LA SURPRISE D’ENFER DU GATINAIS

Depuis trois semaines on ne parle que de ça, à la maison, chez les amis du PDC et du Puy....on se prépare, on s'organise on économise...seule la principale intéressée n’est pas au courant... le samedi 26 est arrivé sans se presser tel Zorro sur son cheval DIN comme un Tornado....dès 7 h du matin les valises dans le coffre, les cadeaux alimentaires aussi, d'ailleurs ils fleurent bon la ferme....les manteaux, parce qu'il paraît que là bas dans le Gâtinais le vent cingle le visage à te fixer le rictus pour la vie....

Sur la route, je file, je guide, je clignote sous la direction de Céleste qui me demande toujours bien que mise à jour de tourner à droite ou à gauche dans les endroits les plus désertiques… je suis compréhensive je consulte de temps à autre l'écran pour vérifier ses dires....elle manque encore d'expérience, elle a des trous de mémoire...on va mettre cela sur son jeune âge…donc, je file…..

Je voulais emprunter l'autoroute mais les routes nationales sont sympas aussi comme Céleste me conseillait l’itinéraire rapide, elle me fit couper au travers…Sur le chemin, je n’ai pu admirer dans le brouillard les grands arbres qui bordent la route, traverser les villes dont je n’ai pas retenu le nom…je ne savais pas ce que la route allait me réserver….du moins pas aussi vite….

La mort des animaux sur la route : hérissons, chevreuil, chat, chiens, rapaces, taupes, belettes, ours, girafes, éléphants et bien d’autres…tous morts, tous culbutés par les camions fous, les voitures folles, la folie de la route….personnes devant moi semble s’inquiéter de cette hécatombes….je ralentis donc ma vitesse bien que bloquée sur la limitation autorisée…et je file, je ne peux pas faire la croque-mort…je pense à mes petites bêtes à la maison, espérant que ce sort ne leur est pas réservé….

Je file, l’horizon est toujours bouché, un coup de fil de Réséda :

-          tu es où là ?

-          j’aborde Montargis

-          Ok, on se retrouve sur le parking du Géant C

-          Allo ! Barbie Rose Comtesse du Baril de Grâce….

-          Tu es où ! ben ! on part juste là…on n’est pas encore à Paris….

-          Ok, on vous attend plus….

Entre temps le ciel laissait apparaitre un très beau soleil, digne d’un été indien. Il est midi…nous nous retrouvons, nous nous congratulons, nous nous embrassons, nous constatons que nous voulons manger, oui manger….et nous nous dirigeons vers le distributeur alimentaire…qui nous refoule pour cause d’accompagnement interdit…le Vavoum petit mais interdit….nous rebroussons chemin….et allons d’un pas ferme et décidé chez le concurrent dans la galerie marchande voisine…et zou ! Petit et costaud le Vavoum autorisé…on va pouvoir se restaurer….

Nous reprenons la route, nos Célestes sœurs jumelles vont nous guider dans la campagne Gâtinaise, on se demande bien combien il y a d’habitant au kilomètre carré…des cultures à perte de vue, rien pas âme qui vive, champs de blé encore haut à cette époque ça m’étonne, champs prêts à passer l’hiver au repos et champs cultivés ne laissant entrevoir que quelques pousses bien vertes mais des champs…rien que des champs….pas la peine de tomber en panne d’essence, personne ne viendra nous récupérer, pas question également de prendre le GSM pas de réseau….

Nous entrons dans un petit village et là nous stoppons, la foire, déviation dans toutes les directions, nous allons où déjà…au pif nous nous dirigeons vers les hauteurs du village…et nous constatons que nous nous sommes égarées…

Réséda tel à notre gite pour qu’on nous guide…qu’à cela ne tienne la propriétaire vient nous chercher…et nous revoilà en route pour un périple de plusieurs kilomètres dans les cultures, un arbre de temps en temps vient casser la mornitude du décor….dehors le thermomètre affiche 16°, le vent souffle. Je pense que j’ai bien fait d’emporter un pull….notre guide s’arrête pour parler à un ouvrier agricole perché sur son tracteur…il n’a pas l’air commode, juste un sourire pincé à notre vue…il nous regarde passer, j’ai juste le temps de croiser son regard.

