J’AI PAS FAIM !

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Les repas se suivent… et se ressemblent. J’ai beau déployer des trésors d’imagination pour lui faire ingurgiter, un à un, quelques haricots verts ; il me sourit avec gentillesse, et continue d’émietter son bout de pain sur la nappe…, et il mâche, mâche, ….. pour gagner du temps !!! Pour avaler, il lui faut un demi-verre d’eau !

Sa petite dernière quand je lui ai servi des petits pois : « Mais Mémélène, tu ne vas pas me faire manger que de la peau, regarde y a rien dedans ! ».

J’ai tout essayé : varier les plats, imaginer des jeux, le distraire le temps de lui faire ingurgiter une ou deux bouchées, le faire rire, le laisser seul devant son assiette pleine… sans résultat. Même MacDo n’a aucune chance !! Il mange quelques frites les yeux rivés sur les jeux et je sais bien qu’il est heureux d’être là uniquement pour s’y engouffrer avec les autres bambins. C’est avec une grande générosité qu’il les pousse vers moi en disant «Tiens Mémélène, elles sont pour toi ! Je peux sortir de table ?».

Je relativise cependant car s’il ne mange rien, il est heureux et sa courbe de croissance est normale. Mais je culpabilise, même sachant qu’il en est de même chez ses parents, sachant également que le pédiatre leur répète et serine qu’un enfant ne se laisse jamais mourir de faim, que d’instinct il absorbe les quantités de nourriture qui lui conviennent ; c’est très certainement vrai ! Mais c’est crispant, usant voire déprimant.

J’ai lu sur internet ce texte, écrit par un pédiatre, que j’ai mis en évidence sur mon frigo :

Arrive alors pour votre enfant, avec l’heure du repas, une fantastique opportunité de vous mettre à l’épreuve. La mère nourricière (la grand-mère en l’occurrence) ne se refait pas. Quand il refuse de manger, c’est tout votre être qui souffre et il le sait. Cessez donc d’entrer dans son jeu et réapprenez le chemin de la sérénité.

Votre enfant : toujours leader… mais d’un nouveau jeu

 - Avant tout, respirez et préparez vos repas comme si de rien n’était.

 - Servez-lui de petites quantités, une assiette trop garnie pouvant le décourager. Au besoin, décorez son assiette pour la rendre plus attractive.

- Laissez-le manger (ou ne pas manger), donnez-lui le temps de savourer le contenu de son assiette.

- Donnez à vos repas une ambiance conviviale : plaisantez, parlez… N’incluez pas systématiquement votre enfant dans la conversation ; intéressé et trop sollicité il pourrait en "oublier" de manger même s’il a faim.

-  Cessez de l’épier à la dérobée pour voir si votre stratagème fonctionne.

-  Passé le délai normal, débarrassez son assiette en même temps que la vôtre.

-  A la fin du repas, proposez-lui un dessert. Les privations du genre "pas de purée, pas de chocolat" n’ont aucune prise sur lui.

Quelques repas plus tard, surtout si vous limitez les grignotages, vous devriez obtenir quelques résultats. Notamment parce qu’il verra que vous résistez au "chantage du ventre"… pour votre plus grand bien à tous les deux. 

Même avec ces conseils de bon sens, rien n’y fait. Mais je me donne bonne conscience, et me dit qu’il pète la santé, jamais fatigué, toujours partant pour toutes les activités, surtout de plein air d’ailleurs, il est gai, rieur, alors ….. ! Au moins le temps du repas est  zen ! Il est moins crispé au moment de s’asseoir (moi aussi !), bavard, il se livre et babille des grands petits riens qui lui traversent l’esprit, et s’il mange toujours aussi peu, nous sortons de table décontractés et … oui … heureux. Qui sait, arrivé à l’âge adulte, il devra peut-être surveiller son poids pour ne pas « s’envelopper » …. enfin !!

BON DIMANCHE. BISOUS.