui a mis une de ces soufflantes!!!!...., j'ai cru qu'il allait pleurer.
Et après ça, mon mari est rentré dimanche pour s'occuper de notre progéniture et moi je suis restée avec Maman pour vider les cartons et ranger.
Et ça n'a pas été une mince affaire parce que la façon dont ma mère a rangé les objets dans les cartons relève du défi à la rationalité et à la logique.
En effet, Maman a calé la vaisselle et les objets fragiles dans le linge de maison et les vêtements, ce qui fait que le déballage s'avère assez sportif.
En plus aucun carton n'est identifié puisque ma mère est malvoyante et qu'elle ne peut écrire.
Le déballage s'apparente donc très vite à une expédition d' Indiana Jones.
Pour pimenter l'affaire, il a fallu aussi faire les changements d'adresse à la poste, résilier les abonnements gaz, éléctricité, téléphone, demander le rétablissement de tout ça, à la nouvelle adresse, parlementer pendant des heures avec le bailleur pour obtenir une misérable boîte aux lettres, le changement du mitigeur de la baignoire qui était naze, le remplacement du réservoir WC qui était à bout de course, bref ces 1000 et une petites choses qui font le sel de la vie et qui vous emm.... bien.
Il a fallu aussi que je me dépatouille avec l'achat d'une gazinière neuve, que ma mère, aussi têtue qu'un régiment de mules, voulait avec un four à gaz, alors que moi je trouvais qu'un four éléctrique était plus aproprié compte tenu de ses difficultés de vision.
Nous sommes donc, après moultes palabres inutiles, rentrées du magasin," broucouilles" et le lendemain matin, tandis que je "touquais" avec nostalgie et encore mal rréveillée mes tartines de Maroilles dans mon café noir, ma mère me dit "Bon, ben, va l'acheter TA gazinière, si tu trouves qu'elle est bien"...
J'adore ma mère, j'ai une vraie connivence avec elle, mais il y a des jours....
Pas rancunière, je l'ai quand même emmenée se faire vacciner contre la grippe A.
C'était un peu le bazar, mais moins que ce que je redoutais.
En une heure, l'affaire était bâchée.
C'est bien entendu, au moment où nous étions coincées dans le gymnase, que le plombier a téléphoné pour dire qu'il était devant la porte pour changer le réservoir des toilettes et le mitigeur....
Là, j'ai mobilisé tout ce qui pouvait me rester de mon dernier stage de yoga, pour ne pas hurler que c'était vendredi qu'il devait passer et pas jeudi!
Bon, finalement le train-train, une semaine bien ordinaire en somme.
Bizarre quand même cette sensation d'avoir les épaules décalquées quand je me couche, parce que... j'allais oublier Maman m'a demandé aussi si "ca serait pas possible de transplanter les bulbes et les vivaces de son ancien jardin dans le nouveau????"
Bon, c'est vrai qu'elle avait un jardin magnifique, genre jardin de curé, où tout pousse, un peu en vrac mais le résultat au final est charmant.
Je me suis donc coltinée les vivaces et les bulbes.... + la vente sur internet d'une vieille machine à laver qui l'encombrait ...
Des vacances, je vous dit.
