-
Sûrement un peu d'excès ce soir: il y a un cocktail au Musée, il faut faire des levées de fonds de temps à autre. Ici comme ailleurs, le culturel et le patrimoine sont un peu laissés aux soins des mécènes et ce n'est pas évident de boucler les fins de mois d'un musée! Bien que j'aie pris ma retraite de tout le reste de mes activités, je m'occupe toujours de la Tour Martello et de son petit musée. C'est mon 7eme enfant en quelque sorte. Il y a 13 ans que j'ai découvert cette tour de défense côtière complètement à l'abandon et nous l'avons restaurée avec un ami passionné d'histoire, au cours des 8 années de travaux, restauration, levées de fonds, recherches diverses, création du musée. Nous avons eu les mêmes bagarrres entre que les couples qui bâtissent ou rénovent une maison ont.....sans en avoir les avantages de réconciliations sur l'oreiller!!!! Nous avons ouvert le « Martello Tower Museum » il y a 7 ans et ce soir nous fêtons cet anniversaire. Avec cet ami passionné de patrimoine nous avons travaillé dur et bataillé encore plus pour arriver à ce résultat . J'ai formé trois guides pour les visites et non seulement elles sont jolies comme des coeurs mais en plus, elles sont super-intélligentes. J'ai toujours peur qu'on me les débauche et ça, ça serait la tuile! Elles sont entrées à la tour célibataires , s'y sont toutes mariées et une a déjà deux enfants. Je crois qu'elles me considèrent comme une bonne patronne: je leur fiche une paix royale du moment que leur travail est bien fait!!!!!je vous envoie une photo du canon sur le toit
Bisous à demain
-
Pour Calypso et celles qui ont vu le documentaire sur Maurice voici une petite photo de mon île paradisiaque, c'est le fameux Morne Brabant mais vue de dos.....j'habite près de la mer (50 m) mais pas directement sur la plage ce qui nous évite les inondations et les grosses vagues pendant les cyclones....Et puis je suis une personne bizarre que la mer rend mélancolique voire neurasténique (il y a un nom pour ça mais je l'ai oublié)! Je ne peux pas comtempler cette immensité d'eau pendant des heures ça me met mal à l'aise, mais ça ne m'empêche pas de la peindre. A chacun ses tics, ses tocs et ses tares!!!!
Bisous
-
Peu à peu je pris l'habitude de l'avoir à mes côtés, je faisais avec lui de longues promenades à travers les champs. Quelque part sa présence me rassurait et j'en vins à lui raconter toutes sortes de choses sur ma vie, mon enfance, mes angoisses existentielles. Cher Bounou, c'était un sage, patient, son pas entraînait le mien et peu à peu au cours de ces balades, je captais des bribes de phrases qui revenaient souvent dans ces « conversations », il m'appelait n'cosigas.....n'cosigas, je ne suis pas sûr de l'orthographe mais phonétiquement c'est à peu près ça...je commençai à regarder ce vieux Bounou d'un autre oeil quand on me donna la traduction du mot, ça voulait dire princesse ou reine selon la région....mon époux, plus terre à terre, me fit remarquer que dans son esprit c'était peut-être tout simplement pour dire que j'étais la fermière ou la maîtresse des lieux.Pourtant tous les autres travailleurs m'appelaient « madam » ou « donna ».....N'importe, il m'appelait princesse et ça aucun autre ne l'a fait après lui! Chaque fois qu'il était malade, il me fallait aller moi-même dans sa case pour lui donner ses médicaments car il refusait de prendre quoi que ce soit qui ne venait pas de ma main: il avait peur qu'on l'empoissonne. Quand nous avons vendu la ferme, il était très malade et nous lui trouvâmes, avec les précédents fermiers, un home pour qu'il y finisse ses jours en paix.....il y a plus de 24 ans que ces événements se sont passés..... Bounou est mort bien sûr, mais quelque part dans mon coeur il y a une petite parcelle de lui qui se promène, un bâton sur les épaules et qui me réchauffe l'âme comme seuls les vieux africains savent le faire......à demain
-
|
Bounou
publié le 27/08/2007 à 11:56
|
