Le destin tragique de Philippe de Noailles, 1er Duc de Mouchy et Grand d’Espagne de 1ère classe

Valeureux propriétaire de la résidence « La Lanterne »

         Philippe de Noailles est né à Paris en 1715, et mort guillotiné à Paris en 1794 par fidélité à son Roi.

            En 1729, il reçut le titre espagnol de Prince de Poix et 18 ans après  le titre de Grand d’Espagne. Il fut chevalier de l’Ordre Royal et militaire de Saint Louis, Chevalier de la Toison d’Or et Chevalier de l’ordre du Saint Esprit.

            Philippe de Noailles avait 14 ans quand il épousa Anne-Claude Louise d’Arpajon. Ils eurent six enfants dont trois moururent en bas âge.

            Il commença très tôt sa carrière militaire en entrant à quatorze ans dans les Mousquetaires du Roi se signalant par sa bravoure.

            Agé de seize ans il fit toutes les campagnes des trois guerres sous le règne de Louis XV  avec toujours beaucoup de bravoure et  de sang-froid. Il sauva l'armée française de la déroute en Bavière à Dettingen, où il eut deux chevaux tués sous lui, et  à Fontenoy, l’actuelle Belgique où il chargea la colonne anglaise à la tête d'une brigade de cavalerie.

            En 1759, retiré du service, il fut élevé à la dignité de Maréchal de France.

            Anne-Claude-Louise son épouse, fut en 1770 la Dame d’Honneur de la dauphine Marie-Antoinette, puis Première Dame d'Honneur de la Reine qui la surnommait  « Madame Étiquette ». Le couple, de ce fait,  occupa une position éminente à la cour du Roi Louis XV.

            En 1787, a résidence La Lanterne a été édifiée  par le prince de Poix, gouverneur de Versailles et Capitaine des chasses, sur un terrain concédé à son père, le comte de Noailles, par Louis XV.

            Le corps de logis principal, composé d’un rez-de-chaussée et d’un étage sous combles, présente sur ses façades, sur cour et sur jardin, sept travées dont celle du centre, traitée en avant-corps, est surmontée d’un fronton ; en l’absence d’archives, on ignore le nom de ceux qui y ont oeuvré. Aliénée à la Révolution, rachetée par la Couronne en 1818, la demeure est mise à la disposition du Premier Ministre depuis 1960.

            Philippe de Noailles, Prince de Poix, Duc de Mouchy est resté en France pendant la Révolution mais, pris dans la prétendue conspiration des prisons, il fut condamné à mort, ainsi que sa femme, sa nièce, Anne-Louise Henriette d'Aguesseau, et sa belle-fille, Adrienne Dominique de Noailles, par le Tribunal Révolutionnaire, le 27 juin 1794 et transféré de la Prison du Luxembourg à la Conciergerie.

             N’ayant rien perdu de sa bravoure malgré son âge avancé, alors que quelqu'un lui lançait :

« Courage, Monsieur le Maréchal ! »,

il répondit :

« À quinze ans, j'ai monté à l'assaut pour mon roi ; à près de quatre-vingts, je monterai à l'échafaud pour mon Dieu » !