Que nous aimions Piaf, l'opéra ou le Rn'B, nous avons tous ressenti cette émotion qui envahit le corps au point de provoquer la chair de poule. Les scientifiques ont étudié ce "frisson musical" et découvert qu'il provoquait une modification naturelle du rythme cardiaque ou de la fréquence respiratoire. Une étude canadienne de neuro-imagerie l'a identifiée dans le cerveau : les régions activées pendant ce frisson sont celles du circuit de la récompense, les mêmes que lors d'états euphoriques induits par le chocolat, le sexe ou la drogue. Ce qui n'explique qu'en partie ses étonnants pouvoirs.

Mozart renforce nos capacités intellectuelles

Résultat d’une étude de 1993 : après avoir fait écouter du Mozart à des volontaires, ceux-ci obtenaient de meilleures performances aux tests de QI, l’écoute de la musique augmenterait la motivation et l’attention. Ainsi est né "l'effet Mozart" qui a conduit des milliers de mamans à faire écouter Mozart à leurs enfants. Une étude déboucherait sur une autre hypothèse : le rythme respiratoire change en fonction de la musique. Certains rythmes apporteraient une oxygénation optimale du cerveau entraînant des bénéfices dans les tâches cognitives et augmentant temporairement le QI.

Satie favorise la concentration des enfants

En 2002, S. Hallam a proposé à des enfants de 10-11 ans de résoudre de l'arithmétique pendant 15 mn. Résultat : les enfants travaillant en musique ont résolu en moyenne 36 problèmes contre 27,3 pour les enfants oeuvrant dans le silence. S. Hallam a tenté l'expérience avec la musique vive de la « Danse du sabre » de Khatchatourian et l'air calme des « Gymnopédies de Satie ». Les effets étaient identiques. Nuance : lorsque les problèmes sont ennuyeux et faciles, mieux vaut faire écouter une musique vive. Tandis que les problèmes complexes nécessitent des mélodies douces.

Vangelis nous relaxe

Des chercheurs ont fait passer une épreuve stressante à des étudiants. Ensuite, ils écoutaient de la musique relaxante ou étaient plongés dans le silence. Les chercheurs ont mesuré leur taux de cortisol (hormone du stress) dans la salive avant et après l’épreuve. Résultat : dès que la musique commence, le taux se stabilise chez les "mélomanes" alors qu'il croît durant 15 mn chez ceux qui n'écoutent rien.

La techno nous dope

Adieu EPO ! La musique boosterait les performances à vélo, selon une étude de chercheurs. L'expérience conduisait des enfants de 10 ans, des adultes de 18 à 55 ans et de seniors de 60 à 80 ans à pédaler pendant 2 mn en parcourant la plus longue distance. Avant l'exercice, ils écoutaient de la musique rythmée, douce ou aucune musique. Résultat : 1,6 km avec les deux musiques contre 1, 2 sans. Explication ? Le rythme préparerait le corps à l'effort et à la résistance.

La variété calme la douleur

1 H de musique/jour pendant 1 semaine aide à diminuer les douleurs de l'arthrose, de la polyarthrite rhumatoïde et les problèmes discaux. Les patients étudiés souffraient d'un de ces maux depuis 6 ans. Après l'expérience, les mélomanes avaient la sensation que leur douleur était moindre, jusqu'à 21% moins forte que d'autres patients n'ayant pas écouté de musique. En 2005, des chirurgiens ont opéré des patients sous anesthésie locale. Ils les munissaient d'un casque diffusant soit des variétés, soit un bruit "blanc" supprimant les bruits de la salle. Les patients écoutant de la musique demandaient moins de sédatifs que les autres. 

Coltrane renforce l'immunité

Miles Davis et John Coltrane renforcent le système immunitaire. C'est la conclusion d'une étude auprès d’auditeurs dont on mesurait le taux d'anticorps IgA. En 2003, un chercheur a fait écouter Mozart et Beethoven à des patients allergiques au latex. Résultat : leur sensibilité allergique était réduite avec Mozart seulement. Encore lui !

Mendelssohn rend altruiste

90 % d’étudiants acceptaient de rendre service après avoir écouté la musique calme de Mendelssohn « Songs without words ». Les bonnes volontés tombaient à 15 % ou étaient nulles à l’écoute d’une musique dissonante ou stimulante.

Grieg améliore notre humeur

Selon une étude, plus le son est intense et les instruments nombreux, plus il y a de chances que la composition apporte de la joie ou produise un effet positif. « Morning » de Grieg, a rendu les étudiants testés particulièrement heureux. 

D’AUTRES EXEMPLES & APPLICATIONS

Avec une guitare et des chants, on soulage les enfants opérés et on stimule les patients Alzheimer ** De la musique classique à la cantine : l’agressivité chute de 55 % !

Mais :

Elle influence les comportements des acheteurs notamment dans les grandes surfaces, les restaurants. ** Le niveau sonore des salles de jeux est assourdissant pour les inciter à se défouler. ** Dans les boîtes de nuit : sono à fond et ecstasy, un cocktail très dangereux ** Ne pas confondre musique et bruit : un trop fort volume peut entraîner de graves complications auditives (les DJ souffrent à 76 % d’acouphènes).