J'aurai aimé dire que tout va bien, j'aurai aimé dire que j'ai tenu mais tout s'est éfondré à grande vitesse et comme j'ai loupé le train des journées positives je n'ai pas su me raccrocher toute seule.....
Tout a commencé en juillet lorsque j'ai arrêté de faire attention à mon alimentation parceque j'étais avec des collègues gourmandes et grignoteuses et que je n'ai pas résisté... lorsque j'ai repris la cigarette parce que je ne voulais plus rester seule pendant les pauses "clopes" de mes collègues...
Je sentais bien que je partais à la dérive...
Est arrivé le moment ou mon corps ne me plaisait plus où il a fallu que je réagisse...
Est arrivé le moment où quand on découvre vraiment les gens avec qui on travaille, on est déçu..... tout le monde pense à s'amuser mais personne ne fait son travail comme il nous l'a été enseigné : nous soignons des personnes, des individus, des humains!!! Quand nous quittons notre service, nous devons laisser un service impécable à l'équipe qui nous reléve...
Alors j'ai essayé d'apporter du positif au travail pour que tout le monde se mette au pas, ça n'a pas marché. Je me suis retrouvée à devenir la "boniche" d'une équipe entière, comme on me l'a si bien dit en "rigolant".
Je me suis mise à refaire attention à moi et j'ai perdu tout le poids que j'avais repris mais j'ai été exclue de mon "groupe" travail, je ne cédais plus aux grignottages continus de saucissons, chocolats, gateaux.... et j'ai commencé à demander à tout le monde de faire attention au bazar qu'il laissait dans le service et aux plaintes des patients concernant leur comportement peu professionnel.
J'ai passé des nuits affreuses seule dans mon poste de soin à ranger ce qui ne l'avait pas été, à préparer ce qui ne l'était pas non plus à remettre à jour des dossiers de soins qui ne l'étaient pas.
Je tenais le coup en me disant que j'étais fière de moi, fière de réussir à reperdre mon poids, fière de ce que je faisais dans mon service, fière de la reconnaisances de mes patients que j'accompagnais en communiquant avec eux de façon positive pour qu'ils aillent de l'avant....
Mais au fond de moi je souffrais de ne pas me sentir appréciée par mes collègues, de me sentir rejetée et pire de m'être retrouvée victime de harcélement moral par des attaques à ma vie privée :
- vol de chaussures
- se faire passer pour moi sur un site de rencontre et donner mon numéro de portable
- forcer mon casier de vestiaire
J'ai beau être une personne qui se remet en question, je n'ai jamais compris ce que j'ai pu faire de mal.
Heureusement que j'avais le soutien de mon chéri et de mes amis et de quelques collègues indirectes de la clinique...
Lors de mon entretien annuel avec ma cadre, j'ai craqué, j'ai pleuré et j'ai vidé mon sac. Ma chef n'avait que des compliments à me faire concernant mon travail mais elle ne s'expliquait pas elle même ce qui avait pu mettre une équipe entière contre moi puisque manifestement ils ne s'étaient jamais pleint de mon travail. La situation la dépassant complétement, elle a organisé (à regret selon ses dires) mon transfert dans une autre clinique du groupe et m'a mis toutes les récupérations que je devais prendre jusqu'à la fin du mois.
Je commence donc dans une autre clinique le 1er avril.
Me voilà donc en pause travail depuis 1 semaine et encore pour 2 semaines.
J'en ai profité pour partir une semaine avec mes loulous et arrêter de fumer, Franck ne pouvait pas être avec nous mais ça nous a fait un bien fou.
Et là j'ai beau me dire que le plus dure est derrière moi, je ne cesse de me poser des questions concernant ce qui s'est passé, je ne cesse de me demander ce que j'ai fait de mal, ou ce que j'ai mal fait... Pourquoi me faire partir moi "à regret" et laisser du personnel qui ne fait pas bien son travail?
2 semaines pour me reconstruire et repartir d'un bon pied avec un gros sentiment d'échec sans pouvoir participer à la prochaine journée positive qui tombe sur un week-end travailler...