j'en ai escaladé un 

Visites guidées, découverte de la faune et la flore des terrils, école de parapente…depuis bientôt 15 ans, la Chaîne des terrils se bat pour revaloriser le patrimoine du bassin minier. Le petit groupe de passionnés isolés des débuts a bien grandi et l’association s’impose désormais comme l’un des principaux acteurs dans la reconversion des friches de la région. Retour sur l’histoire de cette petite chaîne, bien décidée à tourner les vestiges du passé minier vers l’avenir.

1988 : dans le Nord-Pas-de-Calais, les sites miniers ferment les uns après les autres. Carreaux de fosse et terrils sont laissés en friche. Tout raser pour mieux oublier, pour tirer un trait sur ces symboles d’un passé douloureux, c’est l’option qui semble devoir l’emporter.
 

Terril en la demeure

Pourtant à Loos-en-Gohelle, un groupe d’irréductibles ch’timi résistent encore et toujours aux bulldozers, bien décidés à préserver les terrils jumeaux du 11/19.

En 1989, pour mieux organiser leur défense, ces passionnés montent une association : la Chaîne des terrils est née.

Premier objectif : « arrêter les dégâts », résume Myriam Masson, responsable du tourisme au sein de l’association. Alors pour préserver les sites menacés, la Chaîne des terrils organise une table ronde entre les élus de la région et les sociétés d’exploitation. Première victoire, à l’issue de la réunion, une cinquantaine de friches minières sont définitivement « sauvées ».

Reste désormais à les mettre en valeur.

La chaîne des terrils a offert une seconde jeunesse aux jumeaux du 11/19: l'association organise régulièrement des visites guidées et des courses d'orientation sur ces deux terrils hauts de 146 mètres.

« Changer un handicap en atout »

Revaloriser, reconvertir, c’est évidemment la priorité. Mais comment ?

«Des bénévoles ont commencé à organiser quelques sorties nature sur les terrils », se souvient Myriam Masson, « ainsi que des opérations marquantes, pour attirer les gens». Embrasement des terrils, cerfs-volants, parapente, course d’orientation… Autant d’initiatives originales qui rapidement font le succès de l’association. Et contribuent à changer l’image du bassin minier.

Désormais, si les terrils refont parler d’eux, c’est sous un jour positif.« Le grand défi, c’était de changer un handicap en atout. De tourner ces friches, ces sites sinistrés vers l’avenir ».

Et le défi semble en passe d’être réalisé. En 2002, la Chaîne des terrils a ainsi accueilli près de 21500 visiteurs à Loos-en Gohelle. « Le plus dur, c’est de faire venir les gens sur les terrils », explique Myriam Masson, « pas de les surprendre, ni de les séduire ».

Reconversion sur tous les fronts

Aujourd’hui, installée à l’ombre des terrils jumeaux du site 11/19, l’association se mobilise sur tous les fronts. Car elle ne s’est pas contentée d’attirer touristes et groupes scolaires dans les friches, elle est devenue un acteur de poids dans le bassin minier, qui emploie onze personnes.

Côté environnement, elle fait partie depuis 2001 des 60 CPIE, centres permanents d’initiatives pour l’environnement. Etudier la faune et la flore des terrils, la faire découvrir, telles sont les nouvelles missions de l’association.

Surtout, la Chaîne des terrils se veut une « force de proposition », décidée à aider les communes à réhabiliter « leurs friches », déterminée à multiplier projets et initiatives de revalorisation du bassin minier.

Fourmillante d’idées, toujours aussi motivée, la Chaîne des terrils compte bien continuer le combat de la reconversion. Pour que le bassin minier redevienne enfin « un objet de fierté ».

La Chaîne des terrils: Base du 11/19 - rue de Bourgogne 62750 Loos en Gohelle.Tél : 03.21.28.17.28. Fax: 03.21.43.25.95.