Je suis d'excellente humeur car malgré les excès de la semaine dernière et grâce aux deux jours de "diète" forcée chez ma fille, j'ai perdu 400g.....je perds un peu de ventre mais j'ai toujours des bras de déménageur!!!! Je vous parle donc de Bounou: personnage mytique de "Villa Troiana", la ferme du Zimbabwe. Nous avions gardé tous les travailleurs qui y étaient déjà tout en héritant d'une vache, Marguerite et de son veau, Daisy. Non qu'elles soient notre propriété, mais les anciens fermiers nous avaient demandé de les garder surtout pour offrir du travail à Bounou, leur vieux vacher. Ah, Bounou quel homme mystérieux. Personne ne savait vraiment d'où il venait. Il était le plus ancien sur la ferme, on disait qu'il venait du nord de la Zambie ou du Kenya: très grand, filiforme,il me faisait pensé aux guerriers masaïs. Il nous apportait la traite du soir, celle du matin étant destinée aux propriétaires du maigre "cheptel"! On ne savait pas son âge non plus, par recoupements on le situait dans la tranche des 70 -75 ans. Au début lui et moi ne nous entendions très mal, nous ne pouvions communiquer sans interprète car il ne parlait pas l'anglais. Il avait la manie de me suivre partout dans mes déplacements sur la ferme. Aussitôt que je sortais, il m'emboîtait le pas, droit comme un i, son éternel bâton sur ses épaules qu'il maintenait en place de ses deux mains et marmonnait des litanies dans sa langue. Ce que je percevais très bien c'est qu'il se considérait comme le vrai propriétaire des lieux, ça m'irritait bêtement alors que ça enchantait mon mari! Chaque samedi, il se plantait devant moi pour avoir du thé, du sucre et des vieux journaux pour rouler ses cigarettes. Au début, j'avais voulu lui expliqué je n'étais pas tenue aux mêmes obligations que les précédents fermiers mais à la réflexion je me dis que c'était peu de chose.
-
|
publié le 26/08/2007 à 10:56
|
De retour, "gonflée à blog", finies les idées noires, je me pèse demain, merci à toutes et à Sir John pour votre soutien et vos marques d'amitié.......l'époux était content de me retrouver.....chaque fois que je "découche", je lui mets un petit mot doux sur son oreiller avec un petit sac de toffee, du chocolat, des pâtes d'amande ou autres petites douceurs pour sa "sweet tooth" (que Sophie traduit toujours par "dent sucrée"), délicieuse expression anglaise pour dire qu'on aime les désserts et les friandises! Les petites marques de tendresse ça compte beaucoup dans la vie d'un couple et même s'il ne me dit jamais qu'il a apprécié (les mâles ont certaines pudeurs et souvent reluctant à se montrer trop tendre de peur qu'on prenne ça pour de la faiblesse) je sais qu'il fond chaque fois qu'il trouve une petite marque d'amour sur son oreiller! Ma fille et son mari était en plein bricolage ce week-end....c'est beau d'avoir un vrai mari bricoleur, qui remonte tout ce qu'il a démonté! Je vous mets une huile qui représente des salines, c'est la femme de notre ex ambassadeur de France qui l'a achetée lors de ma dernière expo. Sir John j'ai été très sensible à ton commentaire, j'aimerais beaucoup finir comme ta tante mais le plus tard possible! Demain je vous parlerai de Bounou, personnage important sur ma ferme!!! bon dimanche à toutes. Bisous
-
Souvent quand on déprime on grignote.....cette dernière semaine , à force de remuer tous ces souvenirs douloureux et non "digérés"du Zimbabwe, j'ai eu un coup de blue et hier j'ai craqué sur un paquet de galettes bretonnes pur beurre et une tablette de chocolat à la noisette!!!!! je sentais bien que ça venait, j'aurais dû m'en douter avec le coup des Paris-Brest.....mais bon, ne pleurons pas sur le lait renversé et je vous propose un brake, le temps du week-end. Je vais évacuer le stress chez ma fille chérie.....mais je vous mets quand même une aquarelle à l'image de mon "mood"et une petite fable!!!!!!
bisous à toutes, ne vous en faîtes pas Moko est une dure à cuire et elle en a vu d'autres!!!!!
Le violon sans corde
La musique que je joue sans archer
Sur mon violon sans corde
Est si divine que tous ceux qui l'entendent
Ne pourront jamais l'oublier.
Et chacun d'entre eux s'accorde
A la trouver inattendue et certains même la prétendent,
Céleste, spirituelle mais impossible à fredonner.
D'ailleurs personne ne peut la jouer,
Avec ou sans archer, sur un autre instrument
Que sur mon violon sans corde, évidemment.
Mais à quoi pensez-vous, avec cet air bizarre
Et la petite flamme grivoise dans le regard?
Cette musique est celle que fredonne mon coeur
Quelques privilégiés la connaissent par coeur!
1/4/97
-
|
départ
publié le 22/08/2007 à 22:57
|
Nous sommes donc devenus très riches grâce à nos tomates qu'on exportait au Botwana, Swaziland et Lesotho.....malheureusement comme les boutiques étaient vides, on ne pouvait guère dépenser et c'était terriblement frustrant. Les choses commencèrent à se gâter dans le Matabeleland où nous habitions, Modesta me raconta un jour que la guerre avait déjà commencé entre les Shonas (ethnie du président Mugabe) et les Matabele (ethnie de Nkomo à laquelle elle appartenait elle aussi). En effet, peu de temps après, les mercenaires du président (entraînés par des Nord Coréens) encerclèrent la ville africaine annexe de Bulawayo, et tirèrent dans tous les sens. C'est épouvantable d'assister à ce génocide sans pouvoir rien faire, c'est passé totalement inaperçu aux yeux du monde et les médias occidentales ne s'y sont intéressées seulement quand on a commencé à tuer des fermiers blancs. Nous vivions avec nos fusils chargés à portée de mains, on ne pouvait plus sortir le soir et quand des fermiers français à 30 kms de chez nous ont été massacré à la machette, nous avons su qu'il était temps de partir, en y laissant des plumes mais la vie est plus importante que l'argent....Il y eu une scène d'adieux déchirants à l'aéroport, quand nous avons du séparer Modesta des deux bébés qu'elle serrait sur son opulente poitrine en hurlant: « Don't take my babies away », et nous tous pleurant à chaudes larmes. Ce fut un des moments les plus douloureux de ma vie car Modesta était vraiment plus qu'une servante pour moi, elle était mon amie, ma confidente, ma « soeur africaine »! depuis et malgré toutes mes recherches je n'ai jamais pu avoir de ses nouvelles et je la cherche toujours dans les listes des réfugiés en Afrique du Sud. La vie sur la ferme avait été tellement riche en expérience humaine, il me faudrait des heures pour vous en donner un aperçu....La mort dans l'âme nous nous envolâmes vers la Bourgogne....
-
Modesta et moi avions de plus en plus de mal à nous croiser dans les couloirs! Il fallait que l'une de nous recule vers une aire de dégagement....pourtant elle n'était qu'au milieu de sa grossesse alors que moi j'atteignais péniblement mon dernier mois, presque mon dernier souffle tant j'étais poussive....je suis allée pour mon ultime césarienne au Mater Dei Hospital où un chirugien super sympa m'a aidée à produire Pierre-Yves et Louis Benoît, jumeaux identiques, qui déjà depuis le berceau, s'amusaient à nous faire les confondre!!!! Nés le 29 décembre, nous passâmes donc le réveillon du jour de l'an en tête à têtes à la maternité...Les amis s'occupaient des autres enfants, puis nous regagnâmes nos pénates, mes jumeaux et mes livres de comptes sous le bras (eh, oui même à la maternité, banquiers obligent, il m'a fallu tenir les livres à jour!!!). Modesta et moi nous nous en sortons très bien avec toutes la marmaille, si ce n'est qu'elle ne peut pas prononcer le nom des bébés et encore moins les reconnaître! Elle les surnomme "Airport" et "Bulawoyo"selon orientation de leur berceau. Cela donne lieue à des conversations très cocasses:
Madam, Bulawayo n'a pas bu tout son biberon et Airport a un "runny tummy" (petit mouvement d'intestin).....ou Modesta, je pars livrer, il faut changer Airport, Bulawayo c'est fait... Les tomates se vendent super bien....on exporte...la suite demain!
-
Juste un petit clin d'oeil et un petit coucou à Gardoise qui est de retour parmi nous et pour lui souhaiter d'aller mieux!!!!!Bisous, bisous, bisous
-
Assise entre Emmy et Annah, deux solides zimbabwéenne girls, j'équeute des bettraves en jettant d'un côté les feuilles qui s'accumulent en une montagne sur laquelle glissent mes trois grands qui rapidement se colorent en rouge, et en deux autres tas: les bettraves qui ont la taille d'une balle de golf et les autres plus grosses ou plus petites.....c'est un travail hyper fatigant.....mais un contrat c'est un contrat et il faut l'honorer. Le matin, nausée ou pas je dois porter des légumes au marché de Bulawayo, heureusement je vais y découvrir que les tomates se vendent très bien et nous allons diversifier notre production pour notre plus grand bénéfice!!!!!! En attendant mon ventre grossit, grossit, grossit......J'ai trouvé une nounou du nom de Modesta qui va s'occuper des jumeaux, elle est deux fois ma taille il faut dire qu'elle aussi est en voie de famille.....nous nous entendons bien toutes les deux......demain j'en écrirai plus long, promis