Chose promise chose due, voici mon petit compte rendu de la pièce de théâtre intitulée « L'île flottante », une adaptation de la nouvelle de Chantal Thomas, publiée aux Editions Mercure de France, en 2004.

Le théâtre National de Chaillot à Paris se situe au coeur d'un décor somptueux : il suffit de tourner sa tête pour voir la Tour Eiffel briller de mille feux...

Cette adaptation théâtrale est la réunion de trois «évenements » distincts :

• La recette de soupe de maïs au pop-corn, inventée par Alain Passard, publiée dans son ouvrage : « Les Recettes des Drôles de Petites Bêtes »
  
  

• Les conversations entre Alfredo Arias (metteur en scène) et Chantal Thomas (auteure de la nouvelle), dont le sujet principal était le palais (« manger une huître, c'est comme embrasser la mer sur les lèvres»)
  Mais aussi les conversations entre Alain Passard (chef du restaurant étoilé l'Arpège à Paris) et Chantal Thomas, autour de l'art culinaire.

• L'écrit de Chantal Thomas, « L'Île flottante »... narrant l'histoire de deux petites filles qui veulent à tout prix rester dans leur monde et ne pas « grandir »  ni vivre dans le monde des adultes.

La disposition de la scène était très différente de ce que l'on peut voir d'habitude dans une pièce de théâtre : pas de rideau rouge, pas d'actes rythmant la pièce... tout commence dans un décor sombre, on apperçoit des tables et des bancs disposés en « U »... seules les assiettes sont illuminées, l'effet est magnifique !
Au fond de la scène, on devine toute une série de casseroles, marmites, bols, soupières et un fourneau... il constitue le piano du marmiton interprété par un vrai cuisinier, Sofiane Aberkane, qui préparera cette fameuse soupe de maïs au pop corn caramélisé pendant que la pièce sera jouée sous nos yeux de spectateurs attentifs... cette soupe évoque la continuité entre l'enfance et le monde adulte...le pop corn faisant appel aux souvenirs d'enfance...

Résumé de la pièce

Lisa et Sonia, deux petites filles inséparables, n'ont qu'un seul but : celui de consommer uniquement des aliments de couleur blanche : chou-fleur, radis noir, salsifis,... Elles tiennent à tout prix à se détacher de tout plaisir alimentaire pour pouvoir consacrer leur énergie et leur temps à l'esprit... Cette volonté puissante de rester dans un monde de nourriture angélique, fade et pure transcrit les premiers signes de l'anorexie. Il est impossible pour Lisa de casser l'ïle flottante à l'aide de sa cuillère : cette île à la forme si ronde et harmonieuse l'empêche d'y goûter...

Le temps est rythmé par cette obsession, jusqu'au jour où un abat-jour se présente et met en avant son intérêt pour la bonne chère et la chair féminine. Sa devise : l'homme possède deux cerveaux : l'un dans la tête et l'autre dans l'estomac. D'après lui, le premier est inutile tandis que le second est le plus important.

Au fur et à mesure des discussions et des répliques animées, on s'apperçoit que le champ lexical des sens revient sans cesse.. Lisa et Sonia se séparent à cause de leur localisation géographique. Lisa prend conscience de l'importance des couleurs, des saveurs...et finit « guérie », plus épanouie que jamais...prête à devenir une femme.

A la fin de la pièce, tous les spectateurs, comédiens et l'équipe du théâtre se sont réunis autour de la soupe de maïs au pop corn, qui, ma foi, fut excellente et justement assaisonnée !

Je file rejoindre mes amies pour passer une soirée "entre filles"... je vous laisserai quelques commentaires en rentrant et je répondrai aux quelques messages privés que j'ai reçus !
A très vite !

Bises et bon week-end à vous !

Cathy SCHMITT©