Après plusieurs virages nous entrons dans la cour de la ferme, une jolie bâtisse au toit de brique rouge, des arbustes encore en fleurs encadrent la porte d’entrée, quatre chiens noirs et blancs nous accueillent avec force aboiement, nous visitons les bâtiments, des génisses broutent leur foin, dans l’étable à côté la nurserie uniquement des femelles, timidement elles s’approchent de nous et commence à nous téter les mains…c’est, les mains gluantes que nous entrons dans la maison…nous visitons. Le décor est simple, cossu… agréable, grande table de ferme 14 personnes tiennent au moins autour…nous nous installons…et décidons d’attendre nos amis du PDC qui eux n’ont pas de Céleste dans leur voiture…ils vont se perdre c’est sur….au loin on entend ronronner un moteur….notre hôtesse nous indique qu’une voiture rouge vient d’aborder la cour de la ferme…nous sursautons – ce n’est pas possible….ils ont trouvé du premier coup…ça alors ! Ils sont trop fort…et nous avec notre Céleste on a réussi à se perdre….faut le faire…chapeau le Jimimi tu as un sens de l’orientation à clouer le bec de Céleste…- Re-congratulations, re-bisous, re-rigolades….et distribution de présents alimentaires.

Nous nous rendons sur le lieu des festivités pour la grande surprise…nous faisons connaissance…on nous indique notre rôle pour la soirée…et retournons au gite pour nous vêtir comme des princesses du Gâtinais…comme nous avons un peu de temps, nous nous arrêtons à la foire, admirer les tracteurs, manger des marrons…Barbie avait déjà une envie…

20 h, il est temps de partir, nous changeons aussitôt nos montres d’heure en nous disant chouette ! Nous allons gagner une heure….

Nous nous cachons tous dans la grande salle, un veilleur surveille à l’entrée l’arrivée de la Miss-brigou nous devons chanter, crier, faire du bruit… lorsqu’elle entre, elle ne sait pas pourquoi tous les gens qui se trouvent dans la salle, elle les connaît tous,  elle est prête pour aller au restaurant avec sa famille fêter son anniversaire… c’est avec un immense SURPRISE que nous l’accueillons…elle  passait juste par là, accompagner son ami pour saluer un collègue qui faisait une fête …la surprise est de taille lorsqu’elle comprend que cette fête est pour elle…au travers de ses larmes d’émotion, elle nous découvre au fond de la salle, elle s’esclaffe – c’est pas possible – j’y crois pas – vous avez fait tout ce chemin pour moi, pour mon anniversaire ? – en cœur les trois grâces sourire fixé à la glue nous oscillons de la tête…la soirée était parfaite, nous nous sommes bien amusées, nous avons bien mangé  bien bu, bien dansé aussi…nous avons déposé nos cadeaux alimentaires et autres présents qu’elle découvrira après la fête….

2h du matin, retour à la ferme, la route est sombre, nous sommes entassés dans la voiture de Réséda, silence on roule…nous abordons les premiers virages, au loin une lueur, la ferme…nous entrons dans la cour, nous évitons de faire du bruit pour ne pas réveiller les propriétaires…c’est sans compter sur la haute garde des chiens qui se mettent à hurler dans la cour. Nous entrons rapidement dans la maison, montons quatre à quatre les marches qui mènent aux chambres…et là désastre…les chiens que nous avions laissé ensemble avaient fait le bazar…de l’eau partout, avec du papier toilette Barbie et Jimimi se sont attelés au nettoyage…c’est sur une bonne nuit que nous nous sommes quittés pour rejoindre Morphée.

Dimanche, matin, fin prête pour le retour au bercail….j’étais attendu à 15 h 30 pour l’anniversaire de mon filleul…pas question de traîner…j’ai donc repris la route, j’ai laissé Barbie, Jimimi et Réséda à la ferme, un coucou derrière la vitre pour me dire au revoir à bientôt….et me revoilà en sens inverse sur la route….j’ai bien roulé, je n’ai pas écouté Céleste, j’ai pris l’autoroute…je me pencherai plus tard sur la signification : rapide, express, dynamique…afin de ne pas perdre de temps sur le chemin.

14 h 30 arrivée maison, je suis accueilli comme un chien dans un jeu de quilles – on était bien sans toi – Merci…

15 h 30 chez le neveu qui s’impatientait que marraine ne soit pas encore là, juste le temps de faire une carte postale, glisser les billets dans l’enveloppe perforée à son prénom….

16 h 00 on mange le gâteau, on souffle la bougie 6 et on se régale, on parle de la pluie du beau temps, de Poupounette et de mon escapade…et mes beaux parents de dire…c’est du n’importe quoi…et toi Al’ tu la laisse faire ? Et moi de répondre…Je suis libre….je n’appartiens à personne…je revendique ma liberté de choisir….et sur ce j’ai repris la conversation avec mes belles sœurs…

20 h 00 retour maison, vu Vic qui attendait que je prépare à manger…j’ai déclaré forfait...puisque vous êtes si bien sans moi…et bien démerdez-vous….je les ai laissé avec leur pizza…et moi mon thé…et voilà comment passer un week-end d’enfer….

A suivre……

Pour l'heure, Lolo s'en retourne au boulot....et ce soir préparation de la valise pour le grand voyage.....