C'est presque la fin de la saison des pluies et la circulation entre les localités vont redevenir à la normale petit à petit. Pour faire 150 km il faut une journée.

   Cela fait le bonheur des jeunes qui viennent des villages dans les ouadis pour aider les véhicules et camions de transport à passer. Au petit matin ils dament le sable mouvant de sorte que les véhicules passent sans s'embourber.

   Après ce premier exercice matinal les jeunes s'organisent en deux lignes bouclées en forme de ceinture dans le ouaddi. Le véhicule passe entre la ceinture. Lorsqu'il s'embourbe ceux qui le suivent le poussent pendant que ceux des deux côtés servent de garde-fou. Si le chauffeur arrive à faire traverser son véhicule il paie 10.000 Fcfa = 15 euros. S'il s'embourbe ce sera 15.000 Fcfa = 20 euros. Tout véhicule qui passe paie, les véhicules des militaires aussi  (s'ils le veulent !)  Ces derniers accompagnent la traversée de tirs de joie et de cris  (impressionnant).

   Un jeune peut ainsi gagner trois euros par jour, une aubaine !

  La pluie occasionne d'énormes dégâts, les maisons s'écroulent, les toits s'envolent, les arbres sont déracinés, les concessions inondées. Ma rue, comme beaucoup d'autres, est encore inondée. La chambre réservée aux amis de passage a été très endommagée, la literie fichue. Mais en France aussi cela a été violent, j'ai suivi les actualités et pensé à beaucoup d'entre vous qui étaient concernées.

  Malgré tout j'appréhende la fin de la saison des pluies car le retour des rebelles est toujours à craindre. J'avoue que je n'ai qu'une hâte rentrer mais comme je vous l'ai expliqué on ne fait pas touhjours ce qu'on veut